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Crise centrafricaine les enjeux de la rencontre de Brazzaville
Publié le samedi 12 juillet 2014  |  Journal De Bangui
Denis
© Autre presse par DR
Denis Sassou Nguesso, président congolais
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Ce lieu «neutre», qui permettrait aux gens qui se regardent en chiens de faïence de changer d’air

À deux semaines de l'évènement, en Centrafrique même, les langues se délient pour évoquer l’opportunité de réunir de telles assises hors du pays après les premières retrouvailles organisées pour les mêmes motifs successivement à Libreville (Gabon), en 2013, et à N’Djamena (Tchad) cette année. C’est une vérité de La Palisse de dire que la Centrafrique va mal. Ce pays va si mal que ses voisins de la sous-région l’avaient compris très tôt et décidé de lui venir en aide dès la rupture, début 2013, du fragile équilibre obtenu, le 11 janvier à Libreville, par les protagonistes de la crise qui enflait bien avant la chute de l’ex-président François Bozizé au mois de mars. Ce soutien s’est manifesté notamment à travers des apports financiers colossaux et le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique. En l’espace de quelques mois, des changements radicaux se sont produits à la tête de l’État de Centrafrique sans que soit brisé le cycle des violences qui emportent chaque jour de nombreuses vies humaines.

Le constat sur le terrain est que l’ancienne maire de Bangui semble débordée par sa tâche. Sous elle, comme sous son prédécesseur, Michel Djotodia, les politiques centrafricains ont achevé de s’identifier non pas sur la base de leurs idées mais sur celle de leurs croyances religieuses. Il y a réellement péril en la demeure. D’où l’idée émise par les chefs d’État de la Cééac d’offrir une nouvelle occasion de dialogue aux frères ennemis centrafricains.

Pourquoi Brazzaville?
Ceux qui, en Centrafrique, se posent cette question tout à fait normale de savoir pourquoi ne pas réunir ces pourparlers entre Centrafricains en Centrafrique devraient aussi se rappeler une chose. Dans la situation actuelle de ce pays, où les institutions de transition sont en tous points de vue fragiles et la suspicion entre dirigeants politiques forte, la meilleure façon d’esquisser le premier pas du dialogue est de trouver une zone neutre et un entremetteur attentif. Ce lieu « neutre », qui permettrait aussi aux gens qui se regardent en chiens de faïence de changer d’air, ce pourrait être à nouveau Libreville, à nouveau N’Djamena ; peut-être aussi Yaoundé, Malabo, Bujumbura, Luanda ou Kinshasa.

Le choix porté sur le Congo et Brazzaville par les chefs d’État d’Afrique centrale peut avoir été motivé par le souci de ne pas trop disperser les énergies. Le président du comité de suivi des accords de Libreville et médiateur de la crise centrafricaine étant le chef de l’État congolais, Denis Sassou-N’Guesso, il est apparu aux yeux de ses pairs que Brazzaville conviendrait mieux de ce point de vue. Il est important de signaler qu’à l’exemple de certaines capitales sœurs de la sous-région, Brazzaville ne serait pas à sa première réunion de concertation entre les acteurs centrafricains. Le 15 janvier 2013, c’est bien dans la capitale congolaise que ces derniers accordèrent leurs violons en entérinant la nomination de Me Nicolas Tiangaye comme Premier ministre du gouvernement de transition préconisé par les accords de Libreville. Et il est certain qu’une concertation réunissant la classe politique centrafricaine et la société civile en vue de la réconciliation poserait indubitablement des problèmes de sécurité que Bangui, dans sa posture actuelle peut avoir de la peine à résoudre. Des problèmes de sécurité, mais aussi de logistique, tant on imagine la présence des délégués de plusieurs pays et organisations partenaires de la Centrafrique dans ce conflit.

Les questions en débat?
Il semble, dans l’hypothèse où les belligérants centrafricains accepteraient de venir à Brazzaville, qu’ils demanderont la relecture de la Charte de la transition centrafricaine, sorte de loi fondamentale en vigueur. Cela aboutirait, peut-être, à la renégociation d’un nouveau consensus au sein des principales institutions du pouvoir de transition, en particulier le gouvernement et le Conseil national de transition. Au-delà des discours, le partage du pouvoir est certainement la pierre d’achoppement de la crise Centrafricaine. Que la conférence de réconciliation soutenue par la Cééac et l’UA se tienne à Brazzaville ou ailleurs, le retour au calme viendra du sérieux que les dirigeants de ce pays mettront dans l’arbitrage des antagonismes qui tuent leur pays à petit feu. Les 12 000 casques bleus de l’ONU attendus au mois de septembre, sur lesquels chacun fonde l’espoir de la renaissance du pays de Barthelemy Boganda, ne réussiront rien tant que les Centrafricains eux-mêmes se contenteront de la besogne de limer le couteau et la machette au petit jour ou à la nuit tombée.
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