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Le docteur Timoléon Mbaikoa candidat à la présidentielle de 2015
Publié le mercredi 11 fevrier 2015  |  Centrafrique Libre
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Bangui le 10 février 2015, devant un parterre de journalistes et des centrafricains venus nombreux à son domicile situé au centre ville à quelques encablures du palais de la renaissance, le docteur Timoléon Mbaïkoa a solennellement déclaré sa candidature à la présidentielle de 2015.Centrafrique libre revient sur cet évènement en vous publiant l’intégralité du discours du candidat.

Déclaration de candidature : présidentielle de 2015

Mes chers compatriotes,

Avant de commencer mes propos, je vous demanderais d’observer une minute de silence à la mémoire de nos concitoyens et de nos amis de la communauté internationale qui ont perdu la vie pendant ces périodes tristes de l’histoire de notre pays…….Je vous remercie

Centrafricaines, Centrafricains

La République centrafricaine, en plus d’être notre patrie, est notre patrimoine commun. Elle a vu naître nos parents, nous-mêmes, nos enfants et nos petits enfants. Elle a accueilli et donné à tous ceux qui ont choisi de s’installer sur son sol des chances et des droits, pourvu que ceux-ci respectent ses lois et règlements. Elle a donné à chacun de ses fils et filles la chance de réussir. En somme, elle nous a donné individuellement et collectivement des chances et des droits.

Mais, comme par principe, les droits sont assortis de devoirs et d’obligations, notre pays attend fermement de ses enfants que nous sommes, la matérialisation constante de notre gratitude sous diverses formes, et surtout lorsqu’il y’a péril en la demeure.

Dans cette perspective et surtout au bilan de ses 55 ans d’indépendance où nous avons accompagné, individuellement et collectivement son développement économique et son pré-positionnement dans le concert des nations, c’est bien plutôt la désolation qui supplante les grandes espérances nées des indépendances ainsi que des années qui l’ont suivi .

En place et lieu des nobles ambitions de développement, adossées à la mobilisation des énergies créatrices de notre peuple, nous avons entretenu, cautionné ou soutenu ouvertement des contre-valeurs qui ont conduit à la destruction du seul patrimoine que nous avons en commun à savoir, la République Centrafricaine.

Plongé dans une furie meurtrière, notre peuple qui, hier vivait dans une parfaite fraternité de culte et des cases, s’est mis en embuscade contre lui-même, occasionnant ainsi pour la première fois dans l’histoire de notre pays, des centaines de milliers de morts, de disparus et des déplacés mais également, la création de ghettos identitaires sur des bases confessionnelles dans presque toutes les villes de la République Centrafricaine.

A défaut d’être un crime, être musulman ou chrétien devint ainsi un délit à tolérance zéro.

Si par ailleurs, par delà la laïcité et la tolérance, être chrétien, musulman ou animiste est une option de conscience, garantie comme liberté fondamentale, celle-ci vient d’être déclassée et commuée dans notre pays, en compromission fatale.

Alors que les pays avec lesquels nous partageons le même espace socio-économique tels que la Guinée Equatoriale, le Cameroun, le Congo, le Tchad et le Gabon sont entrain de niveler les dernières aspérités de leurs économies pour accéder au statut de pays émergents en 2035, nous nous sommes englués dans des conflits et contradictions de basses classes, adossés à nos petits intérêts égoïstes et partisans, qui ont plongé depuis bientôt deux ans , notre chère patrie dans un indescriptible chaos. La haine et le désespoir ont gagné les cœurs et les esprits. Les irrédentismes sociaux, tribaux et religieux ont succédé à l’impérieuse solidarité agissante nationale. La méfiance a succédé à la confiance, à l’amour et à la fraternité.

L’espérance de vie de nos concitoyens estimée à 43 ans en 2012 est réduite à 24 heures, du fait de la prolifération des armes et du développement du grand banditisme sur toute l’étendue du territoire national.

Si ailleurs, il parait bien normal, d’appartenir à une ethnie, à une tribu de son pays, nous venons de constater ensemble, que ces statuts sociaux qui n’ont jamais résulté d’un choix personnel peuvent être sévèrement réprimés.

Si ailleurs, l’abnégation au travail et la pleine jouissance est une valeur sociétale, nous venons malheureusement de constater que le fait de travailler dur et d’avoir des biens devenaient un risque social.

Si ailleurs, l’adversité démocratique se gère à travers les débats et dans les urnes, chez nous, elle s’est transformée en inimitié et se gère sur des fronts armés, où se nouent des alliances incestueuses entre des démocrates et des politico-militaires.

Nous avons même osé penser à la Balkanisation de notre pays, alors que près de nous, des peuples se mobilisent derrière leurs armées pour se battre afin de préserver l’unité de leur patrie et construire ensemble leur destin. Tout laisse à penser que ces valeurs universelles fonctionnent à l’envers chez nous et qu’il est urgent de les remettre à l’endroit.

Si ce triste bilan par son objectivité vous convainc, alors c’est ensemble que nous devons affronter ces défis, car leurs conséquences à court et moyens termes seront graves sur l’avenir de notre pays et surtout de nos enfants.

Oui ! Nous vivons un drame national.

Beaucoup parmi nous y sont demeurés sourds parce que, aveuglés par les intérêts immédiats qu’ils tirent de ce deuil National. Malgré les multiples appels à la retenue lancés par certains d’entre nous et surtout par la Communauté internationale à notre chevet depuis près de 20 ans. Il est temps de s’arrêter, de se mobiliser afin de prendre en main notre destin mais aussi et surtout d’apporter à notre peuple, à notre jeunesse et à la Communauté internationale la preuve de l’existence dans notre pays d’hommes et de femmes patriotes, matures, expérimentés et responsables, ayant le sens du devoir, de l’honneur, de l’amour de la patrie et de l’Etat, capables de restaurer l’orgueil et la fierté nationale.

Oui ! il faut des réponses.

Oui ! Il faut des solutions, des solutions originales.

Je persiste à penser que c’est du génie créateur de notre peuple que naitront les véritables solutions du décollage économique et social de notre pays. C’est en inventant et en réinventant sans cesse le possible que les grands peuples s’approprient les leviers de leur destin.

Elèves, étudiants, enseignants, médecins, fonctionnaires et agents de l’Etat, cadres des Institutions et Organisations publiques et privées, diplomates, acteurs du développement, sportifs, acteurs culturels, opérateurs économiques, cultivateurs, pêcheurs, ouvriers, forces du travail et du renouveau, forces de défense et de sécurité, hommes, femmes, chrétiens, musulmans, animistes, centrafricaines et centrafricains, de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud ,vous attendez des futurs dirigeants, à la tête desquels, le futur Président de la République Centrafricaine, des réponses à vos angoisses, des raisons de renoncer à la fatalité , d’espérer en un Centrafrique nouveau.

Jeunesse de Centrafrique, pendant plus de 20 ans, je me suis engagé à vos cotés, d’abord comme Professeur d’Université dans le domaine de l’éducation et de la formation, mais aussi comme Président de la fédération centrafricaine de Basketball dans le domaine du sport.

J’ai pu mesurer combien il est exaltant de travailler pour l’avenir. Parallèlement à ces activités, j’ai répondu favorablement aux sollicitations de mon pays pour le servir comme membre du gouvernement ou comme député et Vice –Président de l’Assemblée Nationale. Et c’est avec honneur et dévouement que je l’ai servi.

Mais à chaque fois, je me rendais à l’évidence des pesanteurs rétrogrades ou inhibitrices de type institutionnel, idéologique, sociologique, les jeux d’intérêts, qui minent notre pays et compromettent dangereusement les perspectives de son développement. Les graves crises de ces deux dernières années en sont les formes évidentes et immergées.

Chers Compatriotes,

C’est donc fort de ces enseignements tirés du livre de la vie et de mes engagements politiques au cours de ces dernières années, dans mon pays que : Je m’engage solennellement ce jour à vos cotés comme candidat à la prochaine élection présidentielle de notre pays. J’en mesure la charge et les contraintes. Mais je puis vous assurer que c’est avec conviction et détermination que j’entends honorer votre confiance.

Je concède que l’élection présidentielle dans une démocratie est le lieu de rencontre entre un peuple et un homme en vue de la construction d’un destin commun.

C’est pourquoi, ma candidature est également une réponse à la ferme volonté de notre peuple de sortir de ces dures épreuves, par le haut, en dotant notre pays d’Institutions fortes, de nouvelles ambitions de développement, d’Hommes compétents et intègres , capables de garantir l’unité, la cohésion sociale, la paix et la sécurité dans notre pays.

Le résumé de mon programme d’action, déjà disponible dans ma profession de foi, sera rendu public très prochainement.

D’ores et déjà, je vous exhorte à une grande mobilisation autour de ma candidature afin de redonner espoir à :

Notre jeunesse au bord du désespoir, en perte de repère ;
Nos fonctionnaires et agents de l’Etat qui, sans moyens mais avec dévouement donnent ce qui leur reste en énergie pour faire fonctionner ce qui reste de notre administration ;
Nos retraités qui auront tout donné à une République qui semble ne plus le leur reconnaitre ;
Nos opérateurs économiques, victimes des crises politiques et des options de politique-économiques, hasardeuses et réductrices ;
Nos populations rurales qui ont perdu tout espoir en notre République, et dont la jeunesse est régulièrement abusée par les incubateurs de rebellions ;
Nos partenaires au développement qui, après avoir assisté à la destruction par nous-mêmes de nos biens, attendent de nous voir reprendre en main la reconstruction de notre pays ;
Nos frères désarmés et démobilisés des groupes politico-militaires, prêts à s’impliquer dans de vrais projets de développement socio-économiques ;
Nos forces de défenses et de sécurité très bien formés au cours de ces 20 dernières années, mais qui ont été successivement piégés puis humiliés par les hommes politiques qui ne leur ont jamais fait confiance, ni donné les moyens de leur mission.
Comme toutes les autres composantes de notre patrie, nos soldats attendent des réponses originales et durables à leur frustration afin de continuer à porter le treuilli national et défendre notre patrie avec honneur et dignité.

Mes chers compatriotes, vous voulez d’une République centrafricaine unie, forte et prospère. Moi aussi. Alors mobilisons nous tous, pour ce combat.

En ce qui me concerne, Je m’y emploierai sans réserve pour que vive la paix, l’unité, la réconciliation, le développement et surtout la fierté retrouvée de notre peuple.

Vive la République.
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