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Chronique de GJK : quand l’ombre des francs-maçons plane sur la rca et suscite doutes et interrogations qui poussent à la hantise et aux dérives
Publié le mercredi 18 mars 2015  |  Les Plumes de RCA
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« Vénérable Maître, on frappe en profane à la porte du temple.

Frère couvreur, voyez qui frappe ainsi.
Vénérable Maître, c’est un profane qui cherche à comprendre les buts et le fonctionnement de la franc –maçonnerie.
Frère couvreur, donnez-lui l’entrée du temple. »
Et voici que la porte se referme sans bruit. Sans bruit aussi, nombreux apparemment sont de nos jours les Centrafricains, jeunes et moins jeunes, qui semblent s’illuminer à l’idée de passer par la « porte du temple ». Ils finissent généralement par se laisser « happer » par la force secrète et mystérieuse qui les emporte vers des loges réservées aux « compagnons de la lumière », aux « frères maçons » appelés encore « frangins », ces adeptes de l’une des dernières sociétés initiatiques occidentales, à attirer et à « recruter » de plus en plus aujourd’hui d’Africains.

En effet, à en croire les « Maîtres», les initiés de haut grade et tous les fervents défenseurs de la franc-maçonnerie, cette confrérie serait sans conteste, le plus haut lieu de la liberté de penser, du respect de l’autre, de la tolérance et de la fraternité. Dès lors, quel être humain normalement constitué, quel esprit épris de justice et de paix, quel Centrafricain au « cœur brisé et broyé » en particulier, ne rêve-t-il pas d’un tel monde débarrassé des machettes antibalaka et purifié de toutes souillures et blessures causées par les sifflements des AK47 des séléka drogués, fous et assoiffés de sang humain ?

A vrai dire, le monde que nous promet la « planète maçonnique », est un monde idéal, où ne règne ni haine, ni jalousie, ni pleurs. Et c’est tant mieux !

Mais là où le problème commence à se poser très sérieusement, c’est quand la franc-maçonnerie se révèle clairement n’être qu’un univers construit principalement sur des mystères et des secrets. A tel point que très peu d’adeptes sont fiers de s’affirmer publiquement « maçon, compagnon, frère ou frangin ». Aussi, considérant l’influence grandissante de la franc-maçonnerie en RCA, ne serait-il pas temps, à défaut de rassurer les Centrafricains, au moins de leur donner quelques explications sur ce que les uns qualifient de « société de personnes attachées à des valeurs morales et spirituelles », tandis que les autres n’y voient qu’une secte satanique, dangereuse et à la spiritualité douteuse ?

Dans tous les cas, l’univers étrange de la franc-maçonnerie, « l’arrogance et les dérives maçonniques », ne semblent plus laisser indifférents les Centrafricains chez qui il suscite doutes, critiques et interrogations. Pour beaucoup, « qui dit franc-maçonnerie dit intrigues, complots, violence, affairisme, clientélisme, corruption, impunité, etc. »

Il y’a 4 ou 5 mois passés, l’un des fidèles lecteurs de notre web journal « Les Plumes de RCA », me faisait parvenir toute une série des photos de Mahamat Kamoun, le Premier Ministre centrafricain et grand jouisseur devant l’éternel. Et le plus sérieusement du monde ce lecteur m’enjoignait d’observer méticuleusement sur chaque photo, pour voir si je remarquais une particularité dans la façon du Chef du gouvernement de saluer les personnes à qui il serre la main. Deux jours après, je lui fis savoir que je n’avais toujours rien remarqué d’extraordinaire. Il me rétorqua doctement, que Kamoun est un franc-maçon et que cela se voit à la position de son index. Vrai ou faux, toujours est-il que sur le coup, je n’ai accordé aucune importance à une telle observation.

Plus récemment encore, que n’a-t-on pas écrit et lu, concernant les signataires de « l’Appel de Rome » ? Tout et rien, mais surtout que cette rencontre serait en fait une conspiration politique des « compagnons de lumière » dans le but de faire main basse sur le pouvoir en Centrafrique !

A tout prendre, il ne se passe plus aucun jour, sans que ne se déroule entre différents cercles de Centrafricains, un « procès en franc-maçonnerie » ou plutôt un procès en sorcellerie contre de vrais ou prétendus francs maçons, ce, généralement sur fond de dénonciations calomnieuses, de soupçons non vérifiés, autrement dit, sans le moindre commencement d’un début de preuve contre l’une ou l’autre personnalité visée, encore et surtout quand celle-ci est candidat à la fameuse prochaine présidentielle des « torchons et des serviettes mélangés ». Plus particulièrement aujourd’hui sur les réseaux sociaux ou dans plusieurs textes rédigés à la truelle des tabloïdes de Bangui, nombre de Centrafricains « estampillés » francs-maçons font souvent les frais d’échanges caustiques et de commentaires sarcastiques, pour ne pas dire simplement d’attaques personnelles et gratuites, de la part d’individus qui ont reçu mission ou qui se sont fixés pour objectif principal de nuire par tous les moyens à leur image.

A travers la présente réflexion, je n’ai nullement la prétention de faire quelque leçon à qui que ce soit, moins encore, de dispenser un cours de maçonnerie, de convenir de ce qu’elle est ou n’est pas. Je ne suis ni « docteur ès-sciences maçonniques », ni spécialiste de la franc-maçonnerie, ni un chevronné défenseur de cette « fraternité », de ce courant de pensée ou de cette spiritualité laïque à laquelle je ne m’associe point. Bref, je ne suis pas franc-maçon. Loin s’en faut.

En revanche, face à la dangereuse stigmatisation dont semble de plus en plus apparemment « souffrir » une partie de la communauté centrafricaine – j’entends par là autant ceux qui sont d’obédience maçonnique que ceux qui sont « accusés » à tort de faire partie de cette confrérie -, j’estime que ni l’indifférence du gouvernement, ni le silence convenu de tous ceux qui cachent leur appartenance au cercle des adeptes du « tablier et des gants blancs », ne peuvent valoir réponse satisfaisante et solution adéquate, aux problèmes et aux interrogations que se posent ou qui se posent aux Centrafricains. Bien au contraire, silence et indifférence ressemblent souvent aux volcans en ébullition, lesquels tôt ou tard, finiront par laisser jaillir des entrailles de la terre, leurs laves incandescentes et mortelles.

Certes, beaucoup de ceux qui portent souvent des accusations de « crime de franc-maçonnerie » contre d’autres, pensent la plupart du temps utiliser cet argument comme une « arme » de combat politique contre des adversaires qu’ils savent coriaces. Un tel comportement est bien mesquin.

C’est pourquoi pour ma part, autant je fustige toute forme de stigmatisation en RCA – des conséquences d’une telle attitude sont encore fumantes -, autant je m’indigne du fait de « l’omerta » sur les pratiques franc-maçonnes qui ouvrent souvent droit à toute sorte de suspicion. A vrai dire, si les francs-maçons sont des « compagnons de lumière », pourquoi affectionnent-ils tant l’obscurité des secrets et des rituels cachés ? Tout cela tend à donner raison à ceux qui pensent que la franc-maçonnerie est et demeure une organisation satanique et mafieuse.

Par ailleurs et cela est bien connu, les Centrafricains et plus particulièrement ceux qui les dirigent, n’ont pu ni hier ni aujourd’hui, prouver et user de toute leur capacité à anticiper les crises qui ont secoué leur pays. Quand les rumeurs ou les soupçons naissent, personne ne s’en soucie en RCA. Comme des champignons vénéneux, on laisse souvent ces rumeurs pousser et s’amplifier davantage jusqu’à l’irréparable. Au final, quand des victimes commencent à tomber, on essaie alors de se dépêcher d’arriver – si on arrive -, exactement comme « le médecin après la mort ». En plus, il n’est besoin nullement de démontrer aujourd’hui, que le Centrafricain a perdu tout sens de la modération et de la mesure. La vie humaine semble ne plus avoir aucune valeur. Aussi, comme dirait l’autre, mieux vaut prévenir que de tenter plus tard une impossible guérison. Et sans vouloir jouer les alarmistes, je pressens cependant qu’à l’allure où vont les choses, les extrémistes de tout bord, risquent encore demain de trouver tous les prétextes pour se livrer à cœur joie, s’attaquer et détruire gratuitement les biens et la vie des frères francs-maçons et ceux qui sont pointés. Pour en arriver là, il leur suffira par exemple de mettre dans la tête de leurs partisans et combattants, que ce sont ces francs-maçons « maudits » – souvent des nantis -, qui, à force de s’enrichir, sont à l’origine de tous les malheurs du Centrafricain. Avec la crise que continue de vivre notre pays, les causes des moindres dérives sont à craindre et à juguler à la base, car le Centrafricain par jalousie ou haine est aujourd’hui capable du pire à tout moment.

En définitive, qui sont ces francs-maçons centrafricains ? Pourquoi ne pensent-ils pas à défendre publiquement leurs convictions ? Au moins, cela aurait l’avantage « d’exonérer » toutes les victimes de mauvais procès ainsi livrées à la vindicte populaire.

Pour finir, je voudrais souligner que dans le cadre de la présente réflexion, il m’a été donné de rencontrer ou d’avoir des conversations téléphoniques avec quelques compagnons de lumière ou prétendument désignés tel. Curieusement, j’ai pu ainsi découvrir et noter que même si la « notoriété et la rumeur publiques » ont fait de certains Centrafricains les plus grands champions de la franc-maçonnerie, cela semble s’être propagé à tort. Non seulement ces personnes soutiennent qu’elles n’ont jamais flirté avec la franc-maçonnerie, mais surtout, elles affirment connaître les vrais « maîtres » et plus hauts grades de cette confrérie, qui sont souvent des individus au-dessus de tout soupçon.

A titre personnel – j’en ai bien le droit et ceci n’engage que moi -, je pense et soutiens que la Centrafrique n’a pas vocation à devenir une République, un sanctuaire ou un temple de francs-maçons. C’est dire clairement, que je ne suis pas prêt à donner ma voix à un franc-maçon candidat au siège de président de la RCA ! L’on ne gouverne pas un pays le jour, en passant son temps la nuit dans des loges où tout se décide, s’arrange et se programme entre « frères » – du pouvoir et de l’opposition -, qui viendront ensuite faire des simagrées devant le peuple.

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social
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