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Centrafrique: Nguerekata condamne fermement le massacre de bambari et exige le désarmement de toutes les milices
Publié le mardi 15 juillet 2014  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Le professeur Gaston Mandata N’guérékata
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Une fois de plus, le Pr. Gaston Mandata N’guérékata est le premier à monter au créneau pour dénoncer le massacre qui a été perpétré par Séléka lundi dernier à Bambari. Dans une déclaration qu’il a faite le mercredi dernier à la presse, ce travailleur social a soulevé les raisons qui ont été à l’origine de ce énième acte barbare de la Séléka et a demandé à la Présidente Cathérine samba Panza et à la France de donner des explications sur ce qui s’est passé à Bambari. Car il constate que la France a échoué en Centrafrique à travers Samba Panza en esquivant la mission des Nations Unies qui est de « désarmer toutes les milices armées ».
Rappelons que ce massacre de plus d’une quarantaine de personnes réfugiées à la Cathédrale Saint Joseph de Bambari était accompagné du pillage systématique du presbytère et du domicile de l’évêque son excellence Mgr Edouard Mathos. Quant à son adjoint le Vicaire général l’Abbé Firmin Gbagoua, il a échappé de justesse à la mort en barrant le coup de machette d’un Séléka avec une chaise pour se sauver dans la nature
Suivez l’intégralité de la déclaration du Pr Gaston Mandata N’guérékata

« Je voudrai m’entretenir avec vous ce matin sur deux points d’actualité. Le premier point concerne la mosquée de Paoua où il ya quelques jours des personnes non identifiées et malintentionnées ont jeté une grenade faisant plusieurs blessés dans une mosquée alors que nos frères musulmans étaient en pleine séance de prière. Je suis indigné par cet acte. Indigné parce que paoua reste l’une des rares villes de ce pays où la cohésion sociale est restée telle même pendant toute cette crise. Les communautés musulmanes et non musulmanes vivent toujours en harmonie dans cette localité malgré la grave crise que nous subissons actuellement.

Le deuxième point concerne donc le massacre de Bambari. Il faut rappeler ici que plusieurs de nos compatriotes, sans défense, sans armes ont été purement et simplement massacrés par la Séléka. La Séléka est une organisation criminelle. C’est la Sélékaqui a apporté le chaos dans ce pays.

Comment est-ce que l’événement a eu lieu ?

Selon les informations que nous avons, des éléments de séléka se seraient rendus à l’évêché de Bambari dès 14h ce lundi, s’en prenant à des populations civiles qui s’étaient réfugiées dans ces lieux saints. Ils ont tout saccagé, pillé, torturé et égorgé. Des personnes dans ces lieux ont fait appel à Sangaris dès 14h. Elles ont aussi fait appel à la Misca. Ces deux forces internationales n’ont pas réagi jusqu’à 17, 18h, et à ce moment là,les faits étaient déjà consommés, c’est-à-dire le massacre de plusieurs dizaines de Centrafricains.

J’appelle cela non assistance à personne en danger. La Sangaris avait les moyens d’intervenir rapidement dans une ville aussi petite pour empêcher ce massacre. Elle ne l’a pas fait. Alors, d’après moi, ce massacre est le résultat de deux faits importants. Le premier est que les autorités de la transition ont permis la délocalisation d’une dizaine de milliers de musulmans de Bangui vers Bambari. Ce fait a complètement bouleversé l’équilibre sociologique. Vous savez, dans toute communauté, il y a un équilibre qui existe. Lorsque vous changez cet équilibre, vous changez beaucoup de choses.

Deuxième point concerne la décision de Madame Catherine Samba Panza d’ordonner, l’organisation de la conférence de Ndélé où elle a utilisé les moyens de la Sangaris pour amener les cadres de séléka à Ndélé avec frais de mission de la Présidence.

Cette conférence de Ndélé a débouché nous le savons sur la mise en place d’un Etat Major de la Séléka à Bambari. Et depuis ce temps là, la paix qui existait dans cette ville entre toutes les populations qu’elles soient musulmanes ou non musulmanes, a volé en éclat. Donc ce sont les décisions des autorités de la transition qui sont à la base réelle de ce massacre.

J’observe par ailleurs que le Ministre français de la défense est venu ici en Centrafrique dans l’intention de se rendre à Bambari. Devant cet événement, il a mis fin à sa visite et est retourné sur la pointe des pieds sans aucune pensée pour ces morts ; après tout, ce sont des morts centrafricains, pas des Français.

Et Monsieur le Drian de déclarer, je le cite : « La Centrafrique n’a pas d’avenir sans cessez-le –feu ». Mais de quel cessez-le-feu s’agit-il ? Monsieur Le Drian, les Nations Unies ont donné mandat à Sangaris et Misca de désarmer. Désarmer, il n’était pas question d’un cessez-le-feu. Désarmer toutes les milices armées qui sévissent en Centrafrique telle est la mission assignée à Sangaris.

Par ailleurs, l’absurdité ici est qu’on ne peut pas parler de cessez-le-feu quand il n’y a qu’une seule force et que de l’autre côté, il y a des populations sans défense. On ne parle de cessez-le- feu que lorsqu’il y a deux forces en présence. Ce n’est pas le cas ici.

Par conséquent et là aussi, je constate que Madame Samba Panza a échoué, et à travers elle, c’est la France qui a échoué en Centrafrique. Je demande aux autorités nationales, aux autorités en charge de Sangaris de donner des explications au peuple centrafricain sur ce qui est arrivé à Bambari, et de nous dire réellement qu’est ce que la France est venue faire ici à travers elle l’opération Sangaris, si ce n’est au départ exécuter la mission des Nations Unies à savoir « désarmer, désarmer, désarmer ». Je vous remercie

Propos recueillis et décryptés par Marcellin ZOUMADOU
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