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Pour une paix concrète en Centrafrique
Publié le mercredi 13 aout 2014  |  LibreAfrique
Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Moussa Dhaffane, chef de la délégation de la Séléka
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Un ministre musulman, Mahamat Kamoun, vient d’être désigné par la présidente de Centrafrique, Catherine Samba-Panza. Ceci fait suite aux différentes stratégies adoptées par ses dirigeants pour atténuer le conflit fratricide qui déchire le pays. Quelles réformes fondamentales mettre en place pour endiguer la culture de la violence ?

Centrafrique credits Brice Blondel (licence creative commons)Le 24 juillet dernier, France 24 a annoncé que les différents groupes armés venaient de se réunir à Congo Brazzaville et avaient convenu d’un cessez-le feu. Plus de 170 fonctionnaires centrafricains ont également pris part à ces négociations, y compris des membres du gouvernement du président de transition Catherine Samba-Panza, des législateurs, des membres des partis politiques et des acteurs de la société civile. France 24 a cependant ajouté qu’il n’y a toujours pas eu d’accord sur des questions importantes tel que le désarmement.

Ce très important accord de paix offre aux citoyens de la République centrafricaine (RCA) une occasion de rester unis et met de côté une division et une guerre déchirantes, sur des bases religieuses, entre le sud chrétien et le nord musulman. Le chef de la délégation Séléka, Mohamed Moussa Dhaffane, paraît-il, avait déjà exigé un partage du pouvoir comme condition préalable à tout accord de paix. Guy-Hervé Gbangolo, un représentant du Front démocratique du peuple centrafricain (groupe de miliciens opérant dans l’ouest de la République centrafricaine) a qualifié une telle demande par le groupe Séléka d’aberration pour espérer un accord de paix concret.

La paix en Centrafrique

Cette réunion de trois jours dirigée par le président Denis Sassou Nguesso du Congo et soutenue par les représentants de plus de 30 pays a été organisée pour panser une plaie ouverte qui a conduit à la mort de milliers de civils et produit plus d’un million de réfugiés en Centrafrique.

Selon France 24, malgré des pourparlers en cours lundi 21 juillet 2014 à Brazzaville, la violence a explosé dans la capitale. Cette nouvelle violence a conduit à la mort d’un ancien rebelle Séléka et a suscité de nouvelles attaques des milices anti-Balaka.

La République centrafricaine a plongé dans le chaos en 2013 après que les rebelles Séléka, principalement musulmans, aient pris le pouvoir par un coup d’État en mars 2013. Ce coup d’État a été suivi de pillages, de tueries et de viols entre musulmans et chrétiens. Le conflit a en effet pris la dimension d’un conflit interreligieux. L’Organisation des Nations Unies a mis en garde la communauté internationale contre un «nettoyage ethnique et religieux».

Il est important de saluer les efforts de paix en République centrafricaine. Cela dit, les Africains ont besoin de tirer les enseignements de ce scénario qui a conduit à des milliers de morts. Une raison pour laquelle nous continuons à avoir des coups d’État en Afrique porte sur la qualité des régimes en place. Ils ne prennent pas au sérieux les intérêts et les droits individuels. Les marchés libres ne sont pas promus. La bureaucratie et la corruption chronique restent à l’ordre du jour, en particulier dans les États de la région d’Afrique centrale. Les institutions de l’État, tels que les systèmes judiciaires, restent faibles et dépendants de la branche exécutive du gouvernement.

Les États comme la République centrafricaine sont très riches mais la population continue à languir dans la pauvreté. C’est la raison pour laquelle les groupes armés ne peuvent pas rester les bras croisés et voir des fonctionnaires corrompus piller les ressources de l’État. Il est donc essentiel que, parallèlement à la concrétisation de l’accord de paix, les intérêts des individus soient pris en considération. Les marchés libres devraient avoir leur chance dans la lutte contre la pauvreté en République centrafricaine. Le gouvernement du président Catherine Samba-Panza a besoin de réorganiser le secteur privé et d’impliquer à la fois les secteurs public et privé dans la conception et l’implémentation des politiques économiques.

Le désarmement est également crucial pour mettre fin au conflit dans la région. Si les deux parties veulent vraiment mettre fin à ce conflit, alors elles doivent réfléchir sérieusement au désarmement. Faute de quoi l’accord de paix ne sera pas fructueux.

L’union Africaine défaillante

L’Union africaine doit également se montrer plus impliquée dans la lutte contre les conflits sur le continent. Depuis quelque temps, cet organisme international reçoit beaucoup de critiques portant sur sa lenteur face aux malheurs de ses États membres. Pourquoi l’argent des contribuables devrait être utilisé pour des missions et des conférences sans importance alors que les Africains continuent de mourir dans les conflits ? Les dirigeants africains ont donc beaucoup à faire pour que la paix règne sur le continent. Nous ne pouvons pas continuer à dissimuler de vrais problèmes comme le chômage des jeunes et la pauvreté, facteurs qui contribuent à de graves conflits en Afrique, et en même temps parler des accords de paix.

Une approche globale impliquant tout le monde est donc nécessaire pour réduire les conflits sur le continent africain tels que celui de la République centrafricaine. Si ces recommandations sont prises en considération, en particulier par les dirigeants africains, alors nous pourrons commencer à envisager la paix dans la région d’Afrique centrale.

Par Chofor Che.
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