Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

L’humiliante traversée du désert de la diaspora Centrafricaine de Brazzaville
Publié le mardi 24 mars 2015  |  Les Plumes de RCA
République
© Autre presse par DR
République Centrafricaine et réconciliation nationale: les vrais enjeux par Rebecca Tickle
Comment




Inquiétées par la montée en puissance des larcins, des vols à la sauvette et des mains baladeuses de certains Centrafricains vivant sur son sol, les autorités congolaises ont décidé de mettre un terme à cette pratique qui agace la population Brazzavilloise au point d’alimenter les miasmes de la xénophobie et ternit également l’image de la diaspora centrafricaine au Congo.
C’est ainsi qu’au matin du dimanche 15 Mars 2015 à 5h30, plus de 70 Centrafricains furent interpellés lors d’une rafle musclée de la police congolaise dénommée « Opération mbata ».
A ce jour, ces compatriotes arrêtés croupissent toujours dans les geôles de la maison d’arrêt central de Brazzaville.

Parmi les prisonniers, on retrouve des profils divers et variés allant des salariés aux étudiants, en passant par des exilés politiques, des réfugiés, et autres Centrafricains en situation irrégulière sur le territoire Congolais.
Quoique l’objectif de la rafle serait de lutter contre le banditisme dans le milieu centrafricain de Brazzaville, il n’en demeure pas moins que l’on note plusieurs bavures policières durant ces arrestations. Selon une source, la police congolaise arrêtait systématiquement tous les Centrafricains, sans vérification préalable de leur identité.
A cela s’ajoute une monétisation par la police de la libération des personnes arrêtées. Ainsi, les Centrafricains disposant d’importantes sommes d’argent sur eux, pouvaient obtenir sans difficulté leur libération en payant le montant fixé par les policiers raquetteurs. Aussi, ceux qui ont quelques entrées dans les arcanes du pouvoir congolais, obtenaient également leur libération grâce à leur portefeuille relationnel. En revanche, les malheureux qui n’avaient ni argent, ni carnet d’adresse approprié, subissent une humiliante traversée du désert dans les geôles de la prison centrale de Brazzaville.

Il semblerait que les conditions de détention de nos compatriotes seraient inhumaines et dégradantes. Ils n’auraient aucun droit aux visites familiales et subiraient plusieurs privations de nourriture. Selon un Centrafricain ,qui avait monnayé sa libération après quelques jours de détention à la maison d’arrêt, cinq prisonniers centrafricains se partagent par jour un verre d’eau et un plat de nourriture.

Informées de cette situation insoutenable, les autorités Centrafricaines se sont installées comme à l’accoutumée dans leur mutisme. Quant à l’Ambassade de la Centrafrique au Congo, elle est purement et simplement aux abonnés absents.

Ne sachant plus à quel saint se vouer, de nombreux Centrafricains vivant au Congo auraient contacté l’ancien Ministre Karim Meckassoua pour qu’il obtienne la libération de ses compatriotes. Ce dernier serait-il devenu l’homme des situations difficiles en Centrafrique? Puisqu’après avoir obtenu la libération d’un groupe d’otage centrafricain et camerounais dont faisait partie le prête Polonais, il serait appelé à s’investir dorénavant sur l’épineux dossier des Centrafricains de la diaspora congolaise.
Qu’adviendra-t-il de ces centrafricains actuellement en détresse, si leur libération est obtenue? Ces spécialistes de larcins éviteront-ils de mettre toujours la vie de leurs compatriotes en danger ? Pourquoi la diaspora Centrafricaine de Congo n’organiserait-elle pas une journée d’écoute et de conscientisation entre compatriote afin d’appeler les uns et les autres à plus de responsabilité?

Autant de questions qui taraudent nos pensées et exigent une certaine finesse à notre plume. A vrai dire, nous n’avons que les mots contre les maux devant la détresse de la diaspora centrafricaine de Congo et l’inertie habituelle des Autorités de Bangui.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
Commentaires


Comment