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Centrafrique : la Séléka ne désarme, le PM promet de contrecarrer les "ennemis de la paix"
Publié le mardi 26 aout 2014  |  Xinhua
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© AFP par PACOME PABANDJI
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza reçoit le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun
Lundi 11 aout 2014. Centrafrique. Photo : Le nouveau premier ministre de la Centrafrique Mahamat Kamoun
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En attendant l'entrée en fonction de son gouvernement encore en préparation trois jours après sa formation, le nouveau Premier ministre centrafricain Mahamat Kamoun a promis lundi de "contrecarrer" les "ennemis de la paix", en réaction aux menaces de représailles exprimées par l'ex- rébellion, la Séléka, à l'encontre de ses trois membres nommés dans ce cabinet.

"Les obstacles de la Séléka, nous les avons compris. Ils continuent de raisonner comme s'ils étaient encore au pouvoir. S' ils avaient bien géré, on n'en serait pas là. Ils parlent de l' accord de N'Djamena qui leur attribue le poste de Premier ministre. C'est de la pure fiction !", a décrié le chef du gouvernement dans un entretien téléphonique avec Xinhua lundi matin à Bangui.

"La Séléka, c'est des ennemis de la paix. L'ensemble des forces vives de la nation n'est pas prêt à accepter un Séléka ou un Balaka comme Premier ministre. Ils ont fait tellement de mal au pays. Nous avons compris qu'ils veulent nous conduire vers un blocage, nous avons pris nos responsabilités. Nous avons fait un choix sur des personnalités, c'est sûr qu'elles ne vont pas suivre leur mot d'ordre", a-t-il ajouté.

Près de deux semaines après sa nomination, M. Kamoun, 52 ans, a pu dévoiler son cabinet vendredi dernier à travers un décret présidentiel. Depuis le gouvernement issu de l'accord politique de Libreville du 11 janvier 2013 et dirigé par Nicolas Tiangaye, écarté au moment que Djotodia, c'est le troisième gouvernement d'union nationale et de transition centrafricain.

Le précédent était dirigé par André Nzapayéké, ex-vice- président de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC), nommé à la suite de l'élection de Samba-Panza. Répartie en 31 portefeuilles dont deux postes de ministres d' Etat parmi lesquels celui de la Défense confié à l'ex-ministre de l'Administration territoriale Aristide Sokambi, puis 27 ministres et 2 ministres délégués, cette équipe comporte trois représentants de l'ex-Séléka : Arnaud Djoubaye Abazène, proche de Djotodia, reconduit aux Transports, Abdallah Kadre Hassane aux Postes et Télécommunications et Mahamat Tahib Yacoub à l'Elevage.

ENNEMIS DE LA PAIX

En dehors du choix même du Premier ministre, premier musulman à accéder à une telle charge depuis l'indépendance de la République centrafricaine (RCA) en 1960 et de surcroit ancien directeur de cabinet de Djotodia alors chef de l'Etat par intérim,mais n'y appartenant pas, l'ex-alliance rebelle rejette ces nominations et l' ensemble du gouvernement.

"Si le Premier ministre est de l'ex-Séléka, là on peut accepter. Il y a l'accord que la présidente a oublié. Nous avons des leaders et s'il s'agit de choisir quelqu'un, c'est nous les hommes de terrain", a réaffirmé le chef d'état-major, le général Joseph Zindeko.

Selon des sources dans la capitale centrafricaine, la publication du gouvernement vendredi aurait pourtant été rendue possible après des jours de blocage grâce à une nouvelle mission dépêchée par la présidente de transition le même jour auprès de son prédécesseur en exil à Cotonou au Bénin.

En dépit de cette évolution, la hiérarchie militaire de la Séléka ne désarme pas. "Djotodia, s'il donne son accord, ce n'est pas lui qui tient le terrain. Il doit aussi nous consulter", insiste le général Zindeko qui annonce la remise d'une liste de propositions de quatre noms parmi lesquels celui du Premier ministre à la présidente de transition en perspective de la formation du nouveau gouvernement d'union.

Pour lui, "Djoubaye (cousin de Michel Djotodia, NDLR) ne va pas régler les problèmes de la Séléka, il a été choisi par la présidente et non par l'ex-Séléka".

Le cas du ministre de l'Elevage Mahamat Tahib Yacoub est encore plus polémique.

"Il est de l'aile militaire. C'est le 4e vice-président. Il a été sanctionné par le 2e vice-président Nourredine (Adam) au retour de Brazzaville. Ils ont signé l'accord (de cessez-le-feu) sans nous contacter, avec Dhaffane. Heureusement, le général Dhaffane s'est ressaisi".

Le Premier ministre Mahamat Kamoun affirme quant à lui en avoir cure de l'intransigeance de ceux qui à ses yeux constituent des " ennemis de la paix" de la RCA, "responsables du pillage des ressources naturelles nationales" tenant sous leur contrôle les zones diamantifères de l'Est et qui "oublient tout le préjudice moral qu'ils ont infligé aux gens dans ce pays".

"On va avancer. On va commencer à les contrecarrer. Qu'est-ce qui peut encore justifier une rébellion ? A Brazzaville, il a fallu qu'on mette la pression sur eux pour qu'ils viennent signer l'accord de cessez-le-feu. Ils étaient absents des commissions de travail. S'ils ont des revendications, il faut qu'ils transformer la Séléka en parti politique", suggère le chef du gouvernement.

L'ex-directeur général du Budget et du Trésor, précédemment ministre d'Etat, conseiller spécial auprès de la présidente de transition, assure avoir formé un "gouvernement d'ouverture composé de gens expérimentés" et ayant la particularité de compter huit femmes, "un record historique dans notre pays depuis l' indépendance".
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