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Centrafrique: « Il faut désarmer »
Publié le lundi 8 septembre 2014  |  Le Télégramme
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© RFI par Goran Tomasevic
Un soldat de l`ex-Seleka prépare un tir de roquette
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Alain Mokopamé et Jérôme Dansona, prêtres centrafricains, sont actuellement à Brest. Ces derniers mois, ils étaient au coeur du conflit qui déchire leur pays. Selon eux, le retour à la paix passera par un désarmement des milices.
Et par plus de fermeté de la part des forces internationales. Alain Mokopamé et Jérôme Dansona, venus en France cet été pour remplacer des confrères à Lesneven (29) et à Beauvais (Oise), marchent tranquillement dans les rues de Brest au côté de Roger Le Roch, un prêtre de la Société des missions africaine qui les héberge pendant leur séjour. « On souffle un peu ici. Loin des violences qui éclatent encore dans notre pays ».

Ces derniers mois, les deux hommes étaient au coeur de la guerre civile qui ravage leur pays depuis le coup d'état des Séléka, en mars 2013. Un groupe composé principalement de milices musulmanes. « Nous avons dû faire face à une situation de crise majeure. À Bossangoa, à six heures de Bangui où je dirige le petit séminaire, nous avons accueilli des dizaines de milliers de personnes pourchassées par les miliciens. Il a fallu les nourrir, les soigner, faire face à l'urgence médicale et sanitaire.

Sans presque aucune aide. Car tout était concentré sur Bangui », souligne Jérôme Dansona. « Les églises ont été pillées systématiquement. Nous avons dû exfiltrer les jeunes du séminaire. Ils craignaient pour leur vie ou d'être enrôlés de force comme enfant soldat ». Puis la soif de revanche a attisé la haine. « Certaines personnes ont vu tant d'horreurs qu'elles en perdaient tout discernement. Et ne voulaient qu'une chose : faire couler le sang. Il a fallu calmer les esprits. Chez les non-musulmans aussi ». Plus de fermeté À ce titre, les deux prêtres concèdent que les milices d'autodéfense anti-balaka, constituées principalement de paysans qui n'ont que leurs machettes pour se défendre, ne sont pas irréprochables. Loin de là. « On les craint aussi. Actuellement, certains groupes rançonnent les gens sur les routes et les maltraitent ». Pour les deux prêtres, la population attendait beaucoup de l'opération Sangaris, menée par l'armée française. Elle a été déçue. « On a laissé repartir les agresseurs avec leurs armes. Des fusils et des kalachnikov. Ils se trouvent à présent dans le Nord et sont prêts à repasser à l'action. Aidés par des mercenaires tchadiens et soudanais.

Ces groupes ont été infiltrés par des hommes de Boko Haram. Ce n'est pas une vue de l'esprit. Je les ai vus », tient à préciser Jérôme. 12.000 casques bleus mi-septembre Tous deux critiquent aussi le comportement de la force africaine présente sur place. Selon eux, à plusieurs reprises, des meurtres ont été commis à proximité des casernements, sans que les soldats interviennent. À partir du 15 septembre, 12.000 casques bleus vont arriver en Centrafrique pour tenter d'y rétablir l'ordre.
« Les garanties d'un retour à la paix ne seront réunies que quand les milices seront totalement désarmées.
On ne pourra désarmer les esprits qu'après avoir désarmé les mains. Sans la force, cette opération ne servira à rien ». Les deux prêtres n'ont qu'une crainte, que leur pays sombre dans l'oubli. La Centrafrique a longtemps fait la Une de l'actualité mais ces derniers mois, d'autres conflits (Ukraine, Syrie, Irak) l'ont reléguée au second plan de l'information. Prochainement, ils reprendront l'avion pour Bangui.
« Sur place, malgré le chaos, nous continuerons à lancer des messages de paix et de réconciliation. Nous ne perdons pas espoir ». * Alain Mokopamé et Jérôme Dansona animeront, ce soir, une conférence, salle Saint-Louis, rue Jean-Macé, à Brest, à 20 h. Entrée gratuite.
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