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Centrafrique : la haine contre les soldats français perceptible au km5
Publié le samedi 13 septembre 2014  |  Centrafrique Libre
Soldat
© Autre presse par DR
Soldat français de la force Sangaris
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Au marché du KM5, là où vivent les derniers musulmans de Bangui, la vie reprend timidement. Mais, la tension reste vive contre les soldats français de la Sangaris. En deux heures de visite, dans les quartiers du Km5, la population, les autorités locales et religieuses n’ont pas caché leur colère contre les soldats français dont ils ne veulent plus entendre parler.Au Km5, des commerçants s’occupent des commerces divers. Même les commerçants chrétiens qui avaient vu leurs boutiques détruites reprennent la réhabilitation de certains magasins qui se trouvent surtout au bord de la grande route. Des femmes spécialistes des commerces des légumes sont visibles tout au long de l’avenue Koudoukou.

Les vendeurs ambulants mettent de l’ambiance au marché, en appelant les clients à prêter attention à leurs produits. Des grands magasins, détenus par les étrangers, surtout des sénégalais restent fermés. Dans ce marché, les taximen et les conducteurs des taxis circulent sans crainte, même si des foyers de tension sont encore visibles dans certains coins.

L’avenue Poussière surnommée « couloir de la mort » ou « tapis rouge » reprend peu à peu la circulation. Des piétons empruntent cette avenue et les vendeurs ont commencé à rouvrir leurs commerces.
Du rond-point Koudoukou au rond-point Cattin la circulation est moins dense. Nombreux sont ceux qui gardent encore à l’esprit les évènements de Fatima, où des jeunes armés du KM5 avaient attaqué les déplacés de la paroisse, faisant plusieurs victimes, le 28 mai dernier.

Des fronts anti-français sont visibles

Des jeunes aperçoivent deux véhicules des militaires français de la Sangaris en provenance de Miskine. Ils se mettent aussitôt à huer ces véhicules qui passent à toute vitesse, évitant de recevoir des tirs d’arme. Un jeune crie, « là, ils sont revenus créer une tension ». Soudain, un autre jeune, sors son pistolet automatique en pleine rue, insulte les Français avant de ramener son arme dans la poche. Il se retourne et il est surpris de voir les journalistes. Il s’incline en terme de politesse, « monsieur le journaliste, nous sommes dépassés. On ne veut plus d’eux ». Il fait deux pas, s’asseoit à côté de ses marchandises.

Le passage de deux véhicules des forces de la Sangaris a créé un hurlement total. « Voleurs des diamants ! Imbécile ! Fauteurs de trouble ! Incitateurs !»,D’autres se mettent à crier en Sango, langue nationale « mama ti ala », autrement dit, ils insultent leurs mères.

La tension est visible entre la population du KM5 et les forces de la Sangaris. Pour cette population à majorité analphabète, « tous les Blancs sont des Sangaris », même les troupes de l’Eufor-RCA. Après une série de rencontres que l’Eufor-RCA a organisées, une partie de la population garde toujours à l’esprit que « Sangaris signifie la France, Eufor signifie Europe, dans l’Europe il y a la France ». L’autre partie ne peut pas clairement définir la différence entre ces forces. « Pour moi, Blancs égal Sangaris jusqu’à la preuve du contraire car, c’est François Hollande qui criait beaucoup à cause de notre pays ». Son voisin, a ajouté en donnant l’impression d’être très sérieux. « Même les troupes de la MISCA là, c’est Idris Deby Itno qui les a fabriquées. Heureusement, ils font bien leur travail ici».

« Nous avons interdit aux Français de rentrer au KM5. Ils passent ici pour chercher quoi ? », a lancé un jeune aux cheveux crépus, ressemblant à un combattant de longue date dans la brousse.
Monsieur le Maire, que se passe t-il entre votre population et la Sangaris ? La réponse est facile, « on ne veut plus d’eux. Ce sont des doubles faces. Quand on les appelle pour nous secourir, ils ne viennent pas vite. Quant on appelle la Misca, à 5 minutes elle est là. Quant on appelle l’Eufor-RCA, à 10 minutes elle est là. Mais la Sangaris, il faut au moins une heure. Ils sont toujours flous dans leurs interventions », a confié le Maire Atahirou Balla Dodo.

Pour le Maire, il tente de supporter et appeler la population au calme afin de garder la paix dans son arrondissement. « J’essaie de sensibiliser la population, mais elle est débordée par l’effet de la crise. Tout le monde s’y met. Je sais que cette plaie sera guérie », a-t-il ajouté.

Le marché du KM5 reprend progressivement, les circulations des personnes et des véhicules sont aussi observées. Du rond point Koudoukou au rond point Abel Goumba en passant par Miskine, quelques taxis circulent, accompagnés des taxis motos. Mais ce qui reste électrique, c’est la relation entre la population et les soldats de la Sangaris.

Vianney NGBANDJI
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