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Centrafrique : Appel aux conseillers nationaux de transition
Publié le vendredi 10 avril 2015  |  Alwihda Info
Samba
© AFP par DR
Samba Panza : Présidente de transition
La présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba Panza, a estimé sur RFI qu`il fallait "absolument tenir le pari" des élections législatives et présidentielle prévues cet été dans son pays, où un laborieux processus de réconciliation a été engagé après des mois de violences et de chaos.
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Se fendre d’une déclaration comme vous l’avez faite le 07 avril pour interpeller la communauté nationale et internationale, ce n’est évidemment pas tous les jours et de mon point de vue, c'est un acte honorable.

Mais quand les termes usités font allusion à une volonté de désintégration du principe consensuel de la transition, initiée par la tenante du pouvoir exécutif transitoire, cela attise nos angoisses et nos craintes.

Madame Catherine Samba Panza n'a pas l'excuse d'une femme d’inexpérience, politiquement inconsistante. Elle est au contraire consciente de l'inquiétude qu'elle suscite au sein de la classe politique, de la Communauté internationale et de la société centrafricaine.

Il y a de cela quelques jours, elle s'est érigée le droit de proclamer à vous les Conseillers nationaux, au peuple centrafricain plus globalement que désormais, les bourreaux auront le dernier mot sur le processus de réconciliation en conduisant le Forum national de Bangui.

Elle a donc mis en selle par décrets un comité technique d’organisation, les membres de ce comité, ainsi qu'une instance de pilotage appelée Présidium.

Cela met fin de toute évidence à la structure dite : Commission préparatoire du Forum national de Bangui alors que les objectifs visés sont les mêmes.

C’est une décision surprenante qui n'étonne guerre. Et pourtant elle dénote une violation grave de la Charte constitutionnelle de transition.

En effet, l'article 32 de cette Loi fondamentale transitoire découlant de l'esprit de l'Accord politique de Libreville et de la Déclaration de N'Djamena stipule explicitement que les décrets sont pris en Conseils des ministres par Consensus et ce n'est qu'en cas d'urgence qu'ils peuvent être adoptés par décision conjointe du Chef de l'Etat de la Transition, du Premier ministre et du ministre concerné.

Dès lors, l'interrogation suivante se pose : quels sont les éléments matériels connus qui laissent apparaître d'une part un consensus autour de ces décrets et ce qui justifie d'autre part le caractère "urgentissime" de cette décision ?

Voilà des questions substantielles auxquelles il va falloir sommer le gouvernement d'apporter des éclaircissements tout en indexant cette volonté d'humilier le peuple centrafricain victime de cette « sale guerre » en nommant un de ses bourreaux pour organiser, planifier et préparer l'amnistie.

Chers compatriotes et Conseillers nationaux, bien que vous n'ayez pas encore témoigné devant le peuple avec humilité bien évidemment le fait d'avoir "laisser faire" les criminels et de ne pas le reconnaître, l’occasion vous ait donnée aujourd'hui de prendre vos responsabilités devant l'histoire et de vous racheter.

Si les décrets 15.112, 15.113 et 15.114 du 04 avril, pris en violation des articles 32 et 103 de la Charte constitutionnelle de transition ainsi que de son préambule ne sont pas rapportés, il vous importe alors de tirer toutes les conséquences inhérentes à ce qui formalise désormais une posture autocratique du pouvoir exécutif transitoire.

Nous sommes loin d'ignorer ce qui se profile quant aux élections à venir et le scénario de façade ourdi d'avance pour exhiber aux yeux du monde en réponse aux légitimes interrogations de nos compatriotes.

Nul doute que le danger de la réconciliation est le pouvoir transitoire de Madame Samba Panza. En faisant confiance à des sulfureux personnages de son entourage parental qui entretiennent des liens avec des puissances étrangères, elle annihile le contrat de confiance signé solennellement devant le Conseil National de Transition lors de son investiture.

Je persiste en disant que c'est une trahison.

En considération de ces actes de défiance vis-à-vis des victimes, force est de constater que le machiavélisme empirique est à l'honneur au sein de l'exécutif transitoire et qu’il est temps d'y mettre un terme.

La réconciliation ne peut se faire sans justice et user de pareil subterfuge pour mettre sur un piédestal ceux qui ont trahi la nation centrafricaine en signant des contrats opérationnels avec des mercenaires étrangers pour tuer, massacrer et piller leurs compatriotes; c'est faire preuve d'un cynisme puéril et les conséquences peuvent s'avérer dangereuses.

Prenez vos responsabilités avant que le peuple ne puisse décider pour vous car nous n'avons pas encore perdu la mémoire !

Fait à paris le 09 avril 2015
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