Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Centrafrique : ex-Séléka du camp Beal se transforment en commerçants
Publié le jeudi 18 septembre 2014  |  Centrafrique Libre
camp
© Autre presse par DR
camp Beal
Comment




Le camp Béal se situe à l’intersection du carrefour de la Réconciliation et de la grande place de défilé appelée communément tribune. Une partie de sa concession est à découvert lorsqu’on se situe du coté de l’Hôpital Communautaire. Une autre partie jouxte le Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain où sont stationnés les véhicules et les camions en partance pour les villes de province. Du côté de l’Hôpital Communautaire, l’ambiance habituelle est celle des combattants de l’ex-séléka qui étalent, riz, haricot, sel, sucre, à eux donnés comme ration.
Deux ex-séléka qui les supervisent nous informent que c’est pour « s’acheter du savon et se procurer du crédit de communication qu’ils vendent ces produits. Ici au Camp Béal, l’on ne nous donne pas de l’argent. Il faut vendre ces produits pour avoir un peu d’argent. Nous avons besoin de nous déplacer, payer le transport et faire beaucoup de choses. Si nous ne vendons pas ces riz, nous ne pouvons rien faire».

Du côté opposé de l’Hôpital Communautaire, plus précisément aux portiques de la société de délivrance des passeports, CARD, ce ne sont plus les produits destinés à manger qui s’étalent mais plutôt des effets militaires qui accueillent les visiteurs de cette société et les passants qui empruntent le secteur. Ceinture militaire, béret militaire, tenue militaire… tels sont l’essentiel des objets vendus à ce lieu. Ici les motivations sont différentes « nous vendons ces effets pour attendre le processus Désarmement Démobilisation Réinsertion. J’ai souhaité être militaire mais le pays m’a enlevé cette envie. Je vais rentrer dans la vie civile avec le processus DDR ».

Le comportement similaire aux nécessiteux qu’adoptent les ex-combattants de la Séléka devant leur base expriment l’ampleur des conditions difficiles dans lesquelle ils vivent. Le camp Béal n’est constitué que des éléments d’obédience chrétienne et laïque. Les ex-séléka de souche musulmane sont, eux logés au camp du Bataillon de Service et de Soutien.

Les entrées sont gardées et contrôlées par le contingent congolais de la Minusca. A l’intérieur, la situation est plus que triste. Une femme séléka qui a accepté d’accueillir la rédaction de Centrafrique Libre et de lui faire découvrir ce qui reste des ex-séléka du camp Béal et de ce qui reste de cet ancien et vieux édifice lui-même, s’est dite désemparée et inconfortable des conditions dans lesquelles elle vit. « Nous femmes, ne sommes pas très nombreuses dans ce camp. Au camp Béal, nous ne dépassons pas l’effectif de 20 personnes. Mais au camp BSS, elles sont un peu plus nombreuses et avec elles, nous pourrons atteindre l’effectif de 50 femmes».

« Nous ne vivons pas en parfaite harmonie avec les autres combattants qui sont au BSS. La ration vient par eux. Parfois ils se taillent la part du lion et donnent à nous les miettes. La collaboration n’est pas aux beaux fixes. J’ai failli être prise à partie, il n’y a pas longtemps. Ils m’ont taxée de révolutionnaire et ont monté une mission pour venir me chercher. Ils m’ont transportée dans un véhicule mais je me suis sauvée en route. En tombant, je me suis fait blesser », a témoigné cette combattante.

Les responsables de l’ex-séléka basés au camp BSS n’étaient pas encore disponibles pour donner leur vision des faits et témoigné de leur vécu dans ce camp.

Camp Béal, BSS et le Camp RDOT (ex-Régiment de Défense Opérationnel du Territoire) constituent les sites de la capitale où sont cantonnés environ 2000 ex-séléka armés. Le processus de rapatriement déjà engagé à l’encontre des ex-séléka de RDOT se poursuivra pour atteindre ceux du camp Béal.

La Rédaction
Commentaires


Comment