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Un pays détruit par des conflits armés face aux APE
Publié le jeudi 25 septembre 2014  |  journaldebangui.com
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© Autre presse par DR
Le parlement de la CEMAC
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La Centrafrique et les pays de la sous-région de la CEMAC ne peuvent pas procéder à la suppression des droits de douane sur les produits originaires de l’Europe

Pillée à outrance par ceux qui l’ont gouvernée ces dernières années d’enfer, la République centrafricaine n’est pas en mesure d’assurer d’abord, la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire, et manque cruellement des moyens financiers pour réhabiliter les écoles et centres de santé détruits par les effets de la guerre, et ensuite en construire d’autres pour faire face aux nombreux défis de la mondialisation et de la globalisation. La relance économique est un travail de titan qui attend les filles et fils du pays, lesquels veulent prendre en mains la destinée de ce pays en lambeau, et qui ne compte plus que sur des interventions d’urgence de la part des pays amis, bailleurs de fonds et partenaires au développement.

Entrer dans le libre échange pour ce pays d’Afrique où tout est au rouge, c’est de la pure illusion. Il faut beaucoup d’année après le retour de la paix et une sécurité qui couvre tout le territoire afin de mettre les paysans et agriculteurs dans des conditions favorables de production. Les pays occidentaux, notamment ceux de l’Union européenne ont couru trop vite pour cette proposition de politique commerciale de la mondialisation ou du moins l’imposer aux pays du sud et des caraïbes dits APC. Il va sans dire que ces pays colonisateurs sont souvent pris à partie dans des conflits armés qui ont retardé le développement des pays africains et ceux d’Amérique latine et du centre. Le cas de la Centrafrique est patent.

La RCA face aux APE

La république centrafricaine et les pays de la sous-région de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) ne peuvent pas procéder à la suppression des droits de douane sur les produits originaires de l’Europe. Excepté le Cameroun peut-être, membre à part entière et co-fondateur de l’institution sous régionale qui court plus vite pour ses intérêts égoïstes en signant des accords intérimaires. Il est dans une position similaire que la Côte d’Ivoire au niveau de la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Comme plusieurs pays africains, la Centrafrique ne fonctionne que sur la base de ses recettes fiscalo-douanières. A chaque blocage socioéconomique provenant d’une crise, la RCA est en mauvaise posture pour résoudre ses problèmes régaliens. Cet Accord de Partenariat Economique aura pour l’instant très peu d’impact sur le développement des économies des pays africains en général puisqu’ils ne produisent pratiquement rien et n’importent rien à part le pétrole, l’uranium, le diamant et l’or dont les recettes en chiffres restent un secret de polichinelle et ne profitent pas aux peuples d’Afrique, si oui aux gouverneurs de nos Etats qui entassent des pétrodollars dans leurs propres comptes en occident. La politique ambigüe de la dévaluation du CFA en 1994 n’a pas favorisé les pays africains producteurs du café et de cacao comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun et bien d’autres pays du continent. La Centrafrique qui cultivait l’un des meilleurs cafés au monde mais en très faible quantité a vu sa production tombée à cause du non-respect de l’engagement du gouvernement vis-à-vis des planteurs.

Durant le régime Bozizé qui a causé trop du tort au peuple centrafricain, le géant mondial en matière d’uranium (AREVA) n’a financé l’exploitation de l’uranium centrafricain qu’à hauteur de 18.000.000.000 fcfa. Une maigre somme pour une nation qui a pris une destination inconnue. D’abord, c’est un marché très mal négocié comme si la république centrafricaine manque cruellement des ressources humaines en la matière. Ce n’est pas du tout étonnant puis-je le dire, puisque c’était un marché de gré à gré et cela échappe bien entendu aux représentants du peuple à l’Assemblée nationale. Les négociateurs de ce deal regardaient plutôt le renflouement de leurs poches. AREVA a fermé le site de Bakouma sous prétexte qu’il y a eu l’incident de Fukushima et que les cours de la matière ont chuté.

En effet, lors de sa dernière conférence de presse avant de quitter Bangui, le DG d’AREVA et son responsable de sécurité ont pointé du doigt le pouvoir de Bangui qui n’a pas respecté les clauses du contrat qui les lient. Contrairement au Niger où AREVA n’a pas mis les clés sous paillasson pendant cette période de crise ; les négociations reprises entre les deux parties ont abouti à un résultat assez satisfaisant. Mais beaucoup reste à faire pour qu’AREVA et Niamey répondent aux attentes du peuple nigérien. Un pays également où la pauvreté est aigue.
En Centrafrique, il va sans dire que les chefs d’Etat qui se sont succédé ont perdu le pouvoir à cause de ces richesses du sous-sol, notamment, les anciens présidents défunts, Jean Bedel Bokassa (pour l’Uranium de Bakouma), Ange-Félix Patassé (pour le fer de Bogoing) et François Bozizé (pour le pétrole de Birao). Pour la simple raison que la France, pays colonisateur, veut absolument le monopole de l’exploitation de ces richesses minières et pétrolières qui appartiennent naturellement au peuple centrafricain et que ces derniers y sont opposé. Au regard de cette catastrophe politique, après la future présidentielle qui s’annonce très difficilement, je crois, pour une bonne politique nationale de développement, les tenants du nouveau régime démocratique et légale ont intérêt à revoir les clauses des contrats avec les investisseurs étrangers et les partenaires qui doivent nécessairement passer avec leurs dossiers devant les représentants du peuple à l’Assemblée nationale, pour l’intérêt général de la nation quand il s’agira de l’exploitation des ressources minière ou pétrolière. Tous les contrats doivent être désormais révisés pour l’assurance d’un partenariat gagnant-gagnant.

La république centrafricaine, un pays qui n’est pas encore sorti de l’auberge, a fait un mauvais départ de cette course de vitesse pour le développement, depuis le lancement de ce vaste programme par le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour ne pas paraphraser René Dumont qui disait que l’Afrique est mal partie, en général. Une vingtaine d’années après son indépendance, ce beau pays riche en ressources minières et pétrolières, reste pauvre à cause de la mal gouvernance de ses dirigeants et des crises à répétition. Situé au cœur de l’Afrique, le Centrafrique est l’orphelin du monde, abandonné par les occidentaux, particulièrement la France qui revient en force, mais finalement racheté par des institutions internationales et sous régionale (CEEAC, UE) pendant les crises, pour être sous tutelle de l’ONU. Les conflits armés ont occasionné son recul non égalé par rapport aux autres Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) de la planète. Au regard du thermomètre, la Centrafrique ne peut pas répondre au rendez-vous puisque les maladies l’ont rongée, à tel point qu’elle est condamnée sur le lit sous perfusion comme un malade qui souffre d’Ebola et n’attend que les dernières secondes où Dieu va décider de son sort.

Pierre INZA- journaliste politique et culturel
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