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Art et Culture

Centrafrique : au rythme des testicules de mouton
Publié le jeudi 16 avril 2015  |  La Plume de RCA
Quelques
© Autre presse par DR
Quelques précisions sur l`Eumam RCA
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Nous n’entrerons pas dans le vif de ce sujet sans présenter nos « excuses occidentales » les plus appuyées à ceux qui trouveraient dans le titre de cet article, une liberté d’expression autorisée à tout créateur voulant quitter les sentiers battus pour s’élever dans l’originalité. En effet, pour ceux qui sont imbus de culture africaine, le titre de cet article ne prêterait qu’à sourire, quand on connaît le mouvement de balancier qu’il évoque dans les déplacements d’un mouton dans toute sa masculinité.

Ce mouvement « moutonnier » est exactement ce que vit le CENTRAFRIQUE à travers une gouvernance transitoire sans réelle boussole, avec un cap très flou.

Ainsi dans ce pays dont un cataclysme sans précédent a ébranlé la construction depuis le toit jusqu’aux fondations en passant bien évidemment par les murs, personne ne sait plus où donner de la tête. De cette manière, tantôt on tourne la barre à droite, tantôt on la tourne à gauche, et si l’on ne peut pas avancer, on ne s’arrête pas pour tenter de trouver le bon chemin, on recule irrémédiablement, ou on s’arrête net là où on a été bloqué, avec la détermination de ne plus bouger.

Mais quel est donc ce pays où les enfants mêmes du pays n’appartiennent pas à leur pays ?
Quel est donc ce pays où les dirigeants font comme si le pays n’était pas le leur ?
Quel est donc ce pays où les valeurs sûres ne peuvent pas s’exprimer et dire les choses qu’il convient de dire parce que des abrut….., des médioc….. des incapab…… des gens sans cœur et des aigris se sont emparés depuis du pouvoir de faire et de dire les choses avec la garantie de ne point être contredits ? Les menottes et les murs des prisons, des salles de garde à vue sont là pour vous dire de ne pas dire ce qu’il convient de dire.

Pauvre pays, mon pays ! Et pourtant tu as tant de tes fils qui ont tant de belles choses à dire, tant de belles choses à faire ! Pauvre toi mon pays, tu te passeras toujours de ces fils dignes qui voudraient bien redorer ton blason, tout simplement parce qu’ils n’ont pas la même volonté inhumaine qui consiste à brûler la politesse aux autres, ceux-là mêmes qui se croient tout permis parce qu’ils ont ont des bras plus musclés, des pistons plus gros, des relations très serrées avec les adeptes des pratiques mafieuses et proprement assassines.

Pour un territoire si grand où chacun pourrait avoir tous les espaces de son choix et y vivre à sa convenance, d’où vient-il que la vie ne soit possible qu’à certains endroits privilégiés qui ne sont que le royaume du vol, du meurtre, du viol, du mensonge, de la trahison et de la course effrénée vers la gloire, cette gloire qui n’est qu’illusoire ?

Le grand forum de BANGUI approche à grands pas, tout comme les futures élections générales. Et les aiguilles de la montre semblent avancer anormalement, précipitant l’heure pour voir arriver la fin d’une transition que nous n’oserons qualifier, tellement chacun à ses propres termes pour la revêtir d’une robe à sa convenance, une robe taillée sur mesures.

Pour revenir à nos moutons, le mouvement de balancier des testicules de mouton qui nous est si cher, fait qu’aujourd’hui, après un tollé général soulevé de toutes parts, la raison voudrait qu’on fasse marche arrière pour abroger des décrets hasardeux pris dans l’élan de la puissance du pouvoir politique.

Les dispositions d’hier ont pour certaines été rapidement gommées des ordonnances du ciel, comme elles avaient été aussi hâtivement prises.

Comme quoi le peuple peut aussi avoir raison, alors, pourquoi ne pas s’y référer le plus rapidement possible quand les circonstances l’exigent ? Il n’y a aucune honte à cela. C’est souvent de là que vient la sagesse.

Si cette reculade est une bonne chose, il y a cependant quelque chose qui nous chagrine, mais qui nous chagrine à un point tel que nous en avons réellement peur.

En effet, en voulant trop bien faire, on risque de rentrer dans un cycle sans retour car dans le communiqué gouvernemental invitant les forces vives de la nation à une importante réunion de concertation pour la tenue du forum de BANGUI, nous notons, parmi les entités conviées à cette rencontre, des entités étiquetées sous la bannière des groupes minoritaires ( peulhs, pygmées, albinos), Université, ou encore groupes vulnérables (handicapés).

Ces distinctions, qui ne sont pas moins que l’expression de la discrimination, sont à notre avis malvenues car elles risquent à terme de s’enraciner dans la conscience de chacun pour faire ensuite place à une reconnaissance qui pourrait être négative, reconnaissance d’une réalité ou de certaines réalités qui n’ont jamais été perçues comme telles et qui dorénavant se revendiqueront comme « entités » spécifiques, dissociables à tout moment de l’ensemble.

Avant d’aller sous l’arbre à palabres, il faut écouter les conseils du soir.

Adolphe PAKOUA
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