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Martin Ziguélé: "Au Mlpc, nous n’avons jamais eu recours aux armes pour arriver à nos fins"
Publié le mardi 21 avril 2015  |  Le Témoin
Martin
© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, ancien premier ministre de Patassé et président du MLPC
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Venu à Bamako dans le cadre de la rencontre de l’Internationale socialiste, Martin Ziguélé, ancien Pm de la RCA et non moins président du MLPC, s’est confié à un journal malien

Venu à Bamako dans le cadre de la rencontre de l’Internationale socialiste, Martin Ziguélé, ancien Pm de la Centrafrique (2001-2003) s’est confié au journal Le Témoin. Du défi de réconciliation dans son pays à la crise malienne en plus de ses ambitions politiques, le sphinx de Paoua (située dans la préfecture de Ouham-Pendé près du Tchad) non moins président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc) passe tout en revue.

Quels sont vos impressions au sortir des assises du comité Afrique de l’Internationale socialiste?
Je vous remercie. L’Internationale socialiste a des comités par continent, qui totalisent 140 partis. En Afrique, mon parti, le Mlpc, est membre. Malgré les absences notables, la majorité de nos partis, qu’ils soient de la mouvance ou l’opposition, étaient en conclave pendant deux jours pour évoquer un nouveau phénomène grave en Afrique : la déstabilisation du pouvoir par les forces irrédentistes qui s’appuient sur la religion ou l’identité régionale pour fragiliser l’Etat. Hélas ! Une fois que c’est consommé, il est impossible d’assurer la sécurité de la population et faire face aux questions de développement. La rencontre des socialistes africains a eu pour but de mettre en œuvre un plan d’action uniforme afin que chacun puisse savoir comment s’y prendre dans son pays pour préserver les acquis de paix pour ne pas faire face à des instrumentalisations politiques pouvant diviser fils et filles d’un même nation.

Bientôt le forum de la réconciliation, qu’est-ce que cela pourrait apporter à votre pays?
Le pays a été victime d’une crise politico-sécuritaire sans précédent qu’on aurait jamais imaginé. Or, quelques années auparavant, les Centrafricains vivaient ensemble, s’acceptant dans la différence. Mais, les forces politiques occultes ont eu raison de l’unité nationale. La politique a divisé cette cohésion naturelle et il est temps de se retrouver pour se dire les choses en face et parler de l’avenir du pays. C’est ainsi qu’on mettra fin au processus transitionnel en cours et le pays pourra renouer avec la normalité. Je vous apprends que depuis quelques mois, l’autorité de l’Etat est exercée sur les ¾ du territoire nationale. Et, je reste convaincu que ce sera effectif dans les semaines à venir. Avec la présence des forces internationales, notamment Sangaris et la Misca devenue Minusca, il l’accalmie règne en Centrafrique. Ce qui permet au gouvernement de contrôler la quasi-totalité du pays. Les assises du forum de la réconciliation permettront de restaurer la paix entre fils d’un pays, qui se sont entredéchirés du fait de l’instrumentalisation politique.

Etes-vous de ceux qui pensent que Bozizé et Patassé font partie de la solution?
Je ne veux pas me focaliser sur des personnes. On ne peut pas dire oui à l’impunité et non à la réconciliation. On (Centrafricain) doit être mobilisés pour la recherche de la paix et de la cohésion nationale. Si nous y parvenons, par le dialogue et la concertation, nous aurons gagné une victoire importante. Au Mlpc, nous n’avons jamais eu recours à la violence ou les armes pour arriver à nos fins. Si du fait d’être un acteur politique majeur, je suis en partie responsable de ce qui se passe dans le pays, je ne suis coupable pas contrairement à ceux-là qui doivent répondre de leurs actes devant le peuple afin que nous puissions tracer les voies pour l’avenir.

Pourquoi êtes-vous candidat?
Je vous rappelle que c’est la 3e fois que je suis candidat sous les couleurs du Mlpc, dont je suis le président. Les camarades m’ont fait honneur d’être le porte-étendard pour les échéances prévues en Juin. J’ai été candidat en 2005 et 2011 où nous avons eu les plus pires élections de notre histoire. Je n’ai pas cautionné cette mascarade pour avoir boycotté le scrutin. Les Centrafricains ont besoin de se parler afin d’aller de l’avant et cela m’importe. Il y a la question sécuritaire à revoir car les Faca (Forces armées centrafricaines) ne sont pas opérationnelles et la machine sécuritaire doit être activée.

La Centrafrique a une population de plus de 4 millions d’habitants avec de grosses potentialités naturelles comme le diamant, le bois, l’uranium ou l’or. Autant d’ingrédients qui permettent l’émergence du pays mais je n’oublie pas le défi humanitaire. Nous avons 420 000 compatriotes exilés et plus du million de déplacés exposés à la misère et une dignité bafouée. La problématique de l’emploi n’est pas des moindre car le chômage a été le prétexte pour les jeunes de rallier les mouvements armés. Autant de défis à relever et j’irai convaincre le peuple centrafricain avec mon projet de société qui se veut rassembleur.

Que pouvez-vous dire concernant la crise que traverse le Mali?
Depuis l’école primaire, j’ai connu le pays, comme plusieurs Africains, à travers les empires, notamment du Ghana et du Mali. Comme la Centrafrique, le pays essaie de penser ses plaies. J’ai noté que le Mali est l’un des rares pays à avoir intégré et consacré dans sa Constitution le panafricanisme. Ce qui prouve que le pays occupe une place non des moindre dans l’échiquier continental. C’est d’ailleurs le retour à la paix au Mali qui a été à l’ordre du jour de la rencontre socialiste en plus des actualités nationales des partis venus à Bamako, qu’ils soient au pouvoir ou de l’opposition. Vu la façon dont la population est sereines, je reste persuadé que le Mali se remettra debout pour occuper cette place de repère qu’il incarne à nos yeux.

Votre mot de la fin
Je lance un appel à la Communauté internationale à aider la Centrafrique pour boucler le budget de l’autorité nationale destiné aux élections afin d’achever le processus en cours. Lesdites échéances sont synonymes de paix et de restauration de la confiance entre fils d’un pays, qui se sont entredéchirés sur des bases confessionnelles, régionales et subjectives. J’entends réconcilier les Centrafricains et reconstruire mon beau pays dévasté suite à la guerre civile que nous savons.
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