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Forum de Bangui : menace de boycott des partis politiques
Publié le mardi 28 avril 2015  |  Centrafrique Libre
Cyriaque
© Autre presse par DR
Cyriaque Gonda, leader du Parti National pour un Centrafrique Nouveau
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Quarante et un parti sur soixante et dix, soit la majorité absolue des organes politiques centrafricains se sont réunis le samedi dernier à la Fateb pour décider des stratégies à mener face à la tentative du verrouillage du forum par le pouvoir exécutif de la transition. Les politiciens reprochent à l’exécutif transitoire de ne leur accorder que 30 places sur 70 alors qu’ils sont aujourd’hui considérés comme les principaux responsables des crises répétitives qui frappent la RCA.

La révision du quota de la participation des leaders politiques au forum et la mise en place d’un bureau de coordination des partis politiques étaient les principaux sujets au menu de cette rencontre. Cette réunion a été présidée par Mme Gina Sanzé, vice présidente du Conseil national de Transition et le conseiller Laurent Gon Baba qui fait partie du bureau du présidium du Forum.

Quarante et un chef de partis ou leurs représentants parmi lesquels les candidats à la présidentielle Anicet Georges Dologuélé, Cyriaque Gonda, Me Crépin Mboli- Goumba, Joseph Bédounga, Marie Reine Hassène, Maxime Kazagui, étaient présents à cette rencontre.

Les grands absents étaient les principaux leaders de l’AFDT, le candidat déclaré à la présidentielle Martin Ziguélé et ses inamovibles alliés l’ancien premier ministre Nicolas Tiangaye et le ministre Renaldy Sioké ainsi que ses challengers, le ministre Doubane et le ministre d’Etat Jean Willybiro Sacko.

A l’entame des débats Mme Gina Sanzé du Patrie a déploré la présence massive des proches de l’exécutif à la t^te des différentes commissions devant siéger au Forum. Mis en place par la présidence après la nomination de Jean Jacques Démafouth, la parlementaire et ses collègues s’étonnent que cette équipe n’aie pas été remaniée en dépit des abrogations des décrets controversés à travers lesquels ils avaient été nommés.

Remontés, les leaders politiques ont à l’unanimité balayé du revers de la main le quota de 30 participants attribués par la présidence. Ils réclament 70 places soit un représentant pour chaque parti. « Il y’aura 585 participants au forum, si on ne désigne que 30 leaders de parti politiques, on ne représentera que 4% de l’effectif. Tout porte à croire que la société civile qui aura sans doute le plus grand contingent est composée des gens vertueux, c’est une mise à l’écart volontaire des politiques » a déclaré Joseph Béndounga, président du MDEREC.

Les participants sont tous déterminés à faire reculer le gouvernement comme ils l’ont fait récemment à travers la contestation des décrets controversés. Ceux-ci avaient emboîté les pas aux conseillers nationaux qui ont fini par obtenir leurs abrogations pures et simples.

Pour mener à bien ce qu’ils considèrent comme le combat de la dernière chance, une coordination composée de cinq membres a été mise en place par voie démocratique. Le combattant Béndounga a été élu Coordonnateur par ses paires face à Maxime Kazagui de l’ANC qui n’a pas démérité au vu du nombre de ses voix. Ce dernier a été désigné par l’assistance coordonnateur adjoint. Mme Gina Sanzé a quant à elle été élue rapporteur et M. Ngoumbango, rapporteur adjoint. L’ancien ministre Zingas du nouveau parti kélémba d’Elie Doté a été choisi trésorier au dépends de deux dames par ses pairs.

Le Secrétaire général du KNK M. Bertin Béa s’est félicité que Béndounga qu’il appelle affectueusement le combattant, prenne la tête de cette coordination. «Nous avons fait annuler les décrets controversés sur le Forum, nous avons la chance de confier le pouvoir au lutteur Béndounga qui va être notre interlocuteur auprès du pouvoir. 41 partis sur 70, la majorité est à nous. Organisons nous, ressaisissons nous afin que nous redonnions au peuple centrafricain la dignité qu’il mérite. Le KNK n’ira pas au forum s’il n’est pas inclusif »

Le président Mandaba Jean Michel du parti de la gouvernance démocratique s’est réjouit en ces termes : «Nous sommes aujourd’hui fiers d’être ensemble. La crise centrafricaine est politique et elle doit avoir une réponse politique »

Notons que le nouveau bureau de la coordination s’est mis tout de suite au travail. Le président Béndounga auréolé par cette reconnaissance tardive de ses paires en bon démocrate, a aussitôt proposé d’adresser un courrier au premier ministre pour lui rendre compte de la décision des partis politiques centrafricains. Ces derniers ont à l’unanimité décidé de boycotter ces assises nationales si le pouvoir n’augmentait pas le nombre des participants à 70. Les principaux groupes armés Séléka et Balaka auront chacun 20 représentants.

Les leaders des partis ont déploré la nomination des cadres de la primature et de la présidence à la tête des commissions et ont mis en garde le pouvoir contre une tentative de la récupération de ce forum. Notons que le forum sera dominé par la présence massive des gens de la société civile qui sont en réalité des politiciens déguisés prêts à manger à tous les râteliers.

Les 41 leaders ont recadré leur collègue Laurent Gon baba qui présidait la rencontre et ont surtout dénoncé l’absence de M. Davy Yama qui les représente au près de la commission technique.

Un grand nombre de leaders se disent prêts à sacrifier les pers-diems pour prendre part physiquement à cette rencontre. D’ailleurs le leader Dénamsé du FND est catégorique : « Si le quota n’est pas révisé au prorata du nombre des partis politiques, nous n’irons pas au Forum. Nous pouvons laisser les per-diems ».

Les partis ont promis de se rencontrer à nouveau le mardi prochain, le temps d’avoir la réponse de l’exécutif.

Wilfried Maurice SEBIRO
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