Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Centrafrique: la justice impuissante face aux criminels
Publié le mardi 30 septembre 2014  |  journaldebangui.com
Comment




Les bâtiments sont en ruines, les moyens humains et matériels dérisoires après des décennies de gabegie et de troubles sécuritaires

La justice centrafricaine est aujourd’hui dans l’impossibilité de poursuivre les auteurs de l’"interminable" liste d’atrocités perpétrées par les groupes armés, comme qualifiés par la CPI. Consciente de cet état de fait et à la demande des autorités de transition de Bangui, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé avoir ouvert une enquête sur les crimes (meurtres, viols, déplacements forcés, persécutions, pillages, utilisation d’enfants soldats) commises par des miliciens depuis plus d’un an et demi dans un Etat en faillite livré à des violences intercommunautaires.

En terme humains, la justice centrafricaine c’est environ 200 magistrats assistés de 350 personnels auxiliaires (greffiers,...), indique-t-on au ministère. Mais, "de nombreux postes sont non pourvus et on note un certain nombre d’abandons de postes. L’impression générale est une situation de justice sinistrée (...) incapable de jouer véritablement son rôle", commente-t-on de même source. Côté moyens, la justice dispose en principe d’un budget de 1,5 milliard de francs CFA (25 millions d’euros), largement insuffisant pour entretenir tribunaux et centres de détention.

Prisons écroulées
Au total, la Centrafrique devrait compter une cinquantaine d’établissements pénitentiaires. Mais certains se sont écroulés en province. Il en resterait une trentaine aujourd’hui, parfois des maisons d’habitation, transformées en maisons d’arrêt provisoire. Conséquence: les évasions, estimées à plus de 700 par an, se multiplient. "La plupart des éléments des ex-Séléka ou anti-balaka n’ont leur place qu’en prison, puisqu’il s’agit de détenus jugés et qui se retrouvent en liberté à la faveur de la crise", déplore sous couvert d’anonymat un officier de l’armée, ancien régisseur de la maison d’arrêt de Bangui.

Dans les rangs des groupes armés, on trouve en effet nombre de criminels déjà condamnés et qui ont profité du chaos provoqué par le renversement du régime de François Bozizé en mars 2013 par la rébellion à dominante musulmane Séléka. "Nous mettons tout en oeuvre dans notre vie quotidienne pour ne pas tomber sur eux en restant toujours vigilant. Surtout que nous ne sommes pas protégés, ni armés et qu’il est difficile de savoir présentement qui est armé et qui ne l’est pas", commente avec une ironie amère un magistrat.

Ndéké Luka
Commentaires


Comment