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Forum de Bangui : devant Bathily, les partis politiques confirment leur menace du boycott
Publié le mercredi 29 avril 2015  |  Centrafrique Libre
Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye Bathily, Le représentant spécial du Secrétaire général des nations unies (RSSG)
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Les partis politiques sont fermes. Intransigeants, ils appellent au boycott du Forum de Bangui si le pouvoir exécutif ne leur accordait pas les 70 places qui correspondent au nombre de partis légalement constitués dans le pays. Ces derniers qui sont considérés comme les premiers responsables des crises répétitives ne comprennent pas que le pouvoir public composé des ministres en activité, des conseillers à la présidence et à la primature s’arrogent 94 places sur les 585 participants attendus.

Alors qu’ils attendaient le lundi pour expédier un courrier au premier ministre pour exiger la participation de tous les responsables des partis au Forum, les cinq responsables de la coordination élus le samedi dernier, ont été reçus le dimanche par Mme Samba Maliavo, ministre de la santé publique et présidente du comité technique du Forum de Bangui. Elle était assistée de ses adjoints Daniel Nzéwé, Sabin Pokolo et Grézénguet.

Si M. Pokolo a reconnu que la crise centrafricaine est éminemment politique, le combattant Béndounga et ses quatre lieutenants sont repartis bredouilles à la fin de cette réunion. La ministre et son équipe ont évoqué des contraintes financières, budgétaires et l’absence d’une grande salle de conférence pour justifier la restriction du nombre du contingent politique centrafricain.

Téméraire et déterminé, le chef de file des partis politiques, le combattant Joseph Béndounga a affirmé devant ses collègues que le but de cette convocation au palais était de clouer leur bec. «La ministre Samba et ses collègues étaient venus au palais pour nous clouer le bec, elle était de mauvaise foi, elle a promis nous appeler aujourd’hui, çà pas été le cas»

Un grand nombre des représentants ont sollicité la parole pour répondre aux tenants du pouvoir dont le microcosme centrafricain trouve de plus en plus sourds. C’est ce que le président du Patrie Me Mboli-goumba explique en ces termes : «A la lecture du compte rendu, les choses sont claires. On a affaire à un gouvernement qui n’est pas réceptif. Toutes proportions gardées, il faut aller vite, nous sommes à moins d’une semaine du Forum, il y’ a des partis qui iront, ce que nous défendons, c’est le droit des politiques à faire de la politique. Nous devons réitérer avec fermeté notre position. Pour la position qui est la nôtre, le Patrie ne prendra pas part au Forum».

Notons que quelques partis ou plates formes politiques et non des moindres qui cogèrent la transition avec l’exécutif centrafricain ne se reconnaissent pas dans cette démarche. C’est notamment le cas de l’AFDT de Martin Ziguélé, de Me Tiangaye et de M. Sioké et de l’ACDP que dirige l’ancien premier ministre Enock Derant Lakouè. Ces partis ne s’opposent pas aux manœuvres de la caporalisation du forum en cours.

Pour l’ancien député de Carnot, le président Faustin Yérima «Les partis politiques qui ont déjà accepté d’envoyer les noms de leurs plates formes sont complices de ce qui se trame au sein du gouvernement».

Absent le samedi, le représentant des partis politiques au sein de la coordination technique du préparatif du Forum, M. Davy Yama a déclaré s’être battu pour l’obtention de 30 places qui correspondent à huit plates formes politiques. Le gouvernement n’avait prévu que 20 places et semble avoir la bénédiction de la communauté internationale. «La communauté internationale est contre la participation des hommes politiques au forum. Les experts se sont permis de prendre position, j’ai du hausser le ton. C’est suite à cette menace qu’ils ont revu à la hausse le nombre des représentants politiques» a déclaré M. Yama.

Arrivé une heure après le début de la réunion, le professeur sénégalais Bathily, président du présidium du Forum de Bangui, a affirmé être venu échanger avec les principaux acteurs de la crise qui sont les politiques pour avoir quelques vues. Ce dernier a pris la parole durant une demi-heure pour inciter les politiciens centrafricains à prendre en main le destin de leur peuple.

Membre de la médiation internationale, citoyen de l’Afrique, grande figure politique du Sénégal, auréolé de 50 ans de lutte politique, Bathily a déclaré n’être guidé que par le bon sens et le souci de voir un pays frère qui a toutes les potentialités se développer.

Il invite les centrafricains à prendre l’exemple sur le Rwanda, un pays engagé dans le développement en dépit de l’absence des ressources naturelles. Kigali est devenue une capitale où on ne voit plus de mégots dans les rues, une ville où les gratte-ciels y poussent comme des champignons.

Pour Bathily, c’est aux centrafricains et particulièrement aux politiques qu’incombe la lourde tâche de la reconstruction de leur pays. «Pour sortir de cette crise, il faut l’implication des centrafricains eux-mêmes par une volonté collectivement exprimée» a-t-il déclaré hier aux représentants des partis politiques.

Le présidium en bon renard de la politique n’a pas été tendre envers les politiciens centrafricains qu’il rend responsable de tous les maux de ce pays. «Votre responsabilité morale est engagée. Vous devez être en avant pour proposer les solutions de sortie de crise. Les questions secondaires ne doivent pas nous retarder. J’ai vu des images insoutenables des enfants et des femmes qui errent dans des camps de réfugiés centrafricains à l’étranger. Vous êtes responsables. Tout le monde dit que c’est une crise politique» tempère le professeur Bathily.

A propos de la hausse du quota de la participation des partis politiques au forum, le professeur a affirmé que cette question ne relevait pas de ses prérogatives, mais il a toute fois déclaré que tout le monde ne pouvait pas y participé. Ce qui a suscité le courroux de plusieurs responsables politiques.

«Oui on est des diables, M. le professeur on veut bien que ces cours magistraux nous soient donnés mais la communauté internationale doit aussi faire son examen de conscience. A l’heure où on parle il n’y a pas de grands partis ou des petits partis politiques. Dites à Catherine Samba-panza et à Samba Maliavo que nous savons déjà ce que le pouvoir actuel est en train de faire. Le pouvoir public a 94 places alors que nous qui sommes insultés, nous en avons que 30» a répondu l’ancien ministre Aurelien Simplice Zingas, Secrétaire général de Kélémba.

Enfin le professeur Maitart, les présidents Bédounga, Mboli-Goumba, Mandaba, le SG du KNK Bertin Béa ont tous pris la parole pour exprimer leur ras le bol contre l’attitude méprisante de la communauté internationale à l’égard de la classe politique centrafricaine. C’est cette même communauté internationale qui est à l’origine de l’accession au pouvoir de Cathérine Samba-Panza qui va d’échec en échec un peu plus d’un an après son arrivée au pouvoir. Le professeur Bathily a repris la parole pour rappeler aux participants qu’il n’allait pas aider à la marginalisation des partis politiques et que ses cinquante années de lutte politique ne lui permettaient pas une telle attitude.

Les partis politiques se sont donné un rendez vous cet après midi au Fateb pour faire le compte rendu de leur rencontre avec le gouvernement. Cette rencontre est prévue le mercredi à 8heures du matin.

Wilfried Maurice SEBIRO
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