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Centrafrique : Viols des enfants, le KNK dénonce les soldats français
Publié le dimanche 10 mai 2015  |  Africa Info
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© Autre presse par DR
Des Soldats français patrouillent une rue à Bangui
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Déclaration du parti de l’ex-président François Bozizé le Kwa na Kwa (KNK) relative au scandale des abus sexuels commis par des soldats français en Centrafrique

Au début du XXème, la double histoire traumatisante des souffrances et des atrocités infligées à des Oubanguiens recrutés en masse pour la construction du chemin de fer Congo – Océan, permettant de relier Brazzaville à Pointe – Noire, sur l’Atlantique et travaillant pour le compte des sociétés concessionnaires coloniales, finit par trouver un écho extérieur grâce aux écrits et révélations du Journaliste Albert LONDRES et de l’écrivain André GIDE.

Ces derniers jours, le scandale des abus sexuels commis par quatorze (14) soldats français déployés en République Centrafricaine dans le cadre de l’opération Sangaris vient de trouver, à son tour, un écho extérieur. Ainsi, grâce au rapport intitulé "Les abus sexuels sur des enfants par des forces armées internationales" et estampillé « Confidentiel » sur chaque page, le monde entier est informé, de manière détaillée, sur les pratiques auxquelles se sont livrés des soldats français sur des enfants centrafricains âgés de neuf (9) et treize (13) ans de Décembre 2013 et Juin 2014. Ces enfants vivaient dans le camp des déplacés situé à proximité de la Base Militaire de M’poko où sont installés les soldats français. C’est en échange de biscuits et modiques sommes d’argent que ces enfants mineurs sans discernement, se sont livrés aux soldats français, devenus des prédateurs sexuels et pédophiles en opposition à la noble mission de paix qui leur a été assignée.

Agacé par l’inertie de sa hiérarchie, Monsieur Anders KOMPASS, fonctionnaire onusien de nationalité suédoise, a porté cette grave affaire à la connaissance des autorités françaises depuis le 29 Juillet 2014.

Constatant la volonté de l’Administration onusienne d’étouffer cette affaire, la Directrice de l’Organisation Non Gouvernementale Aids Free World a transmis le rapport relatif à ce scandale au journal britannique The Guardian qui l’a publié. Selon la Directrice de cette ONG, trois soldats Tchadiens et deux soldats Equato-Guinéens seraient aussi impliqués dans ce genre de pratiques. Cette révélation met aussi bien les autorités françaises que l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans un embarras total.

Le Bureau Politique du KNK se réjouit de la position exprimée par le Président français François HOALLANDE qui a fermement déclaré : "Si les faits sont avérés par la justice et le commandement militaire, il y’aura des sanctions qui seront à proportion des faits qui auront été constatés et si c’est grave, les sanctions seront graves, elles devront même être exemplaires". Le Président HOLLANDE a également ajouté que "je serai implacable".
Le Bureau Politique du KNK salue également la position du Ministre français de la Défense Monsieur Jean – Yves Le DRIAN exprimé lors d’une interview dans le Journal du Dimanche en ces termes : "Si quelqu'un a sali le drapeau, parce que c'est de cela qu'il s'agit, il faut qu'il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées".

Le Bureau Politique du KNK compte sur la détermination des Autorités françaises pour permettre la manifestation de la vérité dans cette affaire notamment par la mise en œuvre du point 6 de l’article 15 de l’Accord instituant un partenariat en matière de défense entre le Gouvernement de la République Centrafricaine et la République Française du 08 Avril 2015 et entré en vigueur le 29 Décembre 2010 "La République Centrafricaine et la République Française sont tenues de se prêter mutuellement assistance pour la conduite des enquêtes et pour la recherche des preuves et de s’informer mutuellement des suites données à l’affaire par leurs juridictions"..

Le Bureau Politique du KNK constate que les juges français se sont heurtés à l’opposition de l’ONU de lever l’immunité diplomatique du fonctionnaire onusien auteur du rapport. En outre, les réponses écrites adressées par ce dernier aux interrogations des juges français ont curieusement mis neuf mois pour parvenir au Parquet de Paris.

Au plan interne, Mr Anders KOMPASS a été placé "en congé administratif avec plein salaire en attendant les conclusions d’une enquête interne".

Tout cela met en lumière les manœuvres sordides visant à étouffer cette grave affaire sans qu’il y’ait une justice devant ouvrir la voie non seulement aux sanctions et réparations dont les victimes sont en droit d’attendre.

Au plan national, outre le silence des Autorités de Transition, le Parquet de Bangui a déclaré ne pas être informé de ces accusations jusqu’à ce qu’elles soient révélées par le journal britannique.

Le caractère avilissant et déshumanisant de ce scandale ne peut que provoquer au sein de la communauté nationale un sentiment d’indignation et de colère dans un contexte où la République Centrafricaine est en proie à une profonde crise sécuritaire, humanitaire, politique, économique et sociale et peine encore à panser ses plaies.

Au-delà de ce scandale, c’est la problématique de l’échec des forces armées internationales engagées dans le processus de désarmement et de sécurisation de la République Centrafricaine qui se pose avec acuité. Désarmement et sécurisation sans lesquels l’organisation d’élections libres, justes et transparentes ne seront que de vains mots, d’une part.
C’’est aussi de l’urgente nécessité d’un changement de cap de la politique française en Centrafrique dont il est question comme le Bureau Politique du KNK l’a soulevé dans sa récente Déclaration du 08 Avril 2015, d’autre part.

Eu égard à ce qui précède, le Bureau Politique du KNK :
1) Condamne fermement cette pratique d’abus sexuels commis par des soldats français sur des enfants vivant dans le camp des déplacés de l’Aéroport M’POKO de Bangui ;
2) Dénonce le curieux silence des Autorités de la Transition sur cette grave affaire ;
3) Exige l’ouverture d’une enquête judiciaire par le Parquet de Bangui ;
4) Réclame la mise sur pied d’une Commission d’Enquête Internationale pour enquêter et identifier les coupables de ce scandale.

Fait à Bangui, le 05 Mai 2015

Bertin BEA
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