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Transition en RCA : A qui profite cette énième prolongation ?
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Le Pays
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© AFP par GUY-GERVAIS Kitina
Ouverture du Forum de réconciliation nationale à Brazzaville
Lundi 21 juillet 2014. Brazzaville
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Va-t-on vers une transition sans fin en Centrafrique ? C’est la question que bien des observateurs se posent, au lendemain de l’annonce de la prolongation du mandat de dame Catherine Samba- Panza. En effet, arrivée au pouvoir en janvier 2014, en remplacement de Michel Djotodia, Catherine Samba- Panza disposait d’un délai d’un an pour organiser les élections et remettre le pouvoir à un président démocratiquement élu. Réalité du terrain oblige , les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) avaient, par la suite, décidé de prolonger ce mandat de six mois. Suivant ce calendrier, les élections devraient donc avoir lieu en juin-juillet prochain, mettant ainsi fin à la transition. Seulement voilà !

Le Forum de réconciliation nationale qui a réuni plus de 600 représentants à Bangui, « appelle à une saisine des chefs d’Etat de la CEEAC pour une nouvelle prolongation de la transition et le maintien jusqu’aux élections de l’équipe actuelle ». Et de trois donc pour Catherine Samba-Panza qui, naguère, rejetait en bloc l’accord signé à Nairobi par les deux frères ennemis que sont Michel Djotodia et François Bozizé, et qui, rappelons-le, suggérait la mise en place d’une nouvelle transition. Est-ce parce que cet accord mettait à l’écart l’équipe actuelle de la transition qu’elle l’a rejeté sans ménagement ? Bien malin qui pourra répondre à cette question.

Toujours est-il que cette nouvelle prolongation du mandat de Catherine Samba-Panza fait déjà des gorges chaudes. Car, si les uns l’approuvent, d’autres, par contre, la trouvent inacceptable et exigent même le départ de l’équipe actuelle du gouvernement. A qui la faute, si après un an et demi de crise marqué par la chasse à l’homme sur fond de haine ethnique et religieuse, on en vient encore à parler de prolongation de la transition en Centrafrique ? Il faut tenter de répondre à cette interrogation pour se rendre à l’évidence que tout le monde est coupable, tant chaque acteur a sa part de responsabilités. A commencer par Catherine Samba-Panza.

La priorité était de ramener la paix

Car, arrivée dans un contexte de crise, celle qui a succédé à Michel Djotodia s’est très vite illustrée négativement par une gestion népotique du pouvoir, brisant ainsi le capital de sympathie dont elle bénéficiait auprès de bien des acteurs de la crise. Et dès lors, Catherine Samba-Panza ne faisait plus l’unanimité parce que décriée par une partie de la classe politique et de la société civile, si bien que certaines de ses décisions étaient parfois vivement contestées. A cela s’ajoute le jeu trouble de Michel Djotodia et de François Bozizé qui, depuis leur lieu d’exil, ne manquaient pas de tirer les ficelles, soufflant le chaud et le froid. Conséquence : leurs filleuls que sont la Séléka et les Anti-balaka qui se vouent une haine viscérale, refusaient de déposer les armes et poursuivaient les exactions sur le terrain, nonobstant les multiples appels à la retenue.

On revoit encore ces scènes effroyables présentant des Centrafricains en train d’occire d’autres Centrafricains à coup de machettes, confirmant la thèse de Thomas Hobbes selon laquelle « l’homme est un loup pour l’homme ».

Difficile donc dans ces conditions de demander à Catherine Samba-Panza d’organiser des élections crédibles et apaisées. La priorité était de ramener la paix, en brisant les murs de la méfiance entre les différents protagonistes et de les amener à se parler entre eux. C’est sans doute ce qui explique la tenue de ce forum qui a ouvert ses portes depuis le 4 mai dernier à Bangui. En tout cas, on espère que cette nouvelle prolongation du mandat de Catherine Samba- Panza, si elle est entérinée par les chefs d’Etat de la CEEAC, sera la dernière. Car de prolongation en prolongation, on finira par exaspérer tout le monde.

Boundi OUOBA
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