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Forum de Bangui : Interview du Pr Gaston Nguérékata
Publié le mercredi 13 mai 2015  |  Centrafrique Presse Info
Gaston
© Autre presse par DR
Gaston Nguerekata, président du Parti pour la renaissance Centrafricaine (PARC)
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Q: Monsieur le Professeur, le Forum national de Bangui est fini. Quelles sont vos impressions ?

GMN : Vous voulez dire le Forum de Samba Panza ? Un véritable hold-up transitionnel. Un coup de force contre la volonté de la majorité du peuple centrafricain. Un concentré de tous les mauvais ingrédients du passé. Samba Panza n’a tiré aucune leçon du passé.

Q : Vraiment ?

GMN : En effet. Ce fut le Forum de tous les dangers comme je l’avais prédit plusieurs mois à l’avance. Finalement un Forum caporalisé, orienté vers un seul objectif : le maintien d’une personne incompétente à la tête d’une Transition sans fin, une Transition qui ne rendra jamais compte au peuple centrafricain et à la Communauté Internationale qui nous porte à bout de bras depuis plusieurs années. Une Transition faite de détournements de fonds publics, de corruption à grande échelle et d’absence totale de vision politique. Une transition fermée au dialogue, fermée à l’assistance aux personnes vulnérables et violentées par cette grave crise de notre histoire. Une transition qui n’a jamais ramené la paix ni restauré l’autorité de l’Etat comme mission à elle assignée par la feuille de route. Que c’est triste.

Q : Forum de Samba Panza dites-vous ?

GMN : Oui. Experte en manipulations, elle a mis ses hommes et femmes à tous les niveaux d’organisation et d’encadrement du Forum. Pour les autres collabos, l’argent a été d’un grand secours.

Q : Vous êtes sévère. Ce Forum a atteint ses objectifs, à savoir réunir des délégués de tout le pays.

GMN : Nous avons eu à écouter quelques témoignages du drame Rwandais. Sur plus d’une heure et demie. Par contre, aucun témoignage des centrafricains sur leurs propres tragédies. Au mieux, il nous est accordé trois maigres minutes par intervention pour parler de tout, sauf de la transition et des drames vécus. La parole libère, dit-on. Les délégués à ce Forum retournent chez eux sans être entendus, frustrés, la rage au cœur, incapables de se débarrasser de ce qu’ils ont refoulé pendant ces deux dernières années. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge

Q. Selon vous ce Forum est un échec ?

GMN : Je l’avais déjà dit: prolonger la transition avec Samba Panza, sans un instrument de contrôle de celle-ci serait une prime à l’échec. En aucun cas le Forum n’a daigné sanctionner l’incapacité de Samba Panza à ramener la paix et la sécurité et à organiser les élections. On lui a donné un chèque en blanc. Encore une fois, une troisième transition de CSP est un mauvais signal en direction de la Communauté Internationale aussi bien que les populations de Centrafrique. Hélas, c’est compter sans la cupidité d’une partie de nos leaders politiques et d’opinions et autres personnalités à la recherche d’un rôle politique à l’échelle nationale.

Q. Que dites-vous de l’absence du Médiateur Sassou Nguesso à la cérémonie de clôture ?

GMN : Le Président Sassou est un grand ami du Centrafrique. Il a beaucoup donné de son temps et de son assistance personnelle pour la paix et le retour à la stabilité dans notre pays. Ne l’oubliez jamais. Alors que nous étions terrassés par la folie meurtrière Sélékiste début 2013, il fut le seul à nous voler au secours avec une aide substantielle de plus de 25 milliards de FCFA pour payer les salaires et remettre notre administration debout. Qui d’autre pouvait faire autant ? La France ? La Banque Mondiale ? J’en doute.

Q : Vous n’avez pas répondu à ma question. Pourquoi selon vous Sassou est absent ce 11 mai ?

GMN : De sa part, comme de celle des autres Chefs d’Etat de la CEMAC et la CEEAC, il y a probablement de la lassitude face à notre incapacité à nous entendre sur des questions d’intérêt général. Par ailleurs, le Congo, pays frère, a aussi besoin de son Président, à temps plein. En tout cas, l’absence de Sassou, notre parrain, à la cérémonie de clôture sonne comme notre échec à nous tous.

Q : Un accord a été signé par les antibalakas et ex-sélékas. Qu’en dites-vous ?

GMN : C’est l’un des résultats positifs de cette rencontre. Chaque fois que des frères ennemis font la paix, il y a espoir. En attendant, ceux-ci demandent le départ de Samba Panza, qui n’écoute personne, sauf son ego. La paix n’est donc pas pour demain.

Q : D’autres résultats positifs ?

GMN : Oui, la commission gouvernance a émis des idées très constructives pour une meilleure gestion des biens publics dans l’intérêt du plus grand nombre de citoyens. J’ai particulièrement apprécié les propositions en faveur des minorités y compris l’instauration de fêtes religieuses musulmanes. Si celles-ci sont adoptées par le gouvernement, nous aurions fait un grand pas vers l’égalité confessionnelle et la justice sociale. Cependant, les actions en faveur des victimes de la crise me paraissent en deçà de leurs attentes. Nous devons nous engager à secourir massivement et efficacement nos frères et sœurs qui souffrent gravement de cette crise ; que ça soit les déplacés internes comme les réfugiés dans les pays voisins, les victimes d’agressions sexuelles, les personnes traumatisées, etc…Il ne faut pas tout attendre de l’extérieur.
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