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Centrafrique : Catherine Samba-Panza fixe les priorités de la diplomatie
Publié le jeudi 14 mai 2015  |  Centrafrique Libre
La
© AFP par PACOME PABANDJI
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza reçoit le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun
Lundi 11 aout 2014. Centrafrique
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La cheffe de l’État de transition, Catherine Samba-Panza a lors de l’ouverture de la 3ème conférence des ambassadeurs, fixé de nouvelles priorités de la diplomatie centrafricaine. La cheffe de la transition a exhorté les diplomates centrafricains à travailler pour soigner l’image de la République Centrafricaine à l’étranger afin de drainer des investisseurs dans le pays. Elle s’est engagée par ailleurs à mettre à disposition de ces derniers les moyens de travailler, selon la capacité de l’État centrafricain. Nous vous proposons l’intégralité du discours prononcé ce jour là par Catherine Samba-Panza. Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de la Transition ; Madame la Vice Présidente du Conseil National de la Transition ; Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ; Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Mission diplomatique et Postes Consulaires et Messieurs les Représentants des Organisation Internationales ; Mesdames et Messieurs les membres du Bureau du CNT; Mesdames et Messieurs les membres des Cabinet de la Présidence de la République, du CNT et de la Primature; Madame la présidente de la délégation spéciale de la ville de Bangui; Messieurs Adama Tamboux et Lazare Yagao Ngama, Ambassadeurs de Centrafrique; Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, membres du Cabinet des Affaires Etrangères; Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs de la RCA accrédité à l’Etranger; Mesdames et Messieurs les cadres du Ministère des Affaires Etrangères; Mesdames et Messieurs les représentants de la diaspora centrafricaine; Distingués invités; Mesdames Et Messieurs,

C’est avec un réel plaisir et une satisfaction légitime que je préside cette cérémonie d’ouverture de la 3ème Conférence des Ambassadeurs de la République Centrafricaine, qui se tient exactement 37 ans après la dernière organisée en 1978. Les difficultés de tous ordres ont empêché la poursuite de ces assises censer évaluer les performances de notre diplomatie en vue de

l’adapter à l’évolution du monde. Ma ferme volonté de redonner à notre diplomatie ses lettres de noblesse, m’a conduite à rétablir cette tradition diplomatique. C’est ainsi que j’ai décidé que la 3eme conférence se tienne en marge des travaux du forum National de Bangui. J’attache du prix à ce que la Conférence des Ambassadeurs soit rétablie avec une périodicité de rencontre annuelle. Faut-il le rappeler, la Conférence des Ambassadeurs est l’unique opportunité pour échanger sur la politique étrangère de notre pays.

Le thème retenu pour cette 3ème Conférence des Ambassadeurs à savoir : « Une diplomatie pour la Paix et le Développement », est en parfaite adéquation avec le processus de paix et de relance économique de notre pays. Sa pertinence se justifie par l’engagement de toutes les Institutions de l’Etat et de toutes les

Forces vives de la Nation à consentir leurs efforts en faveur de la paix et la renaissance de notre cher et beau pays à l’aune du forum de Bangui qui vient de s’achever. Cette assise est l’occasion par excellence, pour échanger sur le rôle que doit jouer la diplomatie pour que notre pays retrouve sa place sur la scène internationale. C’est le lieu de réaffirmer nos priorités et définir de nouveaux objectifs stratégiques prenant en compte le contexte actuel de notre pays, d’analyser nos atouts et nos potentialités mais également de recenser nos faiblesses et nos manquements, afin de mieux exploiter l’outil diplomatique au service de la Nation.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Lorsque j’accédais à la tête de la Transition, le pays se trouvait dans une situation très difficile marqué par l’insécurité généralisée, une crise humanitaire sans précédent et un tissu économique totalement effondré. J’ai pris alors la mesure de la responsabilité qui m’incombait. Ma première priorité a été d’attirer notamment l’attention de la communauté internationale sur le sort de la République Centrafricaine. Ainsi, j’ai effectué de nombreux déplacements à l’extérieur et engagé le Ministre des Affaires Étrangères à porter haut le cri de détresse de la RCA auprès des pays amis et frères ainsi qu’auprès des Organisations Internationales. Ces actions diplomatiques ont eu des retombées significatives sur la mobilisation des appuis multiformes qui permettent aujourd’hui à notre pays de faire face à ses obligations régaliennes. Elles ont aussi permis de consolider nos relations au niveau bilatéral et multilatéral. Jadis oublié, notre pays n’a jamais connu autant d’engouement de la communauté internationale à son chevet, au regard des visites successives et accrues des hautes personnalités internationales en une année et demi. Cela se traduit également par une assistance soutenue de nos partenaires au plan sécuritaire à travers la mission

Multidimensionnelle pour la Stabilisation de la RCA. Au plan humanitaire, la mise en place d’une solidarité internationale autours des urgences du domaine et l’accompagnement constant et efficace de la transition au plan politique sont autant de preuves de cette diplomatie agissante menée jusqu’ici. C’est ici le lieu de rappeler ma vision de cet outil, celle d’une diplomatie proactive, de plaidoyer à l’appui des axes prioritaires de la feuille de route de la transition que sont la sécurité, l’humanitaire, la bonne gouvernance et la relance économique. La mobilisation du partenariat multiforme et surtout financier pour la réalisation des objectifs du Programme d’Urgence et de Relèvement Durable (PURD) doit constituer la part essentielle de la mission que notre pays attend du métier de Diplomates que vous êtes. Au-delà de la défense de l’Intérêt National et de la protection de nos compatriotes de l’Extérieur, j’entends engager chacun d’entre vous à sortir des sentiers battus en adoptant une démarche innovante et porter très haut la cause de RCA sur la scène internationale afin que cette fenêtre d’opportunité ouverte à notre pays soit capitalisée pour aider à une sortie de crise et un relèvement effectif. Dans ce sens, ma prochaine visite officielle auprès de nos partenaires en Belgique au courant de ce mois pour un plaidoyer autours des conclusions du Forum National de Bangui devra faire l’objet d’une attention particulière et d’une mobilisation de toutes les missions diplomatiques centrafricaines à tous les niveaux, pour couronner de succès cet exercice.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Face aux défis encore importants à relever en matière de paix et de sécurité, du développement économique et social et du respect des droits de homme, la diligence et l’anticipation dans vos actions est

à souhaiter autant que des analyses et suggestions adéquates et opportunes pour un meilleur profit de coopération bi et multilatérale. Dans vos différentes zones de juridiction diplomatique chacun d’entre vous est investi d’une mission axée sur des objectifs à atteindre et un résultat à produire. La coopération bilatérale efficiente, autours des idéaux de paix et d’amitié qui privilégie les intérêts géostratégiques de la RCA, est à développer avec tous les pays limitrophes et les partenaires privilégiés de même que le renforcement du partenariat avec les pays émergeants, tout en poursuivant la recherche de nouveaux partenaires de développement pour une coopération nord-sud, sud-sud et gagnant- gagnant. Au plan multilatéral, la diplomatie centrafricaine est appelée à faire un investissement de tous les instants, pour redonner toute sa place à notre pays et maintenir la confiance et l’attention de la communauté internationale en faveur de notre cause. Du soin et de la détermination que nous accorderions à nos relations avec l’Organisation des Nations Unies, l’Union Européenne, les organisations régionales et sous régionales africaines et autres dépendra l’accompagnement tant souhaité. J’en appelle donc à une participation positive de nos diplomates dans ces instances, la promotion d’un plaidoyer à l’appui du processus du développement économique et social en RCA, à la promotion de l’intégration économique de la sous-région, à l’unité et au développement de l’Afrique. Au plan sous régional et régional, notre pays doit mettre un accent soutenu sur l’intégration Africaine et faire sienne les vertus de la démocratie et de la paix. J’accorde aussi une grande importance au rôle que doit continuer de jouer la République Centrafricaine au sein de la CEMAC, de la CEEAC, de la CIRGL et de l’Union Africaine pour porter haut la voix de notre pays.

Je reconnais que suite aux crises à répétition que nous avons vécu, la RCA est restée longtemps sous représentée dans les instances internationales, ses intérêts mal défendus par le passé et le paiement de ses contributions mal assuré. Nous ne pouvons pas continuer à compter sur les autres pour faire le plaidoyer à notre place. J’encourage donc fortement la candidature des cadres centrafricains au sein des organisations internationales et je mettrais tout en œuvre pour que les sièges prévus pour la RCA soient pourvus par les dignes filles et fils du pays.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Cette Conférence des Ambassadeurs se tient dans un contexte sous régional particulier, marqué par l’insécurité et les actes de barbarie de la secte Boko Haram qui menace deux pays de notre sous région, le Cameroun et Tchad lesquels ont su engagé une résistance courageuse face à cette organisation terroriste. Devant cette situation sécuritaire grave, seule la solidarité entre nos Etats nous permettra de venir à bout de ce fléau. Il est temps de joindre nos efforts malgré notre situation de fragilité à ceux des autres pour combattre ce groupe qui constitue une menace permanente. Certes, ce combat contre Boko Haram et les autres groupes terroristes n’est pas seulement une affaire de l’Afrique centrale et occidentale, mais aussi de toute l’Afrique et de toute la Communauté Internationale. A cet égard, je salue les efforts louables du Tchad aux cotés du Cameroun et du Nigeria dans ce combat contre Boko Haram.

Je voudrai également soutenir le projet de Mission quadripartite (MINUSCA, RCA, Tchad, Cameroun) pour la sécurisation de notre zone frontalière. Je voudrais rappeler ici que la République Centrafricaine, eu égard a sa fragilité reste le ventre mou et peut constituer la base arrière de ravitaillement et de recrutement de ce groupe djihadistes. C’est pourquoi j’invite la communauté internationale à appuyer nos forces de défense et de sécurité afin de les rendre opérationnelle pour empêcher l’infiltration de BOKO

HARAM sur notre territoire.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs

Vous devez vous approprier notre vision économique à savoir : la mobilisation des investisseurs privés étrangers, des bailleurs de fonds traditionnels pour la reconstruction de nos outils de production en vue de relancer les exportations et assurer la présence de nos produits sur le marché mondial. Il est aussi souhaitable que nos missions diplomatiques fassent de notre pays une terre attractive pour les Investissements Directs Etrangers. Nous devons mettre à contribution nos compatriotes de la diaspora dans le processus de la reconstruction de notre pays. J’encourage vivement une meilleure interaction avec la diaspora de votre juridiction. Partout où je suis passé, j’ai réalisé à quel point nos compatriotes de la diaspora représentent un potentiel humain, dont nous pouvons tirer profit pour le développement de notre pays. C’est pourquoi, dès mon arrivée à la tête de la Transition, je n’ai pas hésité de faire appel à nos compatriotes de la diaspora pour les faire participer à la gestion de l’Etat.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Je suis consciente des maux qui ternissent la noble image de la diplomatie Centrafricaine. Je suis sans ignorer que pendant très longtemps, nos missions diplomatiques et consulaires souffrent de l’irrégularité et de l’insuffisance des frais de fonctionnement et des salaires des diplomates en poste. La tache est très rude car on ne peut pas résoudre des problèmes accumulés depuis 50 ans en un an. Mais je puis vous rassurer de la bonne volonté du Gouvernement de la Transition à trouver des solutions dans la mesure du possible pour vous remettre dans les conditions de travail dignes que vous méritez tous. Des efforts remarquables ont été consentis comme en témoigne le règlement de la totalité de nos arriérés de contributions à l’ONU et de certaines organisations internationales, le paiement partiel des crédits de fonctionnement de certaines de nos missions diplomatique. Nous continueront cet effort pour les autres

missions en fonction de la disponibilité des ressources de l’Etat. D’importantes réformes ont été menées par le Gouvernement dans le but de moderniser notre outil diplomatique et renforcer les capacités du personnel. Ces réformes concernent la révision de la carte diplomatique et de l’effectif des personnels dans les missions diplomatiques. Le statut particulier est également en cours d’étude. Nous envisageons aussi si les moyens nous le permettent l’ouverture de nouvelles Ambassades pour augmenter le rayonnement de représentation de notre pays dans le monde.

Je formule le vœu que notre diplomatie tienne compte de l’évolution des relations internationales afin de fixer la stratégie adéquate pour affronter les réalités et compétitions du monde actuel. En ce qui concerne la reforme et la restructuration de notre armée, des efforts sont en cours et nos actions diplomatiques auprès du conseil de sécurité des Nations Unies et particulièrement auprès du comité de sanction nous donne la possibilité de solliciter des mesures de dérogation à l’embargo sur les armes.

Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères, je vous félicite d’avoir intégré le concept genre et l’implication de la jeunesse dans la répartition des fonctions diplomatiques et je vous encourage à en faire davantage.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

La mise en œuvre d’une diplomatie efficace exige des moyens financiers, techniques et humains importants. Sans les ressources appropriées, nos Missions diplomatiques ne peuvent fonctionner efficacement et préserver l’image et la crédibilité de notre pays. C’est pourquoi, j’instruis le Ministre des finances de dégager en urgence, en rapport avec le Ministre des Affaires Étrangères, les moyens nécessaires pour le règlement de crédit de fonctionnement et autres frais liés aux ambassades et à l’administration centrale. Certes, les difficultés de nos missions diplomatiques sont perceptibles due à plusieurs années de négligences et de mauvaise gouvernance constatées dès le début de cette transition. Celle-ci ne saurait servi d’alibi à certain membre du personnel de se livrer à des malversations de tous genres. je voudrais insister sur la noblesse du métier que vous exercez et je vous exhorte tous de garder à l’esprit l’image de notre pays que vous représentez à l’étranger et de rester digne.

Pour terminer mon propos, je tiens remercier particulièrement lesAmbassadeurs, Hauts représentants de la

République Centrafricaine à l’étranger pour tout le travail réalisé afin de faire rayonner l’image de notre diplomatie malgré toutes les difficultés auxquelles ils sont Confrontés.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Vous venez de participer au Forum National de Bangui. Je vous recommande de porter les recommandations issues de ce forum aux compatriotes de vos zones de juridiction. Encore une fois, permettez-moi de vous renouveler mes vives félicitations pour le travail combien important que vous faites. Vous avez entièrement ma confiance et je compte sur vous pour la mise en application de tout ce que je viens de dire et de tout ce que nous allons conclure ensemble à l’issu de cette conférence.

Vive la diplomatie centrafricaine !

Vive la République Centrafricaine !

Je vous remercie!
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