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La crise centrafricaine au cœur de la visite des évêques de Centrafrique à Rome
Publié le mercredi 20 mai 2015  |  Corbeaunews.ca
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© AFP par FILIPPO MONTEFORTE
Le pape François a choisi la fin du synode sur la famille pour béatifier Paul VI, le pape du concile Vatican II
Dimanche 19 octobre 2014. Rome. Place Saint-Pierre
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Le 15 mai dernier, les évêques de Centrafrique étaient en face de Saint Père François au Vatican à Rome. Au-delà des brûlantes questions de l’église Catholique de Centrafrique, la crise centrafricaine a été au cœur des débats. Le plaidoyer de haut niveau porté par Mgr Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui qui a conduit la délégation a suscité la compassion du Souverain Pontife.
Conformément à la tradition ecclésiale, les évêques de Centrafrique dans leur organisation de Conférence épiscopale de la République centrafricaine (CECA), à leur tête Mgr Dieudonné Nzapalainga ont fait le déplacement de Rome où ils ont pris langue avec le Pape. A cette occasion, la crise centrafricaine a été au menu des discussions. « … la dernière crise a plongé le pays dans un véritable chaos dont les conséquences n’ont épargné aucun aspect de la vie sociopolitique. Nous avons alors déploré au niveau national des milliers de victimes, la déstructuration du tissu social, de nombreux actes de vandalisme, la destruction des biens appartenant à l’État, à des organismes ou à des particuliers et à l’Église. La désolation a été complète. » c’est en ces termes que l’Archevêque de Bangui a résumé la situation dramatique que la dernière crise militaro-politique a laissée en RCA. Et pour cela, les centrafricains n’ont pas croisé les bras, a-t-il ajouté devant le Pape, car s’appuyant sur l’initiative du Forum de Bangui, Nzapalainga a affirmé que « Ce rendez-vous avec l’histoire nous a permis de revisiter les raisons profondes des crises à répétition qui perturbent le développement intégral de notre pays : mal-gouvernance et sentiments d’exclusion, chômage, impunité, insécurité, trafic illicite et dissémination d’armes de guerre, déliquescence de l’armée nationale, discrimination et violation des droits humains, disfonctionnement du système éducatif et sanitaire, influence négative de l’environnement extérieur et convoitise de nombreuses ressources dont regorge le pays, porosité des frontières terrestres et fluviales, non-respect des accords, corruption… »
Pour terminer, le n°1 de l’église catholique de Centrafrique a indiqué au Pape qu’aujourd’hui, eu égard aux différentes initiatives tant nationales et internationales qui se multiplient au chevet du peuple centrafricain, il y a lieu d’espérer.
Abordant la question de l’église catholique face à la crise, Mgr Dieudonné Nzapalainga a noté que l’église a toujours été au chevet des centrafricains, allusion notamment faite aux multiples interpellations des autorités centrafricaines et internationales sur la crise, des sensibilisations, en renforcer la capacité de résilience de la population sans compter les aides matérielles, à savoir entre autres les assistances aux victimes. « Redonner à l’homme sa dignité d’enfant de Dieu, au-delà de ses convictions politiques, philosophiques et religieuses, est notre seul leitmotiv. C’est dans cette perspective que nous avons mobilisé nos fidèles à porter haut le flambeau de leur foi par la cohérence de leur engagement. Cette expérience de dépouillement nous a rendus forts dans notre témoignage évangélique. C’est ainsi que dans une sincère collaboration avec nos frères et sœurs d’autres dénominations chrétiennes et confessions religieuses notamment les musulmans, nous avons renforcé les liens de communion qui nous unissent et mis nos ressources au profit de la construction de la paix. Toutefois, nous restons attentifs aux préoccupations pastorales relatives aux questions liées à la sorcellerie, au syncrétisme, à l’autorité de la famille et à la transmission de la foi. » a-t-il précisé.
Le Pape de son côté, très attentif au cri de cœur des centrafricains et de l’église catholique de Centrafrique porté par Nzapalainga avait du mal à cacher sa compassion. « Je voudrais que vous transmettiez au peuple de Centrafrique tout entier l’assurance de ma proximité. Je sais les souffrances qu’il a vécues et qu’il vit encore, ainsi que les innombrables témoignages de foi et de fidélité que les chrétiens ont rendu au Christ ressuscité en de multiples occasions. Je suis particulièrement sensible à tout ce que vos communautés ont fait en faveur des personnes victimes des violences et des réfugiés. » a avoué le Souverain Pontife qui ajoute « Mon attention se porte enfin sur les familles, qui sont les premières victimes des violences et qui sont trop souvent déstabilisées ou détruites en raison de l’éloignement d’un membre, d’un deuil, de la pauvreté, de discordes, de séparations. Je leur exprime ma proximité et mon affection. Non seulement les familles sont le lieu privilégié de l’annonce de la foi et de la pratique des vertus chrétiennes, le berceau de nombreuses vocations sacerdotales et religieuses, mais elles sont aussi ‘’le lieu propice pour l’apprentissage et la pratique de la culture du pardon, de la paix et de la réconciliation’’ (Africae munus, n. 43) dont votre pays a tant besoin. Il est capital que la famille soit protégée et défendue ‘’pour qu’elle rende à la société le service qu’elle attend d’elle, c’est-à-dire lui donner des hommes et des femmes capables d’édifier un tissu social de paix et d’harmonie’’ (Ibid). Je ne peux que vous encourager à prêter à la pastorale du mariage toute l’attention qu’elle mérite, et à ne pas vous décourager devant les résistances provoquées par les traditions culturelles, la faiblesse humaine ou les colonisations idéologiques nouvelles qui se répandent partout. Je vous remercie aussi pour votre participation aux travaux du Synode qui se tiendra à Rome en octobre prochain et je demande vos prières à cette intention. »
S’adressant directement aux évêques, le Pape engage ces derniers à poursuivre leurs efforts et de rester toujours dans la dynamique de proximité avec la population. « Mais vous, frères Évêques, vous avez à jouer, dans le processus de transition institutionnelle en cours, un rôle prophétique irremplaçable, en rappelant et en témoignant des valeurs fondamentales de justice, de vérité, de probité qui sont à la base de tout renouveau, en promouvant le dialogue et la cohabitation pacifique entre les membres des différentes religions et ethnies, favorisant ainsi la réconciliation et la cohésion sociale qui est une clé pour l’avenir. J’apprécie particulièrement votre effort en ce domaine, et je vous invite à continuer dans cette direction, en ayant soin de cultiver toujours plus entre vous, l’unité de pensée et d’action. »
En quittant le Pape, Mgr Nzapalainga a titillé ce dernier quant à sa venue prochaine en République centrafricaine. « Les fidèles et des populations de Centrafrique attendent avec impatience de vous accueillir chaleureusement. Sachant que les Centrafricains viendront des quatre coins du pays, nous formulons le vœu selon la tradition africaine, que vous restiez deux jours pour permettre aux populations de bénéficier davantage de votre présence. »
Bangui, Fred KROCK Pour CNC
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