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Fonds publics : le « mistigri » gourmand du Gouvernement Kamoun
Publié le lundi 25 mai 2015  |  Kangbi-Ndara
La
© AFP par PACOME PABANDJI
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza reçoit le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun
Lundi 11 aout 2014. Centrafrique. Photo : Le nouveau premier ministre de la Centrafrique Mahamat Kamoun
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L’attribution des marchés sans appels d’offre dans le cadre des actions gouvernementales oppose déjà deux entreprises concurrentes sur un même chantier à Bimbo chef-lieu de la Préfecture de l’Ombella M’Poko (Sud-Centre). L’entreprise ECPT autorisée, en janvier dernier, par la préfète de Bimbo à réhabiliter les bâtiments administratifs de ladite Préfecture, se voit embrouiller par la société KNK récemment mandatée par le ministère centrafricain de l’Urbanisme et des Edifices Publics pour réaliser les mêmes travaux.

Mahamat Kamoun chef du Gouvernement transitoire

Les employés de deux entreprises concurrentes se retrouvent nez-à-nez sur un chantier de bâtiment. Ce doux incident s’est déroulé le 21 mai 2015 à la Préfecture de Bimbo. La préfète a jugé utile de renvoyer la seconde entreprise afin d’éviter toute complication. Comment en est-on arrivé là ?

La « promesse »

Quatre entreprises des BTP ont répondu le mois de décembre dernier à l’appel d’offre lancé par Madina–Duekoué, préfète de Bimbo. Une seule a été retenue en raison de ses moindres coûts (129 millions Fcfa contre plus de 200 millions proposés par les trois autres). Il s’agit notamment de l’Espace Confort Poly technique (ECPT) de Bertrand Crépin Basil Molokpekeama, entreprise dont la patente est payée à Bimbo (1 millions 200 mille de Fcfa).

Des sources proches du dossier de préciser qu’il s’agit de la lettre de marché n°002/2015 signée les 5 pour ECPT et le 7 janvier 2015 pour la préfecture, attribuant le marché à ECPT à valeur de 129 millions Fcfa reparti de la manière suivante :

85 millions pour la réfection totale du bâtiment de la préfecture, (réalisé à 60% d’après le PDG d’ECPT)
29 millions pour l’extension (en cours d’exécution)
15 millions pour la réfection du contrôle financier (en cours de réalisation).

L’ECPT dit démarrer les travaux le 10 janvier 2015 selon les clauses contenues dans le contrat relatives aux sources de financement que sont: « Des règlements à effectuer par fraction tous les 15 du mois en attendant l’action gouvernementale promise pour la reconstruction de chaque préfecture ».

La réaction antinomique de la préfète Madina–Duekoué à la vue d’une seconde entreprise sortie de nulle part pour finaliser les travaux amorcés par l’ECPT s’avère fondée en raison de l’attitude cambiste du ministre centrafricain de l’Urbanisme et des Edifices Publics Jacques Ndemanga Kamoune, qui affirme « maladroitement » ne pas être au parfum des travaux entrepris dans l’un de ses carrés gourmands.

Le piège chronologique

Le ministre Ndemanga Kamoune, parent du Premier ministre Mahamat Kamoune, respectivement vice-président et président du Comité d’attribution des marchés dans le cadre des actions gouvernementales, torpille les procédures basiques d’attribution de marché en accordant discrètement des marchés à certaines entreprises de la place. C’est suivant ce plan que l’entreprise KNK de M. Madido, bien loti des offres assourdissantes gouvernementales précisément dans 2 des 16 préfectures notamment dans la Vakaga et le Bamingui Bangoran (Extreme Nord), tente de s’ajouter le gagne-pain de l’ECPT dans l’Ombella M’Poko.

En effet, l’ECPT a saisi le ministère de l’Urbanisme et des Edifices publics le 14 mai 2015 au nom du Collectif des Petites et Moyennes Entreprises de Centrafrique. (CPME). Quatre jours plus tard, en tant qu’entrepreneur en cours de travaux sur le terrain, le PDG de l’ECPT a de plus saisi le Premier ministre de la Transition Mahamat Kamoun pour arbitrer cette compétition mais la réponse du patron du Gouvernement de courte durée se fait toujours attendre.

Dans sa réponse le 19 mai 2015, le ministre Ndemanga trahi la cachette du diable: « En effet, nous voulons vous faire observer que nous ignorons votre présence sur le terrain, et de plus, les autorités locales de Bimbo ne nous ont pas saisi à ce sujet. Pour ce qui est de l’attribution du marché des travaux de réhabilitation des édifices publics dans les 16 préfectures de la RCA, le Comité technique interministériel reste le seul lieu de sélection des entreprises qui vont volontairement déposer leur offre de service. Dans un souci de transparence, la réponse à votre demande exige la mise à disposition des documents contractuels ci-après. Le nom et le siège de votre entreprise. Là où les sources de financement des travaux cités en objet. Le contrat dûment signé. Au cas où ces informations ne sont pas fournies dans le meilleur délai (le délai n’y figure pas ndlr), le comité de pilotage et le comité technique interministériel de la réhabilitation des édifices publics dans les 16 préfectures de la RCA déclinent toute responsabilité concernant les travaux en objet», répond-t-il.

Détectant le mistigri des vocables, la réponse d’ECPT a été faite illico car arrivée au secrétariat du ministère de l’Urbanisme le 20 mai 2015, enregistré sous le n° 566.

D’après nos sources, le stratagème mis en place par le ministre Ndemanga au su du Premier ministre Mahamat Kamoune et du ministre d’Etat Abdala Kadre consiste à étouffer les appels d’offres pour une raison animée sans doute par leur insatiable « gourmandise ».

Si la Sous-préfecture de Bimbo pour « n » raison fait confiance à l’ECPT, une entreprise tenue par un digne fils du pays, en lui confiant ce marché, c’est sans doute pour encourager l’entreprenariat, le sérieux et la qualité des services que l’ECPT offre régulièrement à ses clients. Le Premier ministre Mahamat Kamoune, en sa qualité du président du Comité d’attribution des marchés, ferait mieux d’agir pour que des complications inutiles ne freinent l’avancée des travaux en cours à la Préfecture de Bimbo.

Johnny Yannick Nalimo
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