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La situation de la république Centrafricaine : Communication de Martin ZIGUELE à la Table-Ronde de la Fondation Jean-Jaurès
Publié le mardi 9 juin 2015  |  Centrafrique Presse Info
Martin
© Autre presse par DR
Martin ZIGUELE
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Comme vous le savez sans doute, suite aux élections générales organisées en mars 2011 par François Bozizé, alors Président de la République, le pays s’enfonça dans une grave crise politique parce que ces élections ont été marquées par des fraudes massives jamais connues en RCA. Non seulement François Bozizé avait prétendu avoir obtenu plus de 62% des voix dès le premier tour, mais en plus l’Assemblée nationale issue de cette mascarade électorale était composée uniquement de ses partisans et des membres de sa proche famille.

L’opposition démocratique, réunie au sein du « Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de janvier 2011 » en abrégé FARE avait décidé de ne pas reconnaître les institutions issues de ces élections et nous avons appelé à leur reprise intégrale après un dialogue politique. Le pouvoir était resté sourd à nos demandes malgré des recommandations amicales internationales.

C’est dans ce contexte que des groupes de rébellion résiduels qui n’avaient pas été démobilisés parce que les fonds destinés au programme de Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) étaient détournés par le pouvoir, se sont coalisés sous l’appellation de SELEKA (soit Alliance en langue nationale sango) et ont déclenché une guerre contre le pouvoir central en décembre 2012.

Les partis politiques de l’opposition démocratique ont alors exigé que les forces politiques et sociales, c’est-à-dire toutes les forces vives de la Nation, soient impliquées aux pourparlers convoqués par les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) à Libreville en janvier 2013, pour sortir de cette crise.

C’est ainsi que furent conclus les Accords de Libreville du 11 janvier 2013, qui décidèrent de la mise en place d’une période de transition politique devant s’achever en mars 2016, avec des élections auxquelles ne pourraient participer ni le Président Bozizé, ni le Premier Ministre issu de l’opposition et son gouvernement.

Cette transition démarrera dans d’énormes difficultés politiques qui entraîneront la reprise des hostilités et la prise du pouvoir par Michel DJOTODIA, leader de la coalition Séléka qui renversera le Président François BOZIZE le 24 mars 2013.

Les Chefs d’Etat de la CEEAC se réuniront à Ndjamena pour décider de la poursuite de la transition sans François Bozizé et l’adoption d’une Charte de Transition qui devra élire le Chef d’Etat de transition, et mettre en place le Conseil National de Transition.

Michel DJOTODIA fut élu Chef d’Etat de Transition ainsi que Alexandre Ferdinand NGUENDET à la tête du parlement de transition, le Conseil National de Transition, et Maître Nicolas Tiangaye reconduit Premier Ministre.

Cependant le pays plongea dans une grave crise sécuritaire, marqué par des violences jamais égalées dans le pays, et exercées initialement par les rebelles de la Coalition Séléka, contre lesquelles progressivement des mouvements de riposte s’organisaient.

Devant cette situation, les forces de la CEEAC présentes dans le pays, la MICOPAX ne pouvait assurer l’ordre et la sécurité. C’est ainsi que dès avril 2013, du haut de la tribune des Nations Unies à New-York le Premier Ministre Nicolas Tiangaye appela à une intervention internationale pour sauver la RCA et arrêter les violences.

La CEEA s’emparera en urgence de ce dossier et en attendant une réaction de l’ONU, l’Union Africaine lancera sur le terrain la force MISCA. Les violences persisteront malgré l’entrée en force de cette mission militaire.

Devant le chaos sécuritaire et l’attaque de Bangui le 5 décembre 2013 par les Anti-Balakas, les autorités françaises, sur la base d’une résolution des Nations Unies, déploieront la force française baptisée Sangaris le 8 décembre 2013. Les forces françaises SANGARIS, et la MISCA feront face en ces mois de décembre 2013 et de janvier 2014, à une situation de guerre civile ouverte.

La situation politique était extrêmement fragile, et une fois de plus fut convoqué un sommet de chefs d’Etat de la CEEAC en janvier 2014 à Ndjamena pour demander et obtenir la démission de Michel Djotodjia. Le Premier Ministre Nicolas Tiangaye fut également contraint à la démission.

Un nouveau Chef d’Etat de transition, Madame Catherine SAMBA-PANZA sera élue par le Conseil National de Transition (CNT) fin janvier 2014, et un nouveau Premier Ministre, André Nzapayéké fut désigné. Les Nations Unies voteront trois résolutions successives pour la mise en place d’une force internationale, la MINUSCA, qui commencera son déploiement courant 2014, tant à Bangui que dans les villes de l’intérieur.

Cette présence militaire et leurs actions sur le terrain ont permis de percevoir courant 2014 les signes d’une amélioration progressive de la situation sécuritaire et économique après qu’en 2013, le PIB ait reculé de 36% !

C’est dans ce contexte qu’un Accord de cessation des hostilités a été signé par les factions militaires à Brazzaville en juillet 2014, pour baliser le terrain à un forum de dialogue politique intercentrafricain à Bangui et créer les conditions de celui du programme DDRR (Désarmement-Démobilisation-Réinsertion et rapatriement des mercenaires)

A la suite de la signature de cet accord, les violences résiduelles et localisées persistèrent, mais un nouveau gouvernement fut mis en place, et avec le soutien financier plus affirmé de la communauté internationale, des progrès notables ont été réalisés par rapport à l’exécution de la feuille de route du gouvernement.

Le Forum national de réconciliation de Bangui s’est tenu du 04 au 11 mai 2015, et a regroupé plus de 700 participants venus de tout le pays et de la diaspora. Il a débouché sur la signature d’un Accord par tous les groupes rebelles pour s’engager dans le programme DDRR, préalable indispensable pour une sécurisation optimale du pays en vue d’avancer sur le front du processus électoral, de la stabilisation économique et du retour des réfugiés et des déplacés dans leurs foyers

A l’occasion de ce Forum, le constat a été fait que le chronogramme électoral qui prévoyait des élections générales en juillet 2015 ne pouvait plus être respecté pour des raisons à la fois financières et sécuritaires. Un gap de 49% reste non couvert dans le budget électoral, et la libre circulation des personnes sur l’ensemble du territoire n’est pas totalement assurée.

Face à ce constat, le Forum a souhaité que ces élections soient tenues avant la fin de 2015, et que la période de transition qui devait s’achever en août 2015 soit ajustée à ce calendrier avec le maintien en fonction des autorités actuelles de la transition par soucis de stabilité des institutions. Et d’ailleurs, la Conférence de la C.E.E.A.C., qui vient de se réunir à N’Djamena ce lundi 25 mai 2015 a entériné ce vœu en approuvant le prolongement technique de la transition et le report subséquent du référendum et des élections.

Le gouvernement centrafricain, après le sommet de Ndjamena, a annoncé la tenue d’un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la C.E.E.A.C. à Libreville au GABON dans la première quinzaine du mois de juin 2015, pour trouver une solution appropriée à la question du financement des élections en R.C.A, car 21,160 millions dollars restent à mobiliser à cet effet.

Si cette question financière trouve une réponse rapide, et que les groupes armés rebelles sont effectivement cantonnés très rapidement, le référendum constitutionnel pourrait être organisé en octobre-novembre 2015, et, dans la foulée, les élections générales groupées pourraient suivre avant fin décembre 2015.

Notre Parti le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (M.L.P.C.), membre de l’Internationale socialiste, m’a déjà désigné et investi comme son candidat à l’élection présidentielle au cours de notre Congrès extraordinaire du 22 novembre 2014. Nous nous mobilisons pour la paix, la réconciliation et le rassemblement de nos compatriotes, et une transition stable et apaisée, dans l’attente de ces échéances.

Je remercie toute la communauté internationale et notamment la France, pour leur soutien multiforme et conséquent à mon pays et à notre peuple meurtri, et vous exhorte à continuer à nous soutenir, pour que de cette longue nuit se lève un soleil brillant pour la République centrafricaine.

Je vous remercie.


Martin ZIGUELE, Président du M.L.P.C.
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