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Centrafrique: tension à Bangui après la mort d’un Casque bleu
Publié le vendredi 10 octobre 2014  |  AFP
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La situation restait tendue vendredi à Bangui au lendemain de la mort d’un casque bleu pakistanais, tué dans une embuscade, après trois jours de violences intercommunautaires qui ont de nouveau embrasé la capitale centrafricaine.

Un calme relatif semblait revenu, alors que les forces nationales et internationales --françaises, européennes, onusiennes-- étaient déployées dans la ville, théâtre de violents affrontements ayant fait au moins neuf morts depuis mardi soir.

Mais on entendait encore tirer ici et là vendredi matin. Et des traces des barricades restaient visibles sur les principales artères.

La reprise de l’activité restait ralentie par la grève des conducteurs de taxis, qui protestent toujours contre la mort de l’un des leurs, tué mercredi matin au volant de son véhicule. Seuls les motos-taxis et des véhicules particuliers, dont ceux des Nations unies et des humanitaires, circulaient dans la ville.

Au troisième soir de violences, un casque bleu pakistanais a été tué jeudi dans une embuscade contre un convoi de la toute nouvelle Minusca, la Mission de l’ONU en République centrafricaine.

"Des individus munis de fusils d’assaut et de grenades ont attaqué nuitamment une de nos patrouilles composée de soldats du Pakistan et du Bangladesh au PK11, à la sortie nord de Bangui", a rapporté un responsable de la Minusca à l’AFP, ajoutant que l’attaque avait également fait neuf blessés, dont un grave.

C’est la première fois qu’un soldat de la force onusienne est tué depuis le début de son déploiement, le 15 septembre.

Selon la même source, un gendarme a également été tué à la sortie nord (de Bangui) par un chef milicien anti-balaka, mais un responsable de ces milices majoritairement chrétiennes a assuré que ses hommes n’y étaient pour rien.

"Les ennemis de la paix sont toujours en train de se manifester pour entraver la bonne marche de la transition. Le gouvernement va se prononcer très bientôt sur cet acte ignoble qui n’honore pas notre pays", a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental préférant rester anonyme, en attendant une réaction officielle.

- ’Des mesures robustes’ -

Bangui, ravagée depuis un an et demi par de terribles affrontements, exactions et pillages, avait retrouvé un semblant de normalité depuis plusieurs semaines, avant que n’éclatent à nouveau ces violences.

Elles ont débuté quand un motard musulman a attaqué des passants à la grenade en pleine rue mardi soir, puis un jeune conducteur de taxi a été tué mercredi par des hommes armés, également musulmans, qui ont incendié des dizaines de maisons, selon une source onusienne.

En réaction, des barricades ont été érigées par des individus se réclamant des anti-balaka -- des milices qui s’étaient rendues tristement célèbres par leur chasse aux musulmans au début de l’année -- sur des avenues du centre-ville et dans les quartiers nord, leur fief.

Quelque 3.000 personnes ont été déplacées suite à cette nouvelle flambée de violences, selon l’ONU.

Pour beaucoup à Bangui, la mort du Casque bleu n’est pas surprenante alors que les armes continuent de circuler et que la réconciliation entre communautés reste à réaliser.

"La police de la Minusca s’activait à repousser les anti-balaka qui ont érigé des barricades sur la voie publique, et c’était prévisible qu’elle allait être la cible d’attaques de ces miliciens", a observé un défenseur des droits de l’homme centrafricain, qui a requis l’anonymat.

"Si cet acte pouvait inciter la Minusca à désarmer systématiquement les porteurs et détenteurs illégaux d’armes de guerre, nous pourrions avancer positivement", a lancé Josiane Koléndo, une commerçante interrogée par l’AFP.

Les Nations unies ont promis de poursuivre leur mission par le dialogue mais aussi la fermeté.

"Nous travaillerons avec l’ensemble des acteurs pour atteindre nos objectifs, pour promouvoir la paix et la réconciliation en République centrafricaine. Mais nous continuerons de prendre des mesures robustes contre les criminels qui menacent les civils", a prévenu le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique Babacar Gaye.

"Ce crime contre les forces des Nations Unies, qui sont ici pour aider le peuple de la République centrafricaine, est inacceptable et les responsables devront répondre de leurs actes et être traduits devant la justice", a-t-il insisté dans un communiqué.

A New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon avait déclaré dans la nuit qu’"une solution politique globale représente la seule manière de parachever avec succès la transition du pays et de ramener de façon durable la paix et la stabilité en République centrafricaine".
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