Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

Quelques clés pour expliquer les mauvais résultats sportifs Centrafricains
Publié le jeudi 18 juin 2015  |  Centrafrique Presse Info
Sepp
© Autre presse par DR
Sepp Blatter,président de la FIFA.
Comment




Les disciplines sportives emblématiques de la République Centrafricaine sont dans l’ordre le basket-ball et le football. Ce n’est donc pas un hasard si la conquête de la présidence de leur fédération est généralement un enjeu national si important qu’elle donne très souvent lieu à une bataille rangée entre les partisans des candidats.

De toutes les fédérations sportives nationales, celle dirigeant le football jouit d’un traitement financier préférentiel, à l’image des avoirs de ses bailleurs à savoir, la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) dont le très controversé président Josep Blatter vient de démissionner de ses fonctions et plusieurs autres dirigeants font l’objet ces derniers temps de forts soupçons et accusations de corruption et la Confédération Africaine de Football (CAF).

La phase finale de la coupe du monde de football à elle seule mobilise autant, sinon plus, que les Jeux Olympiques (JO). Les seuls droits de retransmission télé, en dehors de la publicité, représentent des montants astronomiques. Quant aux bénéfices résultant de la publicité et de la billetterie, ils donnent tout simplement le tournis.

Le génie de Josep Blatter est d’avoir réussi à répartir les dividendes en cash et en programmes de développement à toutes les fédérations nationales du monde. Il n’est un secret pour personne que les grands noms de footballeurs africains contribuent remarquablement au relèvement du niveau du football mondial, ce qui contribue autant à ramener les spectateurs dans les stades et par conséquent à faire payer plus chère la retransmission TV et la publicité.

C’est donc près d’un milliard de franc CFA en cash et en projets de formation (plusieurs dizaines de millions) dont bénéficient, tous les quatre ans, toutes les fédérations nationales du football mondial. Il en est de même de la CAF, dans des proportions certes moindre.

A bien voir donc, le budget cumulé de la fédération centrafricaine de football (même en Centrafrique) dépasse de loin celui du ministère qui en est le tuteur à savoir celui de la jeunesse et des sports. Aucune autre fédération ne jouit d’un tel traitement. Les Comités Nationaux Olympiques (CNO) – et donc le CNOSCA pour la RCA – jouissent à peu près d’un même traitement.

En effet, les colossales retombées des Jeux Olympiques sont redistribuées tous les quatre ans aux CNO – et donc aussi au CNOSCA – sans compter les budgets annuels de fonctionnement, les séminaires de formation multidisciplinaires, les stages de préparation de certains athlètes et de certaines fédérations dont les disciplines sont éligibles aux JO. Mis ensemble, le tout représente des sommes colossales auxquelles il faut rajouter les réunions statutaires des CNO pour lesquels les Présidents et Secrétaires Généraux sont entièrement pris en charge (cachet, billet d’avion et hôtel compris). Les Académies Nationales Olympiques (ANO) ne sont pas en reste puisqu’elles bénéficient elles aussi d’un traitement préférentiel.

La caricature de ces deux tableaux – on en oublie forcément certains aspects non moins importants – est faite pour donner une idée des enjeux financiers et pour éclairer et expliquer le sens des combats à l’artillerie lourde que se livrent les prétendants à la présidence de la fédération de football et aussi du CNOSCA. Si les fonctions de Président et de Secrétaire Général de ces entités mettent en avant le bénévolat, leur exercice ressemble étrangement à des fonctions rémunérées qu’autre chose. Demander donc à leurs occupants de les quitter est souvent perçu comme une déclaration de guerre sinon une atteinte à leur personne physique, à l’image des Chefs d’Etat africains en fin de mandat constitutionnel qui tiennent néanmoins à mourir au pouvoir.

Obnubilés par autant de moyens dont ils sont seuls ordonnateurs – et comme si cela ne suffisait pas – les dirigeants de ces deux entités sportives n’ont aucune considération pour les autorités politiques sportives tutélaires auxquelles ils exigent en plus – sous prétexte de défendre les couleurs nationales – le financement de la participation aux JO et aux compétitions internationales et sous régionales, sans oublier les clubs. Ces financements gouvernementaux qui tombent toujours comme une manne à se partager entre dirigeants, sont l’éternelle pomme de discorde entre les bénéficiaires, comme le partage de butin entre de vulgaires larrons ou voyous.

L’Etat – dont les caisses ne permettent pas toujours de supporter de telles charges – se saigne malgré tout en y consentant de façon fantaisiste – pour la cause de la jeunesse semble-t-il mais pour de piètres résultats presque connus d’avance. L’improvisation, le bas niveau du personnel d’encadrement, le manque de coordination dans le regroupement des athlètes de haut niveau dont la volonté ou plutôt le refus déguisé ne fait l’ombre d’aucun doute, sont les dénominateurs communs aux compétitions internationales, toutes disciplines confondues qui expliquent les mauvais résultats des équipes nationales centrafricaines, que ce soit au basket-ball ou au football.
Bien que département de tutelle, le ministère de la Jeunesse et des Sports qui fait donc figure de parent pauvre, ne semble pas capable de mettre bon ordre dans cette situation parce que lui-même, est bénéficiaire par certains côtés du système. On se perd littéralement dans cette galaxie où il vaut mieux gérer le statu quo que le contraire. On comprend, à la lumière de ce décryptage, pourquoi de bons résultats sportifs ne seront jamais au rendez-vous avant longtemps en Centrafrique. Les exceptions constituent des accidents parce que justement elles ne résistent pas à l’épreuve de la durée, preuve s’il en est. Les mauvais résultats des sports collectifs nationaux ont encore hélas de beaux jours devant eux mais jusqu’à quand, les gouvernements centrafricains continueront à succomber aux fortes pressions des dirigeants sportifs et autres athlètes, en vidant les caisses du trésor de leurs maigres contenus pour faire participer contre toute raison, notre pays à des compétitions où il sert juste de sparring-partner.

La grave crise militaro-politique et sociale que traverse la RCA nécessite qu’il soit sursis pour un moment toute participation de notre pays à toutes les compétitions sportives de quelque nature que ce soit en attendant un minimum de retour à la normale. S’évertuer actuellement à jeter des dizaines voire des centaines de millions de F CFA par la fenêtre pour faire participer nos sportifs à des compétitions sur le plan africain est un luxe que nous ne devons pas nous permettre au moment où de nombreux déplacés internes incapables d’aller ailleurs faute de logis, peuplent encore les sites ironiquement ou cyniquement dénommés « Ledger »… !

CPI
Commentaires


Comment