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Les déplacés de Mpoko réticents à retourner : Eugénie Yarafa dénonce une manipulation et hausse le ton
Publié le samedi 20 juin 2015  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par Dr
Des déplacés dans le camp M`Poko, à l`aéroport de Bangui
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La ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire, Mme Eugénie Yarafa a présidé, jeudi 18 juin 2015, au Centre de la mère et l’enfant, une réunion conjointe sur la situation des déplacés de Mpoko. Partenaires humanitaires, représentants des déplacés du camp de l’aéroport et les membres du gouvernement, notamment Mme Eugénie Yarafa et Florence Limbio, respectivement ministre des Affaires sociales et ministre du Plan ont accordé leurs violons au sujet du ‘’désenregistrement’’ des déplacés du site Mpoko.

Ils ont été des dizaines, les représentants des différentes entités constituant la population des déplacés de l’aéroport Mpoko à répondre à l’appel de la Ministre des Affaires sociales pour débattre de la question de leur retour à la maison. Et, d’entrée de jeu, le membre du gouvernement a précisé l’objet de la rencontre : « La politique du retour dans les quartiers des déplacés de Mpoko que le gouvernement a mis en place semble se buter contre une sorte de résistance. Et pourtant tout a été mis en œuvre, en commun accord avec les déplacés pour les accompagner dans ce processus. Nous sachons qu’il y a eu des personnes de qui estiment qu’elles n’ont pas intérêt à ce que les déplacés retrouvent une vie assez normale, c’est-à-dire de retourner chez eux ou dans les quartiers. C’est pourquoi, j’ai convié, et les représentants des déplacés, et les partenaires qui nous soutiennent dans notre démarche, afin qu’on puisse débattre de ce qui bloque réellement le processus. » a affirmé Mme Eugénie Yarafa.

En effet, depuis décembre 2013, plus dix mille banguissois, ressortissants des 8ème, 5ème, 3ème arrondissements ainsi qu’une bonne partie des populations des communes de Bégoua et de Bimbo, ont pris d’assaut le tarmac de l’aéroport international de Bangui Mpoko. Ceci, pour fuir la flambée de violences qui a explosé dans la capitale centrafricaine avec l’entrée malheureuse en scène du mouvement Anti-balaka.

A la faveur de l’accalmie qui s’impose de plus en plus dans la ville de Bangui, le gouvernement a envisagé de fermer cet important site de déplacés de Mpoko, et ce, depuis novembre 2014 comme l’a indiqué Dr Armand Gadenga, Coordonnateur de la Cellule technique d’appui à l’Action humanitaire. Selon ce dernier, au mois de novembre dernier, le gouvernement a décidé d’aménager un « site alternatif d’AVICOM » pour accueillir essentiellement des déplacés du site de l’aéroport ne pouvant pas encore regagner leur domicile.

La démarche du gouvernement dont il est question consiste à donner des kits, en plus d’une enveloppe de 90 000 F. Cfa à chaque déplacé, en vue de permettre aux uns et aux autres de retourner à la maison et chercher progressivement à se réintégrer dans leur quartier. Il s’agit de l’engament gouvernemental qui a comme obligation d’assurer la protection de la population. C’est du moins ce qu’a réitéré, la Ministre des Affaires sociale : « Le gouvernement est conscient de la souffrance qu’endurent les déplacés de l’aéroport Mpoko, ainsi que ceux des autres sites de la place.

C’est une situation qui nous préoccupe au niveau des Affaires sociales à plus d’un titre, étant donné que les conditions de vie sur ce site sont plus que déplorables et vont certainement s’aggraver avec l’avènement des grandes pluies des mois avenirs. C’est pourquoi, le gouvernement a pris la décision d’accompagner le retour de ces déplacés dans les quartiers, afin qu’ils puissent vivre dans un environnement un peu décent. »

Evidemment, il y a une forme de réticence au niveau des déplacés, au point même que l’on n’hésite pas à croire à la thèse de « manipulation » maintes fois revenue sur les lèves lors de la rencontre d’hier. Qui a manipulé qui ? Dans quel intérêt manipuler ? A défaut d’une réponse à ces préoccupations, Mme Florence Limbio, Ministre du Plan qui a pris part à la réunion a préféré donner des conseils aux déplacés de Mpoko en les suppléant en ces termes : « Mes frères et sœurs déplacés, ce n’est nullement par gaieté de cœur que le gouvernement vous demande de retourner dans les quartiers.

Mais, il y a un temps pour toute chose, vous aviez été sur le site, mais lorsque le gouvernement fait des efforts pour votre retour en donnant quelques moyens et kits, il vous revient de faire autant et de chercher, ne fut-ce que des maisons provisoires au quartier pour quitter les mauvaises conditions de vie dans lesquelles vous vous trouvez. »

Côté déplacés, Guitimo Bangamayoroma, chef de zone 1 de l’aéroport a salué les efforts entrepris par le gouvernement dans le processus d’accompagnement au retour des déplacés, mais exprime d’autres préoccupations nouvelles. « Nous sommes reconnaissants pour les efforts du gouvernement, mais aujourd’hui, quitter le site est une question délicate. Il se pose un nouveau problème : les déplacés peuvent bien recevoir argent et kits, mais il n’est pas aisé de trouver des maisons de location dans les 5ème, 8ème et 3ème arrondissements. » a-t-il dit.

Notons que trois types de déplacés retournés se retrouvent à ce jour sur le site de Mpoko, à savoir ceux qui ont perçu leurs dus et qui sont retournés sur le site ; il y a des gens qui ont perçu une partie de leurs dus, d’une part ceux ayant perçu le cash sans les kits ; et d’autre part ceux qui ont reçu des kits sans percevoir les cash. Quelques quatre mille personnes sont visées par cette opération.
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