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David Brown: "C’est important que tous les Centrafricains s’enregistrent sur les listes électorales"
Publié le samedi 11 juillet 2015  |  Journal de bangui
David
© Autre presse par DR
David Brown,Chargé d’Affaire de l’ambassade des Etats Unis.
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Vous êtes Chargé d’Affaires des Etats-Unis d’Amérique en République Centrafricaine, le recensement électoral a débuté dans la capitale le 29 juin dernier. Quel est le regard que vous portez sur ces opérations d’enrôlement électoral?
Les chiffres que j’ai depuis deux jours, il y a eu plus de soixante cinq mille (65 000) électeurs enregistrés. Ce chiffre est en dessous de ce qu’on attendait. Néanmoins, les travaux de communication avec la population avancent plus rapidement maintenant. Je crois que par exemple le travail des chefs de quartiers et autres, la population est plus consciente qu’il y a jusqu’au 18 juillet la possibilité de s’enregistrer.

A cet égard, c’est très important que chaque citoyen centrafricain s’enregistre à voter non seulement à Bangui mais aussi en province. J’aimerais citer les propos d’un de mes collègues centrafricains de l’Ambassade américaine, Ludovic Kénguéléwa, « notre association souhaite attirer votre attention sur le privilège que nous avons de travailler au sein de l’institution mère de la démocratie (Ambassade des Etats-Unis, ndlr).

A ce titre, nous sommes tenus d’engager notre responsabilité civique dans le processus de pacification de notre pays pour notre bien être moral, pour léguer à nos enfants un pays où il fait bon vivre et dont ils pourront être fiers. Dieu nous demande même de respecter la loi de l’Etat. Notre bureau aimerait vous encourager à vous inscrire sur la liste électorale dont le processus a été prolongé jusqu’au 18 juillet.

Aussi, nous vous prions d’exhorter vos amis et connaissances à faire autant. Pour ma part, mon épouse et moi-même nous nous sommes déjà inscrits ainsi que nos enfants en âge de voter. Votre pays la République Centrafricaine a traversé une période très difficile et cette période de crise, nous espérons, est en train de prendre fin. Maintenant le peuple centrafricain peut jouir du droit de voter, influencer le futur de la transition. Mais pour voter, il faut s’enregistrer. C’est donc très important que tout le monde le fasse.

Depuis le 19 juin 2015, l’Autorité Nationale des Elections a publié le chronogramme électoral fixant les différentes dates des opérations électorales en République Centrafricaine. Or, il y a un gap de 48% du budget électoral à combler. Cela vous inquiète-t-il en tant que diplomate d’un Etat partenaire de la RCA?
Je suis un peu inquiet mais il y a quand même des signes qui me donnent un peu d’optimisme. D’abord, le PNUD a révisé avec le gouvernement le budget des élections. Il a baissé le montant d’environs 18%. En plus, si les démarches entreprises par le gouvernement centrafricain avec les pays limitrophes afin d’emprunter des isoloirs et des urnes aboutissent, cela permettrait d’épargner plusieurs millions de dollars. Il y a des pays amis qui vont dans les jours à venir et j’en suis certain contribuer de plus. De notre part, les Etats-Unis ont déjà annoncé un don de 2 millions de dollars. Ce serait axé sur la communication pour l’électorat et l’explication des règles des élections aux élections etc. Il y a aussi une mission du Département d’Etat américain qui arrive mardi prochain. Pendant une semaine, la mission va s’informer de la situation actuelle, rentrer à Washington et nous comptons dans un proche avenir annoncer un don additionnel. Bien qu’il y ait ce gap, nous espérons que cela va être comblé d’ici peu de temps.

Comprenez-vous la réticence des bailleurs quant au financement des élections en République Centrafricaine?
Je crois que la raison la plus importante est la conjoncture internationale. Par cela je veux dire qu’il y a d’autres crises dans le monde : Irak, Soudan, Syrie, Nigéria avec Boko Haram. Les bailleurs ont dédié leurs fonds limités à d’autres crises. Malheureusement, la République Centrafricaine se trouve dans une situation d’orphelin d’aide. Maintenant, c’est plus difficile de dégager ces fonds des bailleurs de fonds. Mais les élections en République Centrafricaine marquent la fin de la transition. Les partenaires de la République Centrafricaine reconnaissent cela. Ils sont en train de trouver les enveloppes nécessaires.

Sur le pilotage des élections en Centrafrique il y a un courant développé au sein d’une partie de la classe politique centrafricaine mettant en cause la communauté internationale. Selon les partisans de ce courant, la communauté internationale pilote seule les élections. Vous qui êtes aussi de la communauté internationale, comment réagissez-vous à cette accusation?
Ce n’est pas une question de pilotage, c’est un partenariat. Les propos que je viens de tenir témoigne de ce partenariat. J’ai parlé des préparatifs des élections, de l’enregistrement des électeurs, le PNUD qui de concert avec le gouvernement prépare le budget, j’ai parlé aussi du besoin de combler le gap avec l’aide des partenaires de la RCA. Ceci ne veut pas dire que le calendrier est piloté par la communauté internationale, c’est un partenariat. Et en plus, il y a un contexte encore une fois internationale qui n’est pas évident aux Centrafricains à savoir la situation budgétaire de l’Etat. Il y a un gap du budget de l’Etat qui doit être comblé et c’est comblé grâce au partenariat entre le gouvernement, qui de sa part diminue les dépenses, tente d’augmenter les recettes fiscales et en même temps est en consultation avec les partenaires tels que le Fond Monétaire International, la France, l’Union Européenne et d’autres bailleurs qui donnent des soutiens de type budgétaire. Mais bientôt le FMI va accorder à la République Centrafricaine la troisième tranche de la facilité de crédits rapide. Selon la règlementation, l’aide peut être accordée plus de trois fois. Il est nécessaire d’aller aux élections maintenant parce que selon la politique du fond et de la banque mondiale, il faut avoir un gouvernement démocratique et légitime pour négocier d’aide à moyen terme avec un gouvernement. Vu l’amélioration de la situation sécuritaire, je ne dirai pas que ça va très bien sur toute l’étendue du territoire, mais la tendance est positive et avec le lancement du programme pré-DDRR, je reste optimiste que la situation sécuritaire même dans les régions les plus difficiles la situation sera stable et va permettre des élections libres, justes et transparences. Pour revenir au fond et à la banque, ça va prendre du temps. Négocier ces accords de moyen terme qui sont en soi très importants parce que ça va permettre à la Centrafrique de faire des investissements publics tels que dans les infrastructures, le système sanitaire, le système éducatif. Cela permettrait ensuite un redressement économique de tout le pays. Il y a donc un contexte international dont le citoyen lambda n’est pas forcément conscient mais qui figure dans tous les calculs.

Quels vont être les axes de coopération Etats-Unis/Centrafrique pour la fin de cette transition et le début du régime qui sera mis en place d’ici fin 2015?
L’état de coopération centrafricano-américaine est très bon. Ce n’est pas connu le niveau exceptionnel et même élevé de l’assistance des Etats-Unis envers la RCA ; d’abord notre gouvernement paie 28% des dépenses de la Minusca, vu que c’est une opération d’environs un milliards de dollars par an (280 Millions de dollars). En plus, il y a l’aide bilatérale qui est très considérable. L’aide humanitaire depuis 2013 dépasse 200 millions de dollars ensuite 110 Millions de dollars en aide sécuritaire et l’aide au développement jusqu’ici environs 40 Millions. Il y a d’autres chiffres que je ne maitrise pas. Si vous faites la comptabilité, cela donne plus de la moitié d’un milliards de dollars. Cet appui va continuer dans les domaines précités. Il y a également une aide à la chaine pénale et à la lutte contre la violence sexuelle. Ces deux volets représentent déjà plus de 15 Millions de dollars. C’est une coopération très considérable et ça ne va pas changer. La RCA c’est un pays ami. Vous traversez une période très difficile. Nous voulons aider l’épanouissement de votre développement démocratique, la fin de la transition et les élections justes libres et transparentes et aussi après les élections aider le gouvernement. Nous sommes un actionnaire très important du FMI, de la banque mondiale. Nous voulons assurer que le gouvernement puisse négocier avec ces deux institutions de Breton Woods des accords qui permettraient un redressement économique de ce pays.

Une dernière question sur l’inéligibilité des acteurs de la transition aux prochaines élections. Il y a un candidat à la présidentielle en la personne de Joseph Bendounga qui vous reproche d’avoir mal interprété les dispositions de la Charte Constitutionnelle qui font référence à cette question.
J’étais étonné de rentrer d’une période de congé avec ma famille et de voir une lettre dans le journal L’Hirondelle qui m’attaquait. Ce Monsieur et quelques-uns de ses collègues ont demandé une audience avec l’Ambassade des Etats-Unis. Normalement les discussions diplomatiques sont privées mais c’est un peu malheureux de voir après ma rentrée un article qui m’attaquait et non seulement m’attaquait mais disait des choses entièrement fausses. Il a suggéré que je ne savais pas ce qui était indiqué dans la Charte. Ce que je lui ai dit est exactement ce qu’il a suggéré que je ne lui avais pas dit. Mon interprétation est absolument conforme avec ce qui est dans la Charte. Le point le plus important est que ce Monsieur apparemment a une interprétation erronée de la Charte. Il a suggéré que l’ancien premier Ministre Nicolas Tiangaye avait le droit de se présenter à la présidentielle, chose qui est totalement fausse. Parce que dans la Charte il est indiqué que tout membre du gouvernement à savoir les ministres et les membres du bureau du CNT ne sont pas éligibles.

Mais la Charte elle-même a été violée ? Elle n’avait pas prévu la démission du Premier Ministre Nicolas Tiangaye?
Non, la Charte prévoit la démission du Premier Ministre. C’est même pour cette raison que le président du CNT, de sa part a fait l’intérim pour le président et quelqu’un d’autre a fait l’intérim pour le premier ministre. Les questions de la démission du président et du premier ministre sont prévues dans la Charte.
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