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Election présidentielle : Ziguélé, le cadavre encombrant des challengers et électeurs
Publié le dimanche 19 juillet 2015  |  La Fraternité
Martin
© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, ancien premier ministre de Patassé et président du MLPC
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Mettons-nous au dessus de toute partialité pour discuter de la candidature de Martin Ziguélé lors de la prochaine élection présidentielle. Quelle que soit l’équation qui se présentera, quels que soient les critères d’éligibilité qu’on aura inventés, en ce qui concerne la tenue des prochaines élections, Martin Ziguélé sera bien présent à ce rendez-vous. Bien sûr, une chose est de faire partie de la course et une autre est de l’emporter. Mais l’essentiel est, semble-t-il, qu’il soit présent puisque « demain ne meurt jamais » et lui-même à l’habitude de faire sien, cet adage africain : « On ne donne pas le nom d’un bébé tant qu’il n’est pas encore né ».

Et si Martin Ziguélé était Séléka ?

Heureusement pour le Président du MLPC qu’« on ne fait jamais de l’histoire avec des si ». Au lendemain du renversement de François Bozizé par Michel Djotodia, plus d’une personne sera surprise d’entendre que Martin Ziguélé et Me Nicolas Tiangaye ont été de complicité avérée avec cette nébuleuse qui a réussi à imposer aux Centrafricains un régime de terreur en plein 21e siècle. Le cas Tiangaye sera traité dans un prochain article et consacrons-nous uniquement sur Martin Ziguélé. Sur sa supposée participation aux côtés de la Séléka, l’homme a toujours exigé dans une trilogie à ses adversaires d’apporter les preuves de leurs accusations. Principe simple mais fondamental en droit : « La charge de la preuve incombe à celui qui accuse ». Mais si l’on n’est pas juriste, on raisonnera autrement. Admettons qu’on soit en politique et nous sommes bien en politique, qu’on ne tiendrait pas le même langage. A moins de paraître pour le plus zozo de toute la RCA, la Séléka n’est pas sortie du néant, la Séléka n’a pas été une gratuité. Pire encore, la Séléka n’était pas invincible. Le tristement célèbre Général François Bozizé a passé environ dix ans au pouvoir mais pendant huit années, les rebelles ont occupé les ¾ du territoire Centrafricain. Le pouvoir de Bozizé ne se limitait qu’à Bangui alors qu’il avait prêté serment à deux reprises de garantir et de protéger l’unité et l’intégrité territoriale de la RCA. Du coup, au regard de la Constitution de 2004 qu’il avait lui-même promulgué, il s’était rendu coupable d’un acte de haute trahison. Il fallait bien qu’il soit dégommé. Tintin et grincheux comme il était, il fallait des zombies de son espèce pour lui faire la peau puisqu’il prétendait être venu au pouvoir par les armes et seules les armes pourront l’en déloger. Dit autrement, le pasteur Général d’armée avait prophétisé sans s’en rendre compte, de quelle manière sa chute adviendrait.

En quoi est-ce que Martin Ziguélé est concerné ?

Quelques mois avant l’avènement de la Séléka, son neveu Sylvain NDOUTINGAI avait déclaré sur les ondes nationales que le malheur du régime de Bozizé ne viendra surement pas de lui. Autrement dit, la chute de Bozizé était déjà planifiée à cette époque. Qu’avait fait ce général pour se défendre ? Son responsable de renseignement n’est pas passé par quatre chemin pour indiquer que Bozizé était presqu’un sourd au pouvoir. Il n’a jamais voulu tendre oreilles aux nouvelles qu’on lui présentait. Qui plus est, officier Supérieur de l’armée, François Bozizé n’avait que du mépris pour les FACA. Non seulement qu’il les rouait d’injures publiques à longueur de journée mais aussi il refusait de leur donner les armes pour combattre. L’histoire nous a appris que les tenues et les armes dont les Séléka se sont servi pour massacrer les Centrafricains proviennent de la célèbre GUANTANAMO (prison politique de Bossembélé) et du domicile de Jean Francis Bozizé, le fils aîné de Bozizé. Disons en passant que ce dernier était plus affairiste que militaire au point que certains médias se la sont coulé belle au travers d’un galon qu’il aurait reçu dans leur salon familial. Certainement que Martin Ziguélé appartient à un régime, certainement qu’il était le chef de fil de l’opposition fondu dans le FARE-2011 mais ce sera trop facile de lui faire porter le chapeau de la Séléka fabriquée par Bozizé. Et si l’on veut bien comprendre, François Bozizé n’avait pas seulement fait piller les caisses de l’Etat mais a aussi fabriqué à la fois la Séléka et les anti-balaka, car de sources confidentielles, les deux tendances de la CPJP ont été sa création dans le but de combattre l’UFDR.

La probable surprise...

Si pour barrer la route à Martin Ziguélé, on s’appuie sur sa supposée participation aux côtés de la Séléka, ce sera peine perdue, car pour les Centrafricains, le chaos infesté dans lequel ils sont plongés, est d’abord politique. Toutefois, et c’est là que le débat devient intéressant, il faut une sinécure mais bien plus, un antidote politique pour juguler la crise. C’est pourquoi les Centrafricains devront aller dans les jours à venir vers les urnes. Ils sont donc tenus de confier pour les cinq prochaines années, leur destin entre les mains d’un homme politique. Même si François Bozizé est encore le sauveur pour certaines personnes, et même s’il devrait se présenter à la prochaine présidentielle, il ne foulera pas le sol centrafr
icain de manière officielle avant la fin de la transition. Etant donné que « la nature a horreur du vide », Martin Ziguélé aussi roublard que lui, saura tirer son épingle du jeu. Il est même fort à dire que ceux qui ont commencé à accuser Martin Ziguélé, sont en train d’épuiser leurs cartouches. Et puisque personne ne détient le monopole des accusations, Martin Ziguélé ne loupera pas tel ou tel accusateur, s’il détient des preuves contre lui. Mais ce sera au moment opportun.

Pétrus KASSALO
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