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Centrafrique : bruits de bottes et boko-haram menacent la réconciliation et les élections
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  Centrafrique Libre
Cameroun:
© Autre presse par DR
Cameroun: nouvelle réunion pour affiner la stratégie contre Boko Haram
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Pas un jour ne se passe sans qu’on n’entende les cris des Centrafricains, suppliciés par les bandes armées aux frontières du pays avec le Tchad et le Soudan. La capitale Bangui, qu’on veut nous faire croire pacifiée, est en réalité un conglomérat de quartiers sous influence des milices armées, principalement les ex-Sélékas et les Antibalakas. Des membres du Conseil National de la Transition (C.N.T.) et certains conseillers de Catherine Samba-Panza, la Présidente, sont eux-mêmes des cadres de l’ex-Séléka. Grâce à de fortes sommes d’argent soustraites à l’État centrafricain, ils préparent le terrain pour le retour de leurs mentors, qui commencent à s’impatienter dans leurs exils dorés. On se demande donc pourquoi, dès le début de la transition, on n’a pas enlevé à ces sanguinaires toutes responsabilités. Pourquoi ne les a-t-on pas empêchés de nuire ? Aujourd’hui, ils sont à l’œuvre. On peut parier que la Présidente de la Transition est sous influence. Le moment venu, ces sectateurs n’hésiteront pas à tuer – y compris la Présidente de la Transition – pour s’emparer du pouvoir. A ces dangers, il faut ajouter les pressions de la France. Pressée de se désengager faute de moyens, elle continue à vouloir maintenir, coûte que coûte, des dates d’élections choisies en dépit du bon sens.

DATES D’ÉLECTIONS INTENABLES

En effet, la France s’est rendu compte que, contrairement à ce qu’elle prévoyait, la crise centrafricaine ne serait pas réglée en six mois. Il lui a donc fallu demander aux autorités de la Transition de précipiter la tenue des élections. Mais comment peut-on organiser des élections dans un pays à feu et à sang ? Sans administration digne de ce nom ? 460.000 Centrafricains (un dixième de la population) sont exilés dans les pays limitrophes. Le droit de vote leur est garanti (selon la Convention de Genève sur les réfugiés du 28 juillet 1951). Ce sont, essentiellement, des Centrafricains de confession musulmane. Comment pourraient-ils revenir dans leur pays pour participer aux élections alors que leur sécurité n’est pas garantie ? C’est comme si on mettait la charrue avant les bœufs. On n’organise pas des élections sur des ossuaires encore sans linceul. On n’organise pas des élections libres et crédibles dans un pays dépourvu d’une armée digne de ce nom. Si on le fait, c’est un chemin tout tracé vers des crises aggravant le chaos actuel. Le bons sens commande donc aux politiciens centrafricains de demander le report des dates, afin d’organiser des élections démocratiques et crédibles. Sinon, ceux qui seront élus le seront mal. Ils auront le chaos et la rue à gérer.

FORUM DE BANGUI ET RÉCONCILIATION

Où sont passées les recommandations du Forum de Bangui ? Que sont devenus les souhaits du peuple recueillis pendant la grande consultation de la population ? Le spectacle qu’offrent les vieux routards de la politique centrafricaine est affligeant. Messieurs les prétendants à la magistrature suprême, ne faites pas campagne dans un pays assiégé et en état de partition avancée, dans une nation divisée et non réconciliée. Commencez plutôt par œuvrer pour la réconciliation de la Nation. Sans quoi, rien ne sera possible Boko-Haram et ses affidés sont infiltrés dans le pays. Ils sont en train de se fondre dans la population, avant de passer aux actes : aux massacres, aux viols, aux ignobles attentats, à Bangui et ailleurs. Il est à parier que cette incursion de Boko-Haram est connue des services français et centrafricains. Pourquoi les autorités de la Transition ne communiquent-elles pas sur ce qui se passe et sur les ripostes qu’elles comptent adopter face à la menace ? Pourquoi n’informent-elles pas la population sur les mesures de vigilance à prendre ? La « somalisation » de la République Centrafricaine se précise. Les patriotes centrafricains ne laisseront pas faire.

Sources : Joseph Akouissonne, le Blog de Mediapart

A. DE KITIKI
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