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Les elections intenables du18 octobre: que doivent faire les centrafricains?
Publié le mercredi 26 aout 2015  |  Centrafrique Libre
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© aBangui.com par Dr
Elections en Centrafrique
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La communauté internationale s’amuse à exiger l’organisation des élections dans un bref délai sans tenir compte du contexte socio-politique et sécuritaire qui prévaut actuellement en RCA. Au lieu de tenir ses promesses sur le plan financier, elle rechigne bizarrement à décaisser les reliquats de son financement, du coup l’Autorité Nationale des Élections centrafricaines est dans la tourmente.

A un mois et demi des élections législatives et présidentielles l’ANE n’est pas au point. Aucune candidature n’a en effet été validée par les autorités de ce pays. Prévu pour le 9 août, le dépôt des candidatures a été différé sine et die, faute du découpage électoral.

Selon nos informations, la population a régressé du fait des tueries massives de la Séléka et de son démembrement actuellement au pouvoir. Et pourtant on va passer de 105 à 135 circonscriptions. La loi sur le découpage des circonscriptions en fonction des populations n’a jamais été respectée en RCA et fait souvent l’objet des calculs politiques de la part des tenants du pouvoir.

En l’absence d’un recensement fiable et surtout du contexte sécuritaire fragile, le bon sens plaiderait pour le maintien provisoire à 105 circonscriptions. Ce qui fait pousser des observateurs avertis de la politique centrafricaine à déclarer que ces échéances seront à nouveau reportées.

Plusieurs facteurs expliquent les échecs successifs des autorités de la transition qui risquent encore de manquer le rendez-vous du 18 octobre, censé ramener la RCA dans le concert des nations.

Primo, les autorités exécutives de la transition ont décidé d’enterrer les recommandations du Forum de Bangui au sujet du réarmement, du retour en service sans condition des FACA( Forces Armées Centrafricaines) et de leur redéploiement sur toute l’étendue du territoire avant l’organisation des élections.

Deuxio, le peuple avait exigé le DDR( Démobilisation, Désarmement, Réinsertion) avant de se prononcer sur le choix de ses nouveaux représentants. Au lieu de se conformer à cette exigence, la communauté internationale sans honte bue, au vu et au su des «forces mortes» pardon vives de la nation centrafricaine, a inventé le Pré-DDR qui peine à se généraliser dans tous les coins du pays.

L’ANE, a de sérieux problèmes de financement d’après son président, M.Dieudonné Kombo Yaya qui a indiqué dernièrement aux médias qu’il manquait environ 8 milliards de francs CFA,(12millions d’euros)pour boucler le budget électoral de son institution.

Après la volteface des conseillers nationaux du jeudi 20 aout dernier qui appelle à la participation au vote de 460000 réfugiés et de 370000 déplacés internes, les agents de l’ANE vont devoir procéder à leur recensement. Ce travail va non seulement bouleverser le calendrier qui a été établi aux forceps, mais va aussi demander la mobilisation des moyens financiers.

Autre bémol à apporter à ce triste dossier, le refus de certains pays voisins d’autoriser l’organisation du scrutin sur leur territoire. C’est notamment le cas de la République Démocratique du Congo. Le Cameroun à travers la ville de Douala avait expérimenté des incidents mortels à l’occasion des élections au consulat de la RCA. Il ne serait pas encore prêt d’accueillir le vote des réfugiés centrafricains d’après des sources concordantes. C’est la même galère pour N’Djamena qui pourrait faire entendre le même son de cloche.

Ces manquements vont quelque soient les conditions provoquer le troisième report des élections. Ce qui a poussé une partie de la classe politique à se réunir à l’hôtel Ledger plazza de Bangui le 17 août. Ces leaders après avoir constaté l’impossibilité de la tenue du chronogramme avaient soulevé la question du maintien des autorités de la transition dont le mandat s’expire le 31 décembre 2015.

Alors qu’ils avaient juré de reprendre le flambeau des mains de la communauté internationale qui dicte tout dans leur pays, on observe actuellement un silence radio en lieu et place de l’organisation des meetings qui auraient pu édifier tous les centrafricains comme cela se passe sous d’autres cieux. Pire, les débats ou les confrontations des idées entre les différents courants sont exclus du paysage médiatico- politique.

A vraie dire il n’y a plus que la rue qui peut siffler la fin de la récréation en RCA. Les centrafricains doivent impérativement choisir des nouveaux acteurs capables de porter haut le flambeau de leur pays en berne, un mouvement pacifique à l’instar des burkinabés, leur permettra de redessiner toutes les cartes de leur salut.
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