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Interview de Jean Willybiro Sako sur Kadéi Vox
Publié le vendredi 28 aout 2015  |  LNC
Jean
© Autre presse par DR
Jean Willybiro-Sako,ancien ambassadeur et plusieurs fois ministres d’Etat.
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Après s’être déclaré candidat aux prochaines élections présidentielles dans son pays la République Centrafricaine et après avoir présidé la commission gouvernance du forum national de Bangui au mois de mai dernier, l’ancien ambassadeur et plusieurs fois ministres d’Etat , Jean WILLYBIRO-SAKO a accepté de se confier à notre équipe au micro de Rocka. Vous trouverez l’intégralité de cet entretien lors duquel les principaux points de la vie sociopolitique et économique ont été abordés.

Kadéï Vox : Monsieur Jean Willybiro-Sako Bonjour,

Vous avez été le président de la Commission gouvernance au forum de Bangui, pourriez-vous nous dire quel est votre appréciation générale dudit forum et surtout de votre commission?

Jean Willybiro-Sako : Le Forum de Bangui a été un grand succès pour un pays et son peuple à la recherche d’un dialogue franc et inclusif après cette grande crise qui a secoué le pays tout entier. Le Forum a connu une représentation effective de toutes les entités, de toutes les régions et de toutes les communautés.

De l’avis de tous les participants et des observateurs extérieurs, et ce n’est pas parce que j’en ai été le Président, l’Atelier Gouvernance a fait un travail remarquable, particulièrement par le niveau très relevé des débats, la sérénité et Les importantes délibérations novatrices qui ont répondu aux questions sur la gouvernance administrative, la gouvernance politique, la gouvernance économique et la gouvernance démocratique. Cet Atelier a donné des réponses à la problématique des futures élections, la fin de la transition et des propositions concrètes pour trouver des solutions à ces différentes questions et pour soutenir la création d’une Haute Autorité de la bonne Gouvernance à insérer dans la prochaine Constitution, lequel organe sera véritablement la sentinelle du respect, par les différents dirigeants et les différentes institutions et grands services de l’Etat, des principes de la bonne gouvernance. Ce qui aiderait à recréer la confiance entre les Centrafricains et leurs dirigeants, entre l’Etat et ses partenaires.

KV : Les autorités de transition ont annoncé que le rapport final est déjà prêt, quelles en sont les conclusions ?

JWS : Le rapport final comporte des engagements et résolutions forts pour la réconciliation de tous et un nouveau départ pour la RCA (voir le lien du rapport du forum)

KV : Lors d’un entretien que vous avez accordé au Point Afrique, vous déclarez ceci : « Ce qui fait souvent défaut, c’est le respect des engagements », en parlant de votre pays la RCA, pourriez-vous être plus précis sur cette affirmation ?

JWS : Pendant le Forum, le Gouvernement et la Représentation des différents groupes armés ont signés un accord pour le DDR, le renoncement aux hostilités, l’engagement irréversibles pour la paix, ce qui avec le Pacte Républicain adopté ont été les points forts de ce Forum. C’est déjà un grand pas, mais ce qui fait souvent défaut dans notre pays c’est le respect des engagements pris et des accords signés par les principaux Responsables. Tous nous devons œuvrer pour que cette fois enfin, ces Responsables respectent leurs engagements et l’imposent à leur troupe, ce qui pourra favoriser la mise en œuvre rapide des programmes à initier dans le DDR.

KV : La prolongation de la transition en Centrafrique vient d’être actée pour une énième fois lors de la conférence des chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEEAC le 30 juillet dernier, pensez-vous que cela est-une bonne chose ?

JWS : Nous n’avons pas à porter un jugement de valeur, car cette décision a été prévue dans la chartre constitutionnelle (cf. Chartre Constitutionnelle) qui régit la transition.

KV : Avez-vous une idée du nouveau chronogramme électoral prochain en RCA?

JWS : Non, nous attendons les précisions de l’ANE qui avait fait un communiqué pour annoncer le report sans fixer une nouvelle date.

KV : Quel bilan faites-vous des deux ans de la présidence de transition de Mme Catherine SAMBA-PANZA ?

JWS: Pendant le Forum, presque tous les participants ont reconnu le travail qu’elle a réalisé avec le Gouvernement et aussi les conseils du CNT pour aboutir à une bonne organisation de cette grande assise. Elle gère une transition difficile, ce que tout le monde reconnait, c’est ainsi que le Forum dans une de ses recommandations a estimé qu’il ne fallait pas en rajouter a l’instabilité institutionnelle actuelle, recommandant que tous les Chefs des principales institutions de la Transition (Présidence de la République, CNT, Gouvernement) soient maintenues à leur postes jusqu’à ce que des solutions appropriées soient arrêtées.

KV : Qu’attendez-vous aujourd’hui de la part de la Communauté internationale y compris des partenaires privés de la Centrafrique ?

JWS : Les attentes sont très grandes et concernent en premier lieu la mise en œuvre de leur mandat, la neutralisation des groupes armées qu’on ne maitrise pas et leur désarmement, l’appui au processus électoral et l’appui au programme du développement

KV : Vous rencontrez régulièrement les présidents des Etats de la région des Grands Lacs (Rwanda, Burundi…), pour quel but exactement faites-vous souvent ces déplacements ?

JWS : Je n’ai rencontré aucun chef d’Etat de cette région d’Afrique. Si je me suis rendu au Burundi c’était pour m’enquérir des expériences en matière de gestion d’un pays en situation de post conflit tel que le Burundi. Lors de cette visite j’ai eu l’occasion de rencontrer un Ancien Chef d’Etat qui a géré la transition après les accords d’ARUSHA, le Secrétaire Exécutif de l’Organisation des Pays du Grand Lac, le Président de la Commission électorale de ce pays, et des responsables du ministère des Affaires Etrangères

KV : Qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats aux présidentielles ?

JWS : Il est difficile de répondre a une telle question. Je sais entre que je n’ai jamais été impliqué dans des affaires frauduleuses ni douteuses. Je n’ai jamais été sanctionné, poursuivi, ni condamné. J’ai une grande connaissance de notre pays que j’ai sillonné de long en large et rencontré presque toutes les communautés y compris les minorités.

KV: Dites-nous quelles seront vos priorités si vous êtes élu président de la Centrafrique ? Doteriez-vous la RCA des institutions fortes ? Et comment ?

JWS : Vous les trouverez dans notre programme qui sera bientôt disponible et qui prend en compte toutes les grandes priorités actuelles du pays. La RCA dispose de tout temps de bonnes institutions, mais ce sont leur mise en œuvre et le respect des engagements pris qui font défaut .Lors du forum, vu que la question de la gouvernance était revenue avec force dans les résolutions, il sera urgent, entre autres institutions, de faire adopter les textes de création de la Haute Autorité de la Gouvernance qui avait été recommandée.

KV : Que pensez-vous de la notion d’« impunité zéro » évoquée lors du forum national de Bangui par tous ?

JWS : Il y a près de vingt ans, j’ai déjà écrit un ouvrage sur cette question et je pense que la mise en œuvre effective de cette notion d’impunité Zéro permettra de résoudre déjà une bonne partie des questions d’injustice, de corruption, de détournement, et de grand banditisme. Ma carrière d’ancien Contrôleur Général de Police et de Magistrat à la retraite ont fait que j’ai les réponses appropriées pour résoudre définitivement cette question.

KV : Une phrase pour expliquer Ngu Ti Dé (NTD)?

JWS : C’est pour symboliser cet espoir, cet engagement pour la paix des cœurs et dans tout le Pays, que j’ai choisi pour logo « NGU TI DE », dans notre langue nationale, l’eau qui rafraîchit, l’eau qui calme, l’eau qui fait vivre ou revivre les terres desséchées, l’eau qui, mêlée à des agrégats et du ciment, produit le béton des constructions durables, l’eau qui purifie les terres souillées, l’eau cette boisson que tous les êtres créés par Dieu consomment sans réserve et qui, irradiée par le soleil qui pointe à l’Est, redonnera vie et espoir à toute la République Centrafricaine

KV : Quel est le but de vos lettres d’information que vous publiez désormais très régulièrement à l’endroit des centrafricains

JWS : Informer les compatriotes qui nous suivent et les Centrafricains dans leur ensemble sur nos activités et préparer notre future campagne.

KV : Avez-vous prévu très prochainement de rencontrer les 300 et quelques centrafricains et amis de Centrafrique qui ont été présents lors de votre sortie officielle en avril 2014 à Paris ? Et si oui, quel sera le message cette fois-ci ?

JWS : Retourner vers ces compatriotes fait partie intégrante de notre programme. A travers leurs questions, ils avaient attiré notre attention sur l’implication de la diaspora dans les recherches de solutions aux problèmes de notre pays ; ce que d’ailleurs nous avions commencé à faire d’initiative lorsque nous étions Ambassadeur en France. Ces réflexions doivent se poursuivre afin de capitaliser les propositions qui en découlent.

Le message à délivrer tiendra compte de tout le vécu après cette première rencontre et des propositions concrètes à faire à ces frères et sœurs centrafricains de la diaspora.

KV : Je vous remercie

Entretien réalisé par Rocka Rollin LANDOUNG, Directeur de Kadéï Vox
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