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Ange Maxime Kazagui se positionne par rapport aux prochaines elections
Publié le samedi 29 aout 2015  |  Centrafrique Libre
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Ange Maxime Kazagui est l’invité de l’émission Actualité et Nous du Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) du mercredi dernier. Il a abordé dans cette grande interview avec Naïm-Kaélin ZAMANE et Sylvestre Romain SOKAMBI les péripéties de l’arrestation de Bertin Béa du KNK, l’idée d’une troisième transition en Centrafrique et surtout les idées qu’il se nourrit quant aux prochains scrutins.


RJDH : Monsieur le président, vous êtes homme politique et dans le morceau musical que nous venons d’entendre, l’artiste s’attaque aux politiques africains. Sentez-vous attaqué dans ce chant?

Ange Maxime Kazagui (AMK) : En réalité pas du tout. Parce que moi-même et mes compatriotes de l’ANC sommes venus tardivement en politique, certes mais parce que nous estimons qu’il y a eu des tares dans la classe politique qui nous ont amené décennies après décennies là où nous sommes actuellement. Nous sommes un parti qui veut faire la politique autrement.

RJDH : Tous les partis tiennent le même langage?

AMK : C’est leur droit le dire mais pourquoi est-ce que je le dis? Je le dis parce que moi et tous les membres de mon bureau politiques n’avons pas quitté le pays pendant les derniers évènements. Moi-même j’ai trouvé refuge quelque part. Nous sommes ici parce que nous avons constaté que la gouvernance économique, politique du pays nous as emmenés là où nous sommes, tout cela était basée sur une gouvernance de l’État qui était parcellaire, familiale, clanique etc. C’est là que nous condamnons.

RJDH : Donc selon vous l’attaque n’a pour cible que d’autres hommes politiques et non vous?
AMK : Je n’attaque personne, je fais un constat et ce sont des réalités sauf si ce n’est pas le cas vous allez me le dire. Je ne suis pas sûr que vous puissiez me dire que le constat que je viens de faire devant vous est faux.

RJDH : L’artiste dit les politiques achètent des armes pour tuer le peuple?

AMK : Je vous ai parlé du constat que j’ai fait avec des points précis.

RJDH : Vous confirmez que les politiques achètent des armes en Centrafrique pour tuer le peuple?

AMK : Je n’ai jamais vu un politique acheter des armes devant moi pour que je vous dise oui et que c’est un tel qui l’a fait. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je suis en politique parce que moi et ma suite avons constaté que la politique jusqu’à présent n’a pas donné les résultats que les Centrafricains attendent. Quant je dis cela, cela couvre un large spectre de defaut. Cela ne se limite pas seulement à des achats d’armes mais je parle de mal gouvernance, de gouernance clanique, je parle de tout cela en même temps.

I. L’ARRESTATION DE BERTIN BEA ET LE LIMOGEAGE DE BABACAR GAY
RJDH : Le samedi dernier, le secrétaire général par intérim du parti travailliste KNK, Bertin Béa a été arrêté et est maintenu jusque-là à la Section de Recherches et d’Investigations (SRI). Des hommes politiques ont réagi pour dénoncer et appeler à sa libération. Vous aussi vous vous inscrivez dans cette logique ?

AMK : Oui absolument. Je fais d’ailleurs partie des partis et associations politiques qui ont signé cette déclaration à travers laquelle nous demandons que Bertin Béa soit libéré sans condition et immédiatement. Pourquoi l’ai-je fait et pourquoi m’y suis-je associé? Moi je suis un républicain et je soutiendrai jamais la sédition ni quelques tentatives de déstabilisation dans mon pays et dans un autre pays. A l’observation des faits qui ont amené à cette arrestation, je n’ai pas vu d’éléments qui peuvent me permettre de dire que ce Monsieur s’est mis en sédition ou a cherché une déstabilisation de notre pays. Mais fondamentalement je dis qu’il faut que nous évitions de tomber dans les erreurs du passé c’est-à-dire de faire en sorte que l’expression politique légitime amène quelqu’un à être arrêté. Il faut que chacun puisse s’exprimer clairement sur la vision politique des choses. Nous comprenons qu’il est arrêté parce qu’il aurait tenu des propos séditieux. Mais c’est après qu’il ait été arrêté que l’on cherche les éléments sonores à travers les radios pour corroborer tout cela, cela me semble un peu étrange.

RJDH : C’est cela qui fait une enquête judiciaire?

AMK : Mais faut-il l’arrêter d’abord et chercher les élements de preuve après? Mais c’est à vous que je pose la question?

RJDH : Ne comprenez-vous pas les motifs d’arrestation de Bertin Béa. Il lui est reproché des propos incitants à la révolte etc?

AMK : Lesquels?

RJDH : Ce sont les propos du Ministre d’État à la Justice sur les ondes, M. Aristide Sokambi?

AMK : Vous ne m’appelez pas sur ce plateau pour interpréter les propos de quelqu’un d’autre. Dites-moi quels propos séditieux et je vous répondrais. Je le fais exprès. Aujourd’hui, nous ne savons pas quels sont ces propos. Alors si aujourd’hui la question reste pendante je ne veux pas commenter autre mesure. Je dis seulement que si les faits ne sont pas avérés, il faut que cette personnalité soit libérée purement et simplement si c’est parce qu’elle exprimé des propos politiques légitimes. Si maintenant on donne la preuve que les propos ont été des propos séditieux, des propos qui tendent à amener des troubles dans le pays, mais il faut que cela soit mis sur la table et à partir de ce moment là oui.

RJDH : Mais si déjà vous demandez sa libération hic et nunc, comment la justice va faire son travail? Vous demandez sa libération avant l’aboutissement des enquêtes?

AMK : Si je comprends bien, tel que vous me parlez-vous, qu’on peut venir arrêter quelqu’un sur la base de ce l’on subodore et ensuite aller chercher les preuves, vous qui êtes un défenseur de la liberté? Je voudrais avoir votre opinion là-dessus.

RJDH : Nous posons des questions au RJDH M. le président mais on voudrait savoir les positions des hommes politiques, ce n’est pas que le RJDH prend position pour tel ou tel homme politique. Mais puisque vous appelez à sa libération avant même l’aboutissement des enquêtes. C’est dans cette dynamique que la question a été posée. Ne fallait-il pas laisser les enquêtes aboutir avant de demander sa libération puisque vous avez dit que vous ne maitrisez pas les éléments du dossier.

AMK : Non j’ai été clair : les éléments dont je dispose ne me permettent pas de dire que Bertin Béa a tenu des propos séditieux.

RJDH : Vous ne croyez pas à l’accusation portée par le gouvernement?

AMK : Je n’ai pas dit que je n’y crois pas, j’ai dit que je n’ai pas trouvé d’éléments qui en mon entendent me prouvent cela.

RJDH : Il y a une certaine partie de l’opinion nationale qui lie l’arrestation de Bertin Béa à la déclaration de candidature de l’ancien président François Bozizé. Vous faites également le même constat ?

AMK : Là lier à cette déclaration, quiconque à travers le monde peut se déclarer candidat. Vous avez bien vu que Laurent Gbagbo est en prison?

RJDH : Laurent Gbagbo n’est pas François Bozizé, il est en plus Ivoirien.

AMK : Non non permettez que je puisse faire des parallèles, nous réfléchissons, et sommes des gens ouverts, vous n’allez pas m’enfermez dans une boite.

RJDH : Imitons les bons exemples?

AMK : C’est tout à fait un bon exemple. Laurent Gbagbo est en détention mais il s’est déclaré candidat à la présidentielle de son pays. Quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, on peut se déclarer à tort ou à raison candidat mais cela ne peut pas constituer un motif pour arrêter quelqu’un qui lui-même n’est pas ce candidat là même si il est porteur à travers son parti de cette candidature.

RJDH : Donc vous la candidature de François Bozizé ne vous gêne pas?

AMK : La question n’est pas là. Elle est plutôt de savoir si elle est un mobile suffisant pour arrêter le Secrétaire Général par intérim du parti. Moi je ne suis pas KNK.

RJDH : Mais vous êtes hommes politiques et nous parlons des hommes politiques.

AMK : J’ai répondu sans détour et sans gêne.

RJDH : Il y a aujourd’hui des polémiques autour de la candidature de François Bozize. D’aucuns disent que vu les sanctions internationales placées sous l’ancien président centrafricain et le mandat d’arrêt international lancé contre lui par les autorités de la transition centrafricaine, François Bozize ne devrait pas annoncer sa candidature?

AMK : Moi je ne suis pas responsable des turpitudes des uns et des autres, je n’ai pas poussé le candidat de ce parti à se présenter aux élections. J’ai mon opinion sur la question et si j’ai un conseil à donner, j’aurai suggéré à cette personnalité de se mettre en retrait de la vie politique du pays, si c’est cela que vous voulez me faire dire.

RJDH : Et pourquoi vous dites cela?

AMK : Les raisons sont simples. C’est une personnalité relativement polémique dans le sens où il est incriminé comme étant l’une des sources de la crise que vit le pays. Mais je répète que je ne suis ni son conseiller ni le membre de son parti.

RJDH : Mais il y a plusieurs personnalités polémiques en Centrafrique, pourquoi est-ce que vous conseillerez seulement à Bozizé de se mettre en retrait de la vie politique.

AMK : Parce que c’est de lui que vous me parlez.

RJDH : Le deuxième volet de la première partie de cette grande interview c’est la démission du Général Babacar Gay de la Minusca. Vous en apprenant cette nouvelle, qu’elle a été votre réaction?

AMK : En réalité c’était une tristesse de plus, une tristesse de ce que notre pays, mois après mois, semaines après semaines, s’illustre par des actes négatifs dans sa vie politique, sociale et économique. Là encore nous nous sommes faits remarquer, parce que les forces internationales, plus qu’ailleurs s’adonnent à des actes répréhensibles sur la population. Le Général Babacar Gay a dit lui-même que le secrétaire général des Nations Unes souhaitait qu’il y ait tolérance zéro sur ces questions et il a appelé à la responsabilité institutionnelle, raison pour laquelle il a accepté de démissionner tout en endossant donc cette responsabilité institutionnelle sur des faits qui ne lui sont reprochés, à lui mais n’est-ce pas à ses troupes, sous-entendu donc qu’il n’aurait pas su soit les tenir soit mener les actes qu’il fallait mener. Je peux simplement me réjouir de ce qu’il y ait une attitude ferme du secrétaire général des Nations Unies sur ces questions, parce qu’il y a des filles et fils de Centrafrique qui ont subi des actes atroces et jusqu’à aujourd’hui nous n’avons pas pu voir le moindre résultat des résultats qui ont été ouvertes.

RJDH : Vous déplorez cela?

AMK : Oui bien sûr, il s’agit des compatriotes. Qui pourrait accepter qu’un compatriote ou quelqu’un d’autre puisse subir des actes de la sorte.

RJDH : Il y a tout de même une difficulté, comment lier la responsabilité des actes commis et la fonction du Général Babacar Gay?

AMK : Je vous ai répondu tout à l’heure. Il y a la notion de responsabilité institutionnelle, c’est-à-dire vous êtes responsables d’une institution, vous ne commettez de crime mais vous endosser la responsabilité morale, juridique mais dans le cas d’espèce, il s’agit de la responsabilité morale. Et il y a des institutions qui estiment que lorsque vous endossez la responsabilité morale, vous en tirerez toutes les conséquences.

RJDH : Amnistie Internationale avait publié quelques jours avant la démission de Babacar Gay un rapport et les mêmes faits reprochés aux Casques sont également reprochés aux troupes de la Sangaris, mais jusque-là c’est le silence radio.

AMK : En toute logique, je souhaite ardemment que les enquêtes promises par la partie française, puissent être menées et ceci en collaboration avec les institutions judiciaires de notre pays et avec une certaine pour les Centrafricains afin qu’ils sachent que justice sera rendue à ces enfants qui ont subi ces actes atroces.

RJDH : Pensez-vous qu’un jour les résultats des enquêtes seront publiés?

AMK : Très honnêtement, tel que moi assis maintenant sur ce plateau, je peux vous donner l’assurance que la France va publier les résultats des enquêtes? Je ne peux que l’espérer ardemment et rester vigilant dans ma posture politique.

II. La prolongation de la transition
RJDH : Par une décision de la CEEAC, la durée de la transition en République Centrafricaine a été prorogée. Quelle réaction avez-vous lorsqu’à quelques jours de la fin de la transition, la CEEAC prend la décision de proroger la transition?

AMK : Cela n’est que normal, il y a des polémiques qui n’ont leur raison d’être d’ailleurs au forum, il avait été demandé par tous que la transition devait être prolongée en vue d’organiser des élections et de bien les organiser. La seule chose est que nous n’avions pas fixé de délai. Nous avons demandé que les autorités de la transition, toutes les institutions et l’ANE puissent s’asseoir ensemble et fixent des dates crédibles et pour cela, il fallait qu’on prolonge la transition. La première étape n’a pas été faite comme souhaité et les dates ont été fixées de manière péremptoire. C’est ce que nous regrettons amèrement. Par contre pour la deuxième partie, nous avons décidé que la partie centrafricaine demande la prolongation, la Charte Constitutionnelle prévoit un mécanisme des trois têtes de la transition. C’est ce qui a été fait et obtenu.

RJDH : Lorsque vous parlez des polémiques qui n’ont pas leur raison d’être, nous supposons que vous faites allusion à l’ancien Président Elie Doté qui évoque l’idée de la troisième transition qu’il espère diriger.

AMK : Vous ne me mettrez que mes propres mots dans ma bouche. Quand je parle de polémiques, je pense à beaucoup de Centrafricains qui se sont posé des questions sur la prorogation de la transition. Il y a eu même de l’angoisse inutilement véhiculée et encadrée selon moi. C’est là que je parle de polémiques. Dans notre pays, on aime créer des situations pour faire peur les populations et créer de l’angoisse et je trouve cela navrant. Nous devons nous attaquer aux vrais problèmes.

RJDH : Nous citons l’ancien premier ministre parce que c’est lui qui a pris position ouvertement.

AMK : La position que je prends n’est pas relative à un individu mais au corpus et à la question posée. Lorsque nous évoquons les positions auxquelles vous faites allusion, il y a un véritable questionnement, c’est-à-dire les conditions de préparation des élections, le processus électoral pose immanquablement des problèmes qui risque de nous conduire à des élections qui risque de nous faire reculer au lieu d’avancer. Là c’est d’un. De deux, les positions prises çà et là nous font dire que la question de paix et de sécurité a d’énormes défis à l’heure actuelle. Je comprends dans les déclarations des uns et des autres sur la prorogation de la transition que beaucoup estiment qu’il serait préférable de sécuriser le pays, de préparer des élections vraiment paisibles, de ramener la cohésion sociale avant d’arriver à cela. Maintenant la route pour arriver à cela, il y a la question du chemin critique : plusieurs chemins mais il y en a un qui est le meilleur. Je pense qu’il aurait été mieux qu’au sortir du forum, comme nous l’avons dit que nous nous asseyons autour d’une table, de regarder les contraintes et les défis et de fixer une date crédible. Or, ce n’est pas ce que nous avons fait. Mais comment fera-t-on si nous arrivons au 30 décembre sans avoir organisé les élections?

III. Le vote des refugiés
RJDH : Toujours dans l’optique des élections, le vote des réfugiés et personnes déplacées anime les débats dans le pays. Malgré le verdict de la Cour Constitutionnelle de Transition demandant à l’ANE de faire voter les réfugiés, il y a encore des entités politiques et une partie de la société civile qui plaident pour le contraire. Cela fait l’objet de la session du parlement de la transition. Etes-vous favorable au vote des réfugiés ?

AMK : Je voudrais que nous regardions cette question depuis son origine. Jusqu’aux dernières décisions que vous avez évoquées la RCA disposait d’un Code Électoral qui a été voté par le CNT, qui fut promulgué et avant qu’il ne soit promulgué il a été à la Cour Constitutionnelle de transition et la Cour Constitutionnelle à cette époque n’y a pas vu d’inconvénient, n’a pas évoqué la question des réfugiés. D’où vient-il qu’à l’occasion de ce que le CNT avait convoqué pour deux aspects spécifiques dans le Code Électoral qui étaient le couplage des élections et la suppression de la biométrie. C’est à ce moment qu’on a introduit la question du vote des réfugiés. Cela n’a pas été évoqué avant c’est-à-dire avant qu’au niveau international qu’on puisse commencer à parler du vote des réfugiés. Et puis ce texte est revenu. Pouvez-vous me dire d’où vient le problème?

RJDH : Maxime Kazagui est contre le vote des réfugiés.

AMK : Personnellement je l’ai exprimé dans mes interventions et par écrit.

RJDH : Mais aujourd’hui la Cour Constitutionnelle dit non et nous croyons que sa décision s’impose. Lors de l’ouverture de la session au CNT, le président Alexandre Ferdinand Nguendet a appelé les Conseillers Nationaux à voter pour le vote des réfugiés. Pourquoi ce revirement?

AMK : Une fois encore vous voulez me mettre les mots des autres dans ma bouche. Vous voulez que je réponde des turpitudes des autres. J’ai dit la Cour Constitutionnelle a donné un avis qui est le sien. Il y a d’éminents juristes qui ont donné des avis contraires. Moi je fais partie des gens qui ont donné un avis conntraire. Vous parlez de ce que l’avis de la Cour doit s’imposer mais pourquoi le texte revient-il au CNT? S’il revient pour la formalité, qu’est-ce qu’on fait?

RJDH : Vous allez toujours voter contre?

AMK : Je viens de vous donner ma position?

RJDH : Malgré l’arrêt de la Cour Constitutionnel de Transition?

AMK : Un arrêt c’est une question technique, juridique. Elle ne pèse pas sur mon évaluation de la faisabilité de cet acte-là. Elle ne pèse pas sur mon évaluation des risques que peut apporter cette question. Cela ne peut pas me dédouaner de donner mon avis qui peut être pour ou contre. N’en faites pas un diktat.

RJDH : Cet organe veille à la constitutionnalité des lois et textes votés par le parlement. Elle prend une décision, vous dites qu’elle ne vous impose pas. Or, cela entre bien dans ses prérogatives?

AMK : Une question s’il vous plait? Ce texte avait déjà été voté par le CNT avant de revenir encore. Vous pouvez me dire?

RJDH : Peut-être qu’à cette époque le vote des réfugiés ne représentait pas une priorité été l’esprit n’avait pas une considération poussée du vote des réfugiés.

AMK : Vous voulez me dire que le droit évolue en fonction des situations conjoncturelles.

RJDH : Mais la biométrie avait été voté avant que le CNT ne puisse revenir dessus?

AMK : Comprenez dans ce pays que les gens peuvent avoir des positions contraires aux institutions sans pour autant être séditieux.

RJDH : Il y a une question à laquelle vous n’avez pas répondu. Pourquoi le revirement du président du parlement provisoire?

AMG : Il faut lui poser la question, ne la posez pas à moi. Quant à moi, si je dois changer d’avis, il faut qu’on me donne des raisons suffisantes pour le faite.

IV. Élections législatives et présidentielle
RJDH : Aujourd’hui, environs un mois et demi avant le premier tour des élections, il y a des blocages qui se font toujours visibles. Nous citons le code électoral en examen au CNT, le recensement électoral non encore terminé, le bouclage du budget etc. Etes-vous inquiet par cette situation ?

AMK : Vraiment je suis très inquiet. Les faits que vous avez cités, vous avez fait à raison. Là encore vous n’avez cité que des faits, ils sont têtus et tangibles. Ils n’ont pas tous été cités. Moi comme les Centrafricains, nous sommes inquiets et avons le sentiment qu’on veut nous amener à marche forcée vers des élections même si tout n’est pas prêt pour y aller avec tous les risques que cela peut poser. Cela est dû à un manque de concertation et d’échanges. Si cela était fait, nous fixerions des dates crédibles et tenables pour ces élections.

RJDH : Il n’appartient pas aux hommes politiques de fixer la date des élections?

AMK : Je dis qu’il n’y a pas suffisamment de concertation sur cette question.

RJDH : Donc pour vous, les élections ne sont pas tenables aujourd’hui?

AMK : Je suis inquiet parce qu’il y a des délais incompressibles aujourd’hui. Il faut déjà finir les inscriptions sur les listes électorales et obtenir un fichier électoral. Il faut que les candidats s’inscrivent et avant qu’ils ne s’inscrivent, ils doivent connaitre les circonscriptions électorales. Aujourd’hui si vous connaissez les circonscriptions électorales et les listes, vous me les donner et je serai très heureux. Mécaniquement tous ces retards nous amènent à nous interroger sur l’organisation des élections aux dates indiquées. Ce que je dis est compréhensible et ne peut pas être un sujet de polémique.

RJDH : Vous êtes donc favorable au report des élections.

AMK : Il faudrait proposer des dates en parlant avec des gens.

RJDH : Et les hommes politiques ne disent rien?

AMK : Vous ne pouvez pas dire que les hommes politiques ne disent rien et qu’après ils sont arrêtés et apparemment vous soutenez cela. Il y a beaucoup d’hommes politiques qui ont manifesté leurs inquiétudes sur cette question. Vous ne pouvez pas dire ca.

RJDH : Une quesiton personnelle, seriez-vous candidat à ces prochaines élections?

AMK : Les membres de mon bureau sont avec moi. Nous irons au congrès dans une ou deux semaines. Le congrès le dira mais je sais que vous m’observez et voyez comment est-ce que je mène les activités politiques. A vous de voir?

RJDH : Quel sera votre rêve pour les prochaines élections?

AMK : Je serai certainement candidat aux législatives mais pour la présidentielle, il appartient à mon bureau politique d’en décider.

RJDH : Vous serez candidat à la candidature de l’ANC?

AMK : Non je ne le dis pas ici.

RJDH : Vous y avez pensé?

AMK : Oui j’y pense.

RJDH : A deux mois des élections, vous ne faites toujours pas de déclaration?

AMK : Non la décision sera prise bientôt. Vous savez Marguarette Tatcher a dit que « si vous voulez transformez votre nation, dirigez-la » et je souhaite que cela vous réponde. Je veux transformer ma nation.

RJDH : Vous serez alors candidat?

AMK : Je vous ai parlé, c’est vous qui tirez vos conclusions.

RJDH : Quels seraient vos atouts? Les atouts du candidat de l’ANC?

AMK : Un homme neuf, qui n’a participé en rien à toutes les mal gouvernances passées, qui a une vision politique et économique pour le développement de son pays; une gestion politique et économique basée sur autre chose que la gestion fiscaliste de l’Etat; une vision basée sur la production de richesse et sur le fait que tout le monde doit vivre ensemble.

RJDH : Vous reconnaissiez au début de cette émission que vous atterrissiez tardivement en politique en raison des tares constatées. N’est-ce pas un handicap pour vous ?

AMK : Je pense au contraire que c’est un atout de virginité, de ce que je n’ai aucun complexe et je ne suis attaché à personne, que je ne dois politiquement rien à personne.

RJDH : Votre parti a des contacts avec d’autres partis, comme disait Me Nicolas Tiangaye, personne ne gagnera seul?

AMK : Je parle avec d’autres partis, je réfléchi avec d’autres partis?

RJDH : Quels sont ces partis?

AMK : Ils sont nombreux et cela est très variable selon les circonstances, les questions et autres.

RJDH : Des alliés en vue des élections?

AMK : Non je parle de partis politiques avec lesquels je discute des questions précises, des questions d’intérêts communs. Quand je tisserai des alliances vous les saurez?

RJDH : Les élections législatives et présidentielle nécessitent des moyens, avez-vous des soutiens?

AMK : Pourquoi extérieur? Les soutiens viennent de partout et nous en avons.

RJDH : Des gens qui promettent de mettre de l’argent?

AMK : Il ne s’agit pas gens qui promettent de mettre de l’argent. Je suis un homme d’affaires et je sais organiser un projet. Le financement d’un projet vient de plusieurs sources possibles.

RJDH : Merci Monsieur le président.
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