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De Eyadéma à Diendiéré: Quand un militaire a bu, il finit par boire
Publié le lundi 21 septembre 2015  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
Le général Gilbert Diendéré
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Par André Silver Konan

Le Général Gilbert Diendiéré ou qui a bu boira. L’histoire africaine regorge d’exemples de ce genre où un militaire, généralement un général, qui a tenté une fois de renverser les institutions, ou a été impliqué dans un putsch réussi ou non, finit par mener lui-même un putsch. Piqûre de rappel.

Le Burkinabé Diendiéré est parmi les militaires qui renversent le 15 octobre 1987, dans le sang, le capitaine Thomas Sankara (qui est lui-même impliqué dans le coup d’Etat de Saye Zerbo, en 1980, puis dans celui de Jean-Baptiste Ouédraogo en 1982 et qui finit par prendre lui-même le pouvoir en 1983). Lors de la révolution d’octobre dernier (ndlr: 2014) qui fait fuir Blaise Compaoré (qui a fini lui aussi par prendre le pouvoir à Sankara, qu’il avait aidé dans son putsch), il (ndlr: Diendiéré) est le principal artisan de la prise de pouvoir par le capitaine Isaac Zida. Le 17 septembre 2015, il finit par prendre le pouvoir. Soit dit en passant, je soutiens qu’il va rendre gorge, sous la pression populaire et internationale.

Du Togolais Gnassingbé Eyadéma, on retient qu’il fait partie de ceux qui ont ouvert les premières pages de putschs militaires sanglants en Afrique, après les putschistes zaïrois. Impliqué dans l’assassinat de Sylvanus Olympio en janvier 1963, il finit lui-même par prendre le pouvoir le 13 janvier 1967.

Du Zaïrois Mobutu Sesse Seko, on retient l’ambition dévorante d’un petit soldat reconverti journaliste, puis politicien. Acteur de l’arrestation de Patrice Lumumba en 1960, il finit par renverser Joseph Kasa-Vubu en novembre 1965.

Le Centrafricain François Bozizé est le prototype du général qui ne lâche jamais le morceau. Premier coup d’Etat foireux en 1982. Deuxième coup d’Etat foireux en 2001. Troisième coup d’Etat réussi en 2003. Il est sûr qu’il se prépare à un autre coup actuellement, de son exil forcé.

Quant au Congolais Denis Sassou N’Guesso, il est impliqué dans toutes les mutineries, dans son pays, entre 1968 et 1977. Le 8 février 1979, il finit par prendre le pouvoir. Il ne le lâchera plus jamais. Et même quand il le perdra dans les urnes en 1992, il le reprendra par les armes en 1997.

L’histoire est un recommencement, c’est connu ! Mais la morale de l’histoire est simple : toujours se méfier d’un général qui a tenté de faire un coup d’Etat ou qui a été impliqué dans un coup d’Etat.

Le futur président élu du Burkina Faso est prévenu. Les premiers soldats à écarter par tous moyens se nomment Zida et Diendiéré (ce n’est pas moi qui le dis, c’est Machiavel qui l’exige). IBK (ndlr: Ibrahim Boubacar Kéita) l’a bien compris au Mali, il a mis sous l’éteignoir le capitaine Amadou Haya Sanogo, l’homme qui a mené le coup d’Etat le plus stupide du monde. En Guinée, Alpha Condé fait bien de tenir loin de lui, le fantasque Dadis Camara. Au Burundi, le général Nyombaré va récidiver, c’est quasiment certain. Qui vivra verra !

André Silver Konan
Journaliste-écrivain
Spécialiste du Burkina Faso

Source: http://guineetime.com/
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