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L’absence de l’économie agonise nos populations
Publié le vendredi 25 septembre 2015  |  Centrafrique Libre
Population
© Autre presse par DR
Population centrafricaine
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La relance économique dont on faisait état dans la feuille de route de la transition, s’est révélée sans réponse de la part du gouvernement comme un courrier que vous adressez à un destinataire et celui-ci ne répond pas. La transition n’a pas répondu à la relance économique tout comme pour les autres options de la feuille de route.

La RCA dispose d’une économie embryonnaire, elle a subi dans les années 80 une baisse drastique avec le départ des entreprises françaises et tout pour le reste est portée par quelques 14 entreprises au sens d’entreprise. Elle a résisté aux chocs des différents coups d’états que le pays a connu, jusqu’à ce terrible jour où l’indescriptible avènement de la séléka a tout ravagé. Les séléka n’ont pas seulement mis à sac l’économie, ils ont dépouillé systématiquement tous les acteurs économiques du pays, et mis à zéro toute capacité d’investissement. Les quelques acteurs économiques qui ont réussi à s’échapper ne sont pas à ce jour de retour dans le pays.

Comme toujours, l’économie de la RCA vit de l’exportation du bois et de l’exploitation mafieuse de l’or et du diamant. Cette économie est opaque, elle est aux mains du gouvernement et les opérateurs mafieux du secteur. C’est ici que les membres du pouvoir s’enrichissent. En effet, c’est une espèce de business qui fonctionne au niveau de l’État et les acteurs mafieux qui tirent profit. Cette économie ne profite ni à l’État et ni aux populations. Elle profite uniquement aux tenants de ce business. De ce fait, ceux qui sont en haut de la société vivent mieux et ceux d’en bas de la société, vivent dans une précarité mortifère.

Les sociétés de la place que sont et pour ne citer que celles-là qui font de la résistance face à cette terrible conjoncture, TOTAL, CASTEL, SDV, HUSACA et les 4 opérateurs de la téléphonie mobile ne savent plus où mettre la tête, certaines d’entre elles ont déjà réduit l’effectif du personnel, ce qui n’est pas toujours suffisant, elles sont dans toutes les recherches possibles de réduction des coûts afin de limiter si elles peuvent le résultat négatif qui s’avère inévitable.

Les Opex de ces sociétés dépassent plus de 2 fois leur revenu mensuel. Compte tenu du caractère parfois spécifique de leur activité certains coûts sont incompressibles. Ces sociétés en difficultés croupissent sous des redevances fiscales et sociales. Ces sociétés n’embauchent plus. Pas de travail pour les centrafricains qui en recherchent un.

Les centrafricains sont entrain de se réapproprier le commerce informel pour se défendre et vivre. C’est un commerce de subsistance, les ventes à la sauvette. Il y a une explosion. Et l’absence de l’État fait le lit à ce commerce qui se développe dans le désordre. Face à ce secteur, l’État est impuissant à l’indéfini. Les acteurs de ce secteur s’en tiennent comme un moyen de se défendre et s’opposent à toute intervention de l’État comme par exemple la taxe ou tout document administratif libératoire d’exercer.

Ce secteur informel comme à l’accoutumée causera à l’avenir de sérieuses difficultés à l’État et un manque à gagner considérable pour les recettes fiscales.

Dans l’arrière-pays, l’agriculture qui fait vivre les 80% des centrafricains a disparu à cause de l’insécurité qui les empêche d’aller travailler leurs champs. Les peuhls sont en armes tirées avec les cultivateurs avec qui jadis, ils vivaient en parfaite cohésion. Les cultivateurs ont tous quitté leurs villages pour trouver refuge dans les camps de concentration appelés centres des déplacés, gardés par la MINUSCA pour leur sécurité.

Par exemple à Bambari, les paysans font des petites semences à côté de leurs maisons, ils ne peuvent plus aller loin dans la brousse pour faire de grandes plantations. Juste ce qui peut permettre de vivre. Donc, plus de coton, plus de café, plus de manioc, plus d’arachides, plus de sésame, plus de maïs, plus d’élevage de cabris, de poulets sauvages, de porcs, etc. Bangui et ses provinces sont dans l’agonie.

Ici à Bangui, les denrées alimentaires sont chères sur le marché. Tous les prix ont augmenté. Les centrafricains ne mangent qu’une seule fois dans la journée et faut-il encore penser qu’ils mangent à leur faim ; ils se plaisent d’appeler cela « mort subite ».

Une population qui ne mange pas à sa faim est faible et manipulable à la miette de pain tendue et ne peut s’adonner avec force au travail. Il y a une culture du moindre effort qui s’installe dans nos populations. Si on ne travaille pas assez, il nous sera difficile de s’en sortir.

Les familles nombreuses souffrent de cette ration alimentaire drastique imposée par la crise insécuritaire. La sous-alimentation est bien là. Les années à venir vont être dures pour nos populations, nous devrions y penser et prendre sérieusement conscience. Les élections ne feront pas tout, il nous faut un grand courage de nous battre comme un peuple qui ne veut plus souffrir et engagé à se bâtir un destin grâce à sa force.

Rien et rien au rien pour relancer l’économie. La transition a été un passage à vide économiquement, mais elle a été une occasion bénie d’entichement pour les malfrats et les exploiteurs voyous.

A côté de tout cela, se sont les ONG et la MUNISCA qui sont les patrons de la ville. Les ONG et la MINUSCA sont les déstabilisateurs du gouvernement et de la transition dans son ensemble. Ces organisations issues du secteur du business social cachent au gouvernement les pires réalités de la vie des centrafricains au quotidien. Ce sont elles qui alimentent l’insécurité, premier facteur bloquant de la reprise de l’économie. Elles sont de connivence avec les milices et les fauteurs de troubles. A vrai dire l’insécurité est protégée par le gouvernement et la MUNISCA dans l’optique de rester pour durer.

L’État paie aujourd’hui les salaires aux fonctionnaires grâce à l’aide budgétaire de la communauté internationale, on déplore ce pendant, le manque total d’initiative de l’État dans le domaine de la reprise économique. L’insécurité est le facteur destructeur de la prise de décisions économiques. La transition a tout échoué. La RCA apparaît comme un gros gibier affalé, accroupit sur ces quatre pattes, qui ne peut plus se relever et s’agonise. Nos populations meurent de faim.

Robert ENZA, Entrepreneur politique.
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