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Lettre ouverte des ressortissants de la Nana Mambéré aux autorités de la transition en Centrafrique suite au silence radio du gouvernement depuis la prise en otage des notables et autorités de Baboua.
Publié le dimanche 27 septembre 2015  |  Centrafrique Libre
Christophe
© Autre presse par DR
Christophe Gazam-Béti, ministre conseiller du premier ministre, en matière de la bonne gouvernance et de la restauration de l’autorité de l’Etat
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Nous, ressortissant de la Nana-Mambéré, avons constaté avec beaucoup de regrets l’enlèvement et la prise en otage perpétré sur les paisibles notables et autorités de la ville de Baboua, sur l’axe Bouar-Baboua, après avoir répondu à une convocation de réunion présidée à Bouar par un membre du Gouvernement (Ministre Résidant) de la Transition en juillet dernier, aucune information rassurante, ni aucune preuve de vie de ces otages ne sont données aux familles et aux populations de la localité.

En guise de rappel, il y ’a 69 jours exactement jour pour jour, le 19 juillet 2015 que le Maire de la ville de Baboua et le Sous-préfet, suivi d’un Pasteur ont été enlevés et maintenu en otage par un groupe armé dénommé « Groupe attaque Église de Fatima ».

Quelques jours après cet enlèvement, les négociations ont été ouvertes à Bouar entre les ravisseurs et une Délégation de la Primature dirigée par Son Excellence, Monsieur Christophe GAZAMBETI, ancien Ministre d’État, nommé Chargé Mission en matière de Bonne gouvernance et de la restauration de l’autorité de l’État.

Les ravisseurs ont été identifiés, les autorités locales, préfectorales ainsi que le gouvernement de la transition ont engagé des discussions avec ces derniers afin d’obtenir la libération des otages (le Maire, le Sous-préfet et le Pasteur enlevé lui quelques jours après).

Après ces négociations, le Préfet avait rassuré la population en disant que la sensibilité de la question de prise d’otages et l’engagement des négociations avec les hommes armés nécessitent une finesse et plus de diplomatie pour aboutir à des résultats probants et concluants. Cette politique utilisée par le Préfet vise à ne pas dévoiler l’identité de ces ravisseurs.

A cet effet, un autre communiqué a été publié sur le site internet AFRIQUE NEWS INFO, par les preneurs d’otages sous la référence « Communiqué de Presse N°003-2107B120115S » du 31 juillet 2015, demandant une prise en considération dans les négociations avec les autorités locales, préfectorales ainsi que le Gouvernement de la Transition. Sinon, le vendredi 31 juillet 2015, le Sous-préfet et Mr Le maire seront égorgés à 14 heures et enterrés selon notre religion. Le Pasteur lui ne sera pas exécuter. Grande est notre étonnement de constater malgré les multiples négociations engagées par les autorités, aucune issue favorable n’a été trouvée pour aboutir à leur libération.

Les questions que tout le peuple Centrafricain se posent aujourd’hui est de savoir, quel est le motif de cet enlèvement ? Et, pourquoi le choix de la ville de Baboua ? Cet enlèvement avait pour motif, le versement par Monsieur Jean-Jacques DEMAFOUTH de la somme de trois cent cinquante millions de Francs CFA (350 000 000 Francs CFA) que ce groupe lui réclame suite à l’attaque de l’Église de Fatima qui avait fait plusieurs victimes dont un Prêtre de l’Eglise Catholique ayant trouvé la mort.

Ce même communiqué de préciser : l’attaque du 28 Mai 2014 attribuée à la coalition SELEKA est en réalité l’œuvre de notre groupe c’est-à-dire « GROUPE ATTAQUE ÉGLISE DE FATIMA » dont Monsieur Jean -Jacques DEMAFOUTH étant le commanditaire selon les termes de ce communiqué. Cette attaque a été réalisée sur la promesse de Monsieur Jean -Jacques DEMAFOUTH, mais ce dernier n’a pas honoré ces engagements.

Après plusieurs tractations, un Comité d’urgence a été mis en place pour négocier avec ces ravisseurs, à la tête Monsieur Christophe GAZA-MBETI. Ce comité n’a jusqu’à lors donner une explication qui atteste aujourd’hui que ces autorités sont belles et biens en vie et que les négociations sont toujours en cours pour aboutir à leur libération.

Pour ce faire, je vais devoir vous poser une certaine question en tant que ressortissant de cette région, de la Nana-Mambéré et en votre qualité de Responsable de ce Comité, où en sommes-nous Monsieur Christophe GAZA-MBETI avec les négociations engagées avec ces preneurs d’otages ? Confirmez-vous aujourd’hui avec des informations dont vous disposez suite à vos multiples négociations, que ces otages sont-ils en vie ou exécutés comme le stipule le dernier communiqué en la date du 31 juillet 2015 ?

Monsieur GAZAMBETI avez-vous réellement pris des contacts avec Monsieur Abdoulaye Miskine, comme vous l’avez promis aux notables de Bouar lors de votre visite ? Si oui quelles sont les conclusions que nous pouvons tirez de ce contact ? Ces ravisseurs sont-ils issus du groupe dirigé par Abdoulaye Miskine ? Quel lien peut-on faire entre Abdoulaye Miskine et le Groupe ATTAQUE EGLISE FATIMA ? Avez-vous pris des contacts avec J. Jacques DEMAFOUTH suite aux révélations de ce Groupe ?

Monsieur le Ministre d’État, Vous-même, étant un ancien Chef rebelle de la SELEKA, étiez-vous vraiment la personne la mieux indiquée pour accomplir cette mission délicate? Votre position dans l’ex-coalition Seleka et votre implication dans ces négociations ne sont pas susceptible de radicaliser la position des ravisseurs ?

La population de la Nana-Mambéré attends votre réponse ; dans le cas échéant, elle se réserve le droit d’utiliser tous les moyens légaux et pacifiques pour obtenir du Gouvernement les réponses à ses préoccupations légitimes ;

Quant à nous jeunes ressortissant de la Nana-Mambéré, lorsque toutes les voies de recours seront épuisées sans résultats, nous marcheront à l’exemple du groupe RJ de Monsieur SAYO à pied pour venir à Bangui déclencher la deuxième guerre de Congo wara, notre ancêtre, contre tous les commanditaires, les complices, les responsables, les auteurs et co-auteurs des violations graves de nos droits et d’assassinats programmés de nos ressortissants.

Monsieur le Ministre d’État, nous vous demandons de convoquer une réunion d’urgence avec le Comité dont vous avez la responsabilité de faire la lumière sur la situation de ces otages afin d’enlever cette impasse dans la tête des populations qui n’attendent que leur libération. Si, aucune disposition n’est prise dans les jours à venir, toutes les personnes impliquées en porteront la lourde et entière responsabilité devant la loi.

Nous en appelons l’opinion nationale et internationale à prendre acte de nos préoccupations suite à l’enlèvement de Monsieur le Maire, du Sous-préfet et du Pasteur pour que Justice nous soit rendue.


Pour les Ressortissants de la Nana-Mambéré

Charles MASSI
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