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NOUVELLE EXPLOSION DE VIOLENCES EN RCA : L’éternel recommencement
Publié le dimanche 4 octobre 2015  |  CFI
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© Agence de Presse Africaine par DR
Financement Angolais : le Premier Ministre centrafricain, Mahamat Kamoun face au conseil de transition
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Les démons de la violence ont encore repris du service en République centrafricaine, pour autant qu’ils fussent réellement au repos. La mort d’un conducteur de taxi-moto a mis le feu à Bangui, le dimanche dernier. Face donc à la spirale de violence, le Premier ministre, Mahamat Kamoun, a illico presto, décrété un couvre-feu mais rien n’y fit. Les affrontements intercommunautaires se sont poursuivis durant 3 jours, avec un bilan qui s’est vite alourdi.

D’une vingtaine au départ, on est passé à plus quatre vingt morts et à plus d’une centaine de blessés. Visiblement, la RCA est encore loin du bout du tunnel. Bien que la communauté internationale soit au chevet de ce pays depuis bientôt deux ans, la paix reste introuvable. La Centrafrique est-elle maudite? Sinon, comment comprendre que la mort d’un conducteur de taxi moto, puisse mettre la capitale à feu et à sang ? Certes, c’est une vie qui a été fauchée, mais est-ce une raison suffisante pour mettre Bangui sens dessus dessous? Disons-le, les Centrafricains ont perdu la raison. On a le sentiment qu’ils sont allés si loin dans la bêtise et la bestialité qu’il leur semble impossible de faire marche arrière.

Et pourtant, il faut bien qu’ils comprennent qu’il est temps qu’ils se ressaisissent. Quid des soldats de la MINUSCA ou ceux de la force française Sangaris ? Bon nombre de ces soldats semblent plutôt plus préoccupés à satisfaire leur libido. Leur souci premier ne semble pas celui de protéger les Centrafricains. Il reste que, sur le terrain ou dans l’ombre, des gens travaillent activement à ramener la paix en RCA. Et si les Centrafricains ne font pas preuve de retenue, ils risquent de décourager tous leurs soutiens. Toute chose qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour le pays. Il est évident qu’abandonnés à eux-mêmes, les Centrafricains n’hésiteront pas à s’offrir un génocide. Les dernières violences apportent la preuve qu’il n’y a pas encore eu la paix des cœurs en RCA.

Il y a urgence que la RCA se montre plus disposée à cultiver les valeurs de paix
Mais qui est derrière toutes ces violences ? Les populations, elles, n’aspirent qu’à vivre dans la paix. Qui a donc intérêt à ce que la Centrafrique brûle sans cesse? La Transition? En tout cas, il y a des raisons de penser que certains membres de la Transition sont derrière ces affrontements sanglants à répétition, juste pour prolonger la période de cette Transition et partant, continuer à bénéficier des privilèges de la République. En dehors d’eux, Michel Djotodia et François Bozizé, respectivement mentors de la Séléka et des anti-Balaka, qui, jusque là, sont tenus loin de l’arène politique centrafricaine, pourraient s’employer à travers leurs bras armés, à rendre le pays ingouvernable.

Juste pour assouvir leur vengeance et montrer à la face du monde qu’on a eu tort de les écarter. Mais au-delà de ces personnes, il y a aussi ceux qui exploitent clandestinement les richesses naturelles de la RCA, notamment le diamant. Un éventuel retour de la paix en RCA pourrait mettre fin à leurs activités illicites. Ce désordre, pour ne pas dire cette chienlit, n’est en réalité, que pain bénit pour ces individus tapis dans l’ombre et qui ne demandent que cela pour continuer à piller en toute impunité les précieuses pierres centrafricaines. C’est dire que les ennemis de la RCA sont nombreux. La RCA, il faut bien le dire, incarne aujourd’hui parfaitement le mythe de Sisyphe. Pendant que les uns construisent, les autres déconstruisent. Et il faut toujours tout recommencer.

Il y a donc urgence que la RCA se montre plus disposée à cultiver les valeurs de paix, de tolérance et de vivre ensemble. Car, dans ce contexte de violences, il est quasi impossible de pouvoir organiser des élections crédibles, transparentes et équitables. La RCA a plus intérêt à sortir de cette situation d’autant qu’elle court le risque de se voir mise sous tutelle onusienne. Certes, cette option pourrait ne pas être la meilleure solution, mais elle aurait au moins la clarté de montrer que l’équipe de Catherine Samba-Panza qui était en séjour à New York aux Etats-Unis, a failli et qu’il revient à d’autres acteurs de construire l’avenir de la RCA. Il est vrai qu’avec son retour précipité au pays, on a observé une accalmie, mais il faut noter que la RCA reste toujours en proie à la violence car des tirs ont été entendus dans certains quartiers de Bangui. Du reste, on accuse les éléments de la MINUSCA d’avoir abattu deux civils.

Toute chose que ces derniers démentent. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la RCA va à vau-l’eau car, on a tendance à tout remettre en cause y compris même la Transition à laquelle certains demandent de rendre le tablier. Avec de telles revendications, on se demande combien de temps Catherine Samba-Panza pourra continuer à diriger son pays. Son autorité n’est- elle pas mise à rude épreuve ?

Dabadi ZOUMBARA
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