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Cri de détresse des hôpitaux suite au pillage des Ongs humanitaires
Publié le lundi 5 octobre 2015  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par DR
Cri de détresse des hôpitaux suite au pillage des Ongs humanitaires.
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L’heure est grave au lendemain du dernier regain de tension à Bangui.

Si on a pu dénombrer quelques quarante morts et trois cent blessés, ainsi que 42 000 nouveaux déplacés internes à Bangui, il faut noter que le pire est encore pendant. Un tour des hôpitaux de Bangui, fait ce dimanche 4 octobre 2015 par la Présidente de la Délégation spéciale de la ville de Bangui, Hyacinthe Wodobodé a permis de se rendre à l’évidence. Les premières victimes post-crises, ce sont les bébés centrafricains que les médecins n’ont pas trouvé de médicaments pour les prendre en charge du fait des pillages des Ong humanitaires, adoubé ainsi par les difficultés de transport caractérisées par la paralysie de la circulation urbaine.

A ‘’Emergency’’, Ambretta Pasotti, Coordonnatrice médicale et chef de mission décrit le drame des enfants malades : « C’est depuis 2009 que nous travaillons en Centrafrique. Mais malheureusement au cours de la dernière semaine, nous avons enregistré une réduction drastique d’accès des enfants à nos services. Dans une semaine, nous n’avons reçu que 131 enfants au lieu de 500 auparavant. Cela veut dire que les enfants n’ont pas la possibilité d’arriver à l’hôpital pour recevoir des soins comme il se doit. Par contre, on a enregistré de plus en plus, des cas graves, notamment des cas de paludisme sévère qui ont besoin de la transfusion du sang et d’un traitement rapide, également nombreux cas des décès à l’arrivée, souvent parce qu’il faut parcourir des kilomètres à pied. » a-t-elle décrit.
Même situation au niveau de Complexe pédiatrique de Bangui. Par contre, très choqué par les actes de vandalisme perpétrés contre les Ong humanitaires qui soutiennent les hôpitaux de la place, Dr Jean Chrysostome Gody, Directeur dudit complexe interpelle la conscience des centrafricains, sur ce qui est bien pour eux et ce qui n’est pas bien.

« Je ne comprends pas que l’africains aujourd’hui, lorsque des êtres humains qui savent faire des choses viennent aider les autres, il pense qu’ils viennent occuper le terrain, et au nom de quoi, je ne sais pas. Alors, ces êtres humains qui ont un autre niveau de conscience et qui viennent nous aider, on les a empêchés de venir. Il est arrivé à un moment où je m’étais retrouvé sans médicament devant des cas graves. Et ce jour-là, j’ai dû aller voir d’autres partenaires de l’Ong ‘’Action contre la faim’’ pour récupérer des médicaments là-bas, les transporter sur mon épaule, accompagné de quelques étudiants en médecines pour venir avec et soigner des enfants centrafricains. Même au niveau de ‘’Action contre la faim’’ ils sont allés encore le mardi suivant pour casser et tout vandaliser. » a-t-il déploré.

La tournée dominicale effectuée dans ces hôpitaux par Hyacinthe Wodobodé, Maire de Bangui lui a permis de constater par elle-même les effets néfastes des derniers pillages sur la prise en charge des malades. « Ce que j’ai vu, ce n’est pas un drame ; mais une catastrophe ! » s’est-elle exclamée au sortir de la pédiatrie où seul Dr Gody et deux étudiants en médecine travaillent nuit et jour pour sauver des enfants dans des conditions difficiles. Elle a profité de sa visite pour encourager les équipes médicales encore sur le terrain dont l’Ong ‘’Emergency’’ :
« Ma visite, c’est aussi pour témoigner toute ma gratitude et ma reconnaissance au nom de la municipalité de Bangui à l’Ong internationale ‘’Emergency’’ qui, malgré les événements malheureux de ces derniers temps, n’a pas fermé une seconde sa porte, afin de sauver nos bébés et nourrissants, parfois eux-aussi victimes des violences. Je dis encore merci à l’équipe d’Emergency, car je sais que beaucoup d’Ong ou souffert dans les dernières violences, surtout celles qui ont vu leurs sièges et matériels de travail pillés et vandalisés du fait de l’irresponsabilité de certaines personnes qui les ont inutilement indexées. »

Notons que l’Ong ‘’Emergency’’ accueillait plus de 500 enfants de 0 à 14 ans par semaine ; alors qu’aujourd’hui, seulement 30% ont accès aux services de cette Ong.
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