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OPINION/La conférence de Brazzaville pour éviter l’application des résolutions des Nations Unies
Publié le mercredi 23 juillet 2014  |  LNC
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© Autre presse par DR
Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké
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Il faut se rendre à l’évidence que, d’une part, la décision d’aller signer un accord de cessez-le-feu à Brazzaville est une ruse que les Chefs d’Etat de la CEMAC et la France veulent utiliser pour éviter de désarmer les groupes armés (Séléka et Anti-Balaka) comme l’exigent les résolutions des Nations Unies et d’autre part, le peuple centrafricain n’a pas fini de digérer l’humiliation que ces Chefs d’Etat avaient infligée à leur Présidente lors de la rencontre tenue à Malabo (Guinée Equatoriale) le 27 juin 2010. Il faut retourner à l’époque où les européens s’étaient réunis pour organiser le partage de l’Afrique pour comprendre ce qui s’était passé à Malabo.

Ce mécontentement des centrafricains s’amplifie de jour en jour à travers de nombreuses indignations des uns et des autres. Le problème, c’est que la concernée, résigné dans son rôle de se plier aux décisions de ses parrains, ne semble pas être touchée par cette humiliation. C’est encore elle qui insiste pour que cette décision qui a été prise dans son dos puisse être appliquée pour l’avenir de son pays sans condition.

Comme une machine à répéter, elle et son Premier Ministre nous chantent que c’est la meilleure résolution que les centrafricains vont signer pour résoudre nos problèmes. Ils ont oublié que les accords de Ndjamena, Libreville et Brazzaville avaient été décidés et organisés par les mêmes personnes et que tous ont échoués.

Malheureusement, les mêmes démons reviennent mélanger la capacité de réflexion de nos dirigeants pour les pousser à entraîner, encore plus, la population dans le néant. Il faut se rappeler qu’au moment où l’opinion publique centrafricaine convergeait vers la prise de décision de désarmement de tous les quartiers de Bangui, notre illuminé Premier Ministre avait décidé du désarmement volontaire contrairement aux résolutions des Nations Unies. Curieusement, après l’échec de cette opération, non seulement il ne se justifie pas mais tente encore avec la Présidente et les mêmes Chefs d’Etat à imposer l’aventure de Brazzaville dont l’échec est prévisible.

En clair, la France, la Misca et le gouvernement centrafricain souhaitent utiliser le sommet de Brazzaville pour éviter l’application des résolutions des Nations Unies et faire porter aux centrafricain cette responsabilité. Après le sommet de Brazzaville, le désarmement ne sera plus à l’ordre du jour et la France, la Misca justifieront leur manquement par les résolutions qui sortiront de Brazzaville. Entre temps, leurs soldats continueront à s’implanter dans notre pays pour une autre raison que celle d’apporter la paix en RCA. Ils ne seront plus obligés de justifier leurs salaires de touriste et l’utilisation des fonds de leurs fonctionnements en RCA.

La France ne souhaite surtout pas s’engager dans l’opération de désarmement pour ne pas subir d’autres pertes de ses soldats. Ce qui pourra alerter l’opinion publique française qui n’est pas majoritairement favorable à cette présence des soldats français en Centrafrique. Le gouvernement de François Hollande souhaite simplement installer son armée dans notre pays pour sécuriser ses intérêts alors ce n’est pas le rôle que lui a été assigné en RCA. C’est ce que font aussi les Généraux de la Misca qui assistent aux réunions des Séléka et des Anti-Balaka, mais ne les empêchent pas de continuer à massacrer la population civile en les désarmant. L’ensemble des forces étrangères trouve tous les prétextes possibles pour empêcher la mise en place de notre armée nationale afin de lui permettre de régner en maître. Entre temps, cette force étrangère avait laissé les Séléka piller la poudrière de l’armée et les avait accompagnés au centre nord du pays avec ces armes pour constituer le contre-pouvoir du gouvernement de Bangui. On veut transformer notre pays en une république fédérale où il faut une alternance de pouvoir entre les 10% des musulmans et les non-musulmans. Il faut remarquer que la France n’a jamais souhaité une sanction contre les Djotodia qui curieusement a repris la tête d’une rébellion qu’il avait dissoute. Au même moment où cette décision d’aller à Brazzaville a été prise, le Directeur Général de Total rencontrait Djotodia au Niger et le général Mokoko de la Misca assistait à la réunion qui avait cautionné le retour de Djotodia sur la scène politique centrafricaine et l’arrivée de Monsieur Le Drian à Bangui.

Cette conférence de Brazzaville est un piège pour notre pays

Normalement si les Anti-Balaka et les Séléka veulent faire la paix, ils n’ont pas besoin d’une cérémonie spéciale pour cela parce qu’avant tout, il faut cette paix pour le fonctionnement et le vivre ensemble dans la société centrafricaine. Ils n’ont pas besoin des Chefs d’Etat étrangers pour leur dicter ce qui est bon ou pas pour la nation.

Après la conférence de Brazzaville, il aura toujours un groupe qui dira que certains points des accords n’ont pas été respectés et la guerre va reprendre comme cela s’était passé après les accords de Libreville. Le gouvernement, les parties politiques et la société civile centrafricains ne devraient pas se mêler de cette affaire qui risque encore d’embraser le pays.

Seuls les Anti-Balaka et la Séléka peuvent faire ce déplacement s’ils souhaitent vraiment signer leurs accords en présence de ceux qui sont obligés par la résolution des Nations Unies de les désarmer. Il est incompréhensif que la Présidente et son Premier Ministre s’embarrassent d’une situation déjà résolue les hautes instances qui gouvernent le monde. La RCA avait besoin d’une dame de fer et non d’une dame béni-oui-oui.

Pourquoi vouloir torpiller les résolutions de désarmement ? Si les mordus des accords de Brazzaville veulent y aller, qu’ils y aillent en leurs noms personnels et qu’ils laissent le peuple centrafricain dans sa misère de tous les jours. Ce ne sera pas cette conférence qui apportera quoi que ce soit pour l’amélioration de la situation actuelle. La paix en Centrafrique doit se construire en Centrafrique.

Marcel MONZALA
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