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Et si l’armée tchadienne était tout ou partie de la solution a la crise en Centrafrique ?
Publié le jeudi 15 octobre 2015  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
Et si l’armée tchadienne était tout ou partie de la solution a la crise en Centrafrique ?
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Tout sauf les Tchadiens-TST ! Voilà quatre mots pour brièvement dépeindre, depuis l’annonce de l’éventualité d’une prochaine intervention de l’armée tchadienne en RCA, l’attitude d’un certain nombre de Centrafricains, chez qui l’on remarque comme – et c’est le moins qu’on puisse dire -, une réelle angoisse et une grande souffrance, si ce n’est un sentiment qui oscille entre une crise de paranoïa et une haine bouillonnante.

Qu’à cela ne tienne. Aujourd’hui, il s’agit avant tout, de se rendre à l’évidence : la RCA, de crise en crise depuis plusieurs années, a pour ainsi dire, fini par toucher le fond, et même plus que le fond des fonds. Par conséquent, la seule question qui vaille la peine à l’heure actuelle reste celle-ci :

Comment faire pour éviter à notre pays et à son peuple de sombrer totalement ?

Un constat préalable s’impose : la mauvaise volonté des dirigeants de la transition, leur incompétence politique, la corruption, l’enrichissement personnel, la gabegie, des troubles orchestrés et l’insécurité perpétuelle, des manœuvres visant à retarder les élections, l’extrême pauvreté du peuple, en somme la mauvaise gouvernance et le chaos total; tout cela est désormais connu, et plus rien n’étonne personne. Mainte fois et sans cesse, ces maladies du pouvoir, ont fait l’objet de dénonciations à tous les niveaux. Malgré tout, plus le peuple s’affaisse sous le poids du désespoir et de la misère avec lesquels il compose et vit désormais, plus la perversité des dirigeants centrafricains, devient sans limite, et leur suffisance aveuglante.

Aussi, sans chercher à tergiverser, il apparaît présentement urgent, de sortir à tout prix de cette inertie savamment entretenue. Il faut enfin avancer dans les débats, et arriver à trouver la juste solution susceptible de mener tout le monde à l’unique essentiel : les élections.

Or, il est de notoriété extra-nationale, que l’insécurité ambiante, a jusqu’ici servi de principal prétexte à l’actuel pouvoir, pour repousser à l’infinie les consultations réclamées à cor et à cri, et attendues par les centrafricains. Et si la donne doit absolument changer, de ce point de vue, l’armée tchadienne ne pourrait-elle pas être tout ou partie de la solution recherchée ?

Tout d’abord, il convient de réfléchir et d’analyser très sereinement, les raisons qui semblent justifier le rejet systématique et la condamnation d’office du Tchad, pays voisin, dont les multiples interventions – en tant qu’instigateur ou médiateur- dans les crises centrafricaines, a fini par poser des problèmes et indisposer les Centrafricains. A ce sujet, l’article du polémiste Rodrigue Mayte, « DÉPLOIEMENT MUSCLÉ DES FORCES SPÉCIALES TCHADIENNES EN CENTRAFRIQUE » est assez édifiant.

Tout compte fait, faille – t-il aujourd’hui, faire reposer sur le seul Tchad, toutes les responsabilités des dérives que lui reprochent beaucoup de Centrafricains?

Personnellement je crois que non et pour cause :

quand pour une raison quelconque, on accepte de recevoir, d’héberger et d’entretenir une rébellion qui lutte contre un pays voisin ; on refuse ne pas respecter les engagements officiels pris pour résoudre ce problème à l’origine des discordes – c’est le cas du régime de Patassé ;
quand on choisit, pour préparer et perpétuer un coup d’état contre les autorités de son propre pays, de recourir d’une part à l’aide d’un pouvoir officiel, et d’autre part à des mercenaires, tous étrangers, et pour la plupart ressortissants des états voisins ; de confier délibérément sa sécurité personnelle aux soldats étrangers, rabaissant et reléguant ainsi les soldats de l’armée nationale au second rang ; c’est le cas de Bozizé et Djotodja ;
quand des bandits armés se réclamant des anti-balaka, incapables de s’en prendre frontalement aux soldats du contingent tchadiens de l’ONU, venus pour aider à rétablir la paix en RCA, trouvent moyen de se fondre dans la population civile, exposant du coup celle-ci aux conséquences dramatiques des ripostes certains;
quand un gouvernement – fut-il de transition – d’un état souverain, est réduit à recevoir des ordres venant des autres états, sans pour autant pouvoir les refuser, s’imposer ou simplement se faire respecter ;
quand pratiquement tous les hommes politiques d’un pays, choisissent de courir pour faire la manche et solliciter le parrainage du pays voisin afin de remporter éventuellement les élections, ou encore à des fins impénétrables.
Alors, chers compatriotes centrafricains, les risques, les conséquences et les retentissements sont immédiats et sans appel : vassalisation, domination, exploitation, occupation, chantage etc…

Encore une fois, le Général De Gaulle en disant autrefois, qu’un état n’a pas d’amis mais que des intérêts, n’avait pas du tout tort. Et cela vaut aussi pour les chefs d’état comme finalement pour tous les hommes politiques.

Le Tchad aurait-il allumé et attisé les feux de la crise centrafricaine ? Admettons. Et si tel est le cas, qui mieux que le pyromane peut faire aussi le pompier, puisqu’il sait où se trouve le brasier ardent, les instruments ainsi que la quantité et la qualité de l’eau qu’il faut pour l’éteindre à la racine ?
Qu’on laisse donc Deby venir avec son armée et le résultat est garanti. Car après tout, si sa mise à l’écart dans la recherche des solutions au problème centrafricain lui a donné le temps de réfléchir, cette suspension n’a pas pour autant permis de résoudre la crise qui reste en l’état et perdure.
En effet, il faut croire que c’est avant tout, en homme avisé et décidé de se refaire une « saine » réputation, que le Président tchadien, qui ambitionne d’être incontournable, aussi bien pour la France, que pour la sous-région et au-delà, accepte de revenir en RCA. Pour ma part, je reste convaincu que l’armée de Deby, qui n’a sans doute pas manqué d’être suffisamment briefée sur le dossier centrafricain, n’osera plus commettre les mêmes erreurs qu’avant, si tant est qu’elle en avait commises. Ce qui ne veut pas dire qu’elle devra se laisser tirer dessus par des lâches, sans pouvoir se défendre. Sinon, ce ne serait plus une armée mais un troupeau d’agneaux.

En définitive, là où l’on craint souvent le pire, le meilleur peut surgir ! Arrêtons de penser et de chercher des solutions aux incompréhensions entre le Tchad et la Centrafrique, comme s’il s’agissait de deux individus ou groupes d’individus. Les problèmes entre états se gèrent et se règlent à un degré et à un niveau tout à fait différent.

Où se trouve véritablement l’intérêt de la RCA ? Il nous faut veiller par tous les moyens – en prenant préalablement des garanties suffisantes -, à rétablir rapidement la sécurité nécessaire à la tenue des élections. Ensuite, il appartiendra au gouvernement légitime sorti des urnes, d’initier et d’entreprendre des discussions d’égal à égal avec le gouvernement tchadien, sur les conditions et les mesures à prendre en vue de rétablir et consolider une paix durable entre les deux pays condamnés à travailler ensemble, et les deux peuples qui pourtant, ont vécu pendant très longtemps dans la fraternité.

Enfin, s’il se pourrait que j’ai tort dans mon analyse, cela n’implique pas pour autant que ceux qui pensent tout le contraire, aient – ou auront – forcément raison. J’admets et reste donc disponible à toute contribution.

Que Dieu bénisse le Tchad et la Centrafrique
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