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Humiliés, un grand nombre des Facas demandent leur démobilisation
Publié le jeudi 10 juillet 2014   |  Centrafrique Libre


Les
© Autre presse par DR
Les Forces armées centrafricaines (FACA)


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Une vingtaine d’officiers, de sous officiers et d’hommes de rangs ont saisi le ministre de la défense nationale au motif de quitter les rangs des forces armées centrafricaines. Le département n’a pas encore répondu aux requérants mais ces derniers ont confié à Centrafrique Libre qu’ils sont déterminés à faire défection. Certains éléments des forces armées centrafricaines se disent dépassés par le sort réservé à l’armée nationale. Ces derniers ont décidé de quitter les rangs. Ils sont saisi le département de la défense nationale pour demander au ministre d’accepter de les mettre hors jeu.

Les investigations menées par Centrafrique Libre ont permis de savoir que les soldats qui ont saisi le ministre de la défense sont presque tous des hommes de grande qualité dont certains ont été formés essentiellement sous le règne de Kolingba. Des sources qui connaissent ces militaires ont indiqué que ce sont pour l’essentiel des hommes très combatifs et déterminés au combat.

Un général à la retraite contacté par Centrafrique Libre a fait cette déclaration sur les requérants « je puis vous dire que je connais pratiquement tous les officiers et sous officiers qui font partie de la liste. Ce sont des gens très braves au combat et qui ont le sens du devoir et de la responsabilité militaire. S’ils arrivent à quitter les rangs à cet âge, je crois que la République Centrafricaine aura perdu de valeureux combattants qui sont pratiquement irremplaçable ».

Dans la note envoyée au ministre de la défense, ces militaires justifient leur décision par des raisons sanitaires, personnelles et surtout ils condamnent l’implication des politiques dans la gestion des forces républicaines.

A Centrafrique Libre, un des officiers a donné pratiquement les mêmes raisons « aujourd’hui l’armée centrafricaine n’est plus une armée. La politique a pris le dessus sur le devoir des militaires et cela a déstabilisé ce corps. Parmi nous, il y a des gens qui ont aussi des problèmes de santé…c’est pour ce raisons que nous partons aujourd’hui ».

Mais les investigations de Centrafrique Libre ont permis de comprendre qu’il y a des raisons beaucoup plus profondes et cachées que le groupe n’a pas souhaité présenter. Selon de sources proches de l’État-major, les officiers veulent par leur attitude dénoncer la nonchalance constatée dans le processus de remise sur pied des Forces de défense et de sécurité.

«Un des officier est venu me voir pour me dire qu’il faut faire quelque chose afin de contraindre le politique à prendre ses responsabilités. Il m’avait proposé d’organiser des départs massifs ce qui selon lui pourra amener la communauté internationale et les autorités centrafricaines à réarmer rapidement les éléments. Je n’étais pas pour, je crois qu’il a poursuivi sa démarche et enfin de compte il a réussi à prendre des officiers et des hommes de rangs. Moi je crains que d’autres puissent suivre parce que l’idée est désormais jetée» a témoigné un cadre de l’État-major sous couvert de l’anonymat.

De sources concordantes, le groupe d’officiers, de sous officiers et des hommes de rangs qui a décidé de partir veut en réalité dénoncer le dysfonctionnement et l’abandon de l’armée nationale. Un des éléments qui fait partie du groupe l’a dit à Centrafrique Libre « avec l’avènement des Séléka, nous les FACA nous n’existons plus. A l’époque, Djotodia privilégiait seulement les Séléka qui l’ont conduit au pouvoir. Avec Samba-Panza, ce sont les forces internationales et nous dans tout cela ? Ce n’est pas possible de continuer à exercer sans avoir les moyens. C’est du désordre et nous voulons dire non à cela ».

Selon des informations dignes de foi, plusieurs autres officiers sont en train de rejoindre le groupe des déçus.«Les informations en notre possession sont inquiétantes: Il y aurait d’autres officiers et hommes de rangs mais très nombreux qui s’apprêtent à saisir le ministre afin de quitter les rangs. Même s’ils ne le disent pas, je crois que la véritable raison c’est l’état dans lequel les FACA se trouvent en ce moment.

Sans armes, sans traitement…on ne peut pas parler d’armée au sens strict du terme. Ils ont quelque part raison parce qu’aujourd’hui, l’armée n’est pas capable de prendre ses responsabilités et c’est regrettable. Nous tous qui sommes formés au sens de responsabilité militaire, nous sommes choqués et déçus » a confié un gradé à l’État-major. « Rien n’est plus humiliant pour un soldat que d’être incapable de sauver son pays et de défendre sa nation et patrie. Je crois que c’est ce qui tourne dans la tête de tout militaire bien formé » a expliqué un officier rencontré au camp Kassai.

C’est depuis longtemps que la question de réarmement des FACA s’est posée. La communauté internationale qui dit être au coté de la République Centrafricaine est sourde tandis que les autorités de ce pays n’arrivent pas à contrecarrer les exigences posées au grand dam du peuple majoritairement favorable au retour de son armée.

L’heure est grave en ce moment au sein des FACA. Il est possible que de nouveaux troubles puissent commencer de ce coté. Il est encore temps que cela soit évité. La République Centrafricaine a connu ces genres de situation avec les FACA sous le règne de Patassé entre 1996 et 1997. L’expérience a été douloureuse, voilà pourquoi il faut l’éviter aujourd’hui.

Diane LINGANGUE

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