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La fin du régime transitoire est dure, on a plus rien à manger
Publié le lundi 19 octobre 2015  |  Centrafrique Libre
Robert
© Autre presse par DR
Robert ENZA, Entrepreneur leader politique
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Comment la France a-t-elle pu se libérer de l’affreuse occupation par l’armée hitlérienne ?La France s’est mobilisée; la France de l’intérieur comme la France de l’extérieur s’est unie pour un seul objectif, se battre. La France toute entière a répondu à l’appel du Général De Gaulle depuis son sol de résistance à Londres. Même si des alliés sont arrivés par la suite, l’appel du Général De Gaulle était adressé à l’endroit des français d’où ils se trouvaient et c’est la mobilisation du peuple français qui a fait la différence dans cette bataille. Le peuple français s’est battu, il s’est battu et il a vaincu l’ennemi. La libération de la France est venue de la France elle-même. La France n’a pas été libérée par une force étrangère. Est ce que cet état d’esprit qui a mobilisé les français à l’époque dans la bataille de la libération existe-t-il encore aujourd’hui ? Si oui, le peuple centrafricain doit se l’épouser.

Certes, les centrafricains ont pris conscience de la situation difficile du pays mais cette conscience n’est pas formalisée pour devenir une force d’action inévitable et cette faible mobilisation profite à ceux qui nous tiennent en otage. Et si Séléka et Antibalaka déposaient les armes, notre pays aurait grandi en valeur, ce n’est pas le cas, c’est bien dommage !

Depuis les derniers évènements du 26 sept.2015, les Séléka sèment l’insécurité à l’intérieur, les Antibalaka coupent la ligne d’approvisionnements DOUALA-BANGUI. Bangui est mise sous tension et sous pression, où s’entrecoupent les rumeurs folles de coup d’état même au sein du régime transitoire. Il est fait état que les Séléka ont déjà encerclé la ville de Bangui et qu’ils attendent l’ordre, que leur progression stoppée par la Minusca à Sibut n’est qu’un détail, ils sont à Bangui. Bangui vit dans l’inquiétude. Ce climat des folles rumeurs déstabilise la ville et le travail en général. Chaque matin, on a l’impression que le ciel va nous tomber sur la tête, difficile de travailler dans un tel climat où les gens redoutent la violence et l’effusion de sang. Pendant ce temps au KM5, à Boyrabe et dans l’arrière-pays les armes circulent.

Et comme pour trouver des parades, la Présidente de transition se livre à des consultations avec les « forces vives », une véritable perte de temps, une fuite en avant. Depuis quand les avis des forces vives ont été partagés par la cheffe de transition. La transition va-t-elle organiser les élections quand on dit ici que la tenue des élections à fin décembre n’est plus négociable. La fin de la transition est dure.

Tout se raréfie à Bangui. Plus d’argent, plus de viande, plus de poisson, les rayons des marchés sont vides et les légumes en provenance des champs sont chers pour une petite quantité. La faim s’installe. Ajouter à cela le manque de la liberté de circuler, la peur de tomber dans un guet-apens.

Sous cette pression, la transition fait également les renseignements généraux, il y a les agents de renseignements inutiles, payés à 2000 FCFA le jour, ils pondent des impondérations.

In fine, la transition se considère être en état légal et veut à tout prix se défendre alors qu’elle est née d’un accouchement pour le moins lugubre. A l’instant de la ligne droite, la transition n’a qu’un seul objectif voire un seul rôle à jouer, organiser les élections. Les consultations des associations et forces vives sont inutiles. Le grand forum n’a rien résolu combien de fois un petit dialogue au Palais où les consultants n’attendent que des enveloppes, une manœuvre rodée de la transition.

Il semble que l’armée tchadienne va arriver musclée en appui à Sangaris, et Minusca. Ce que nous craignons ce sont les bavures, les dommages collatéraux, les dérapages et les déviations. Si la Minusca qui ne sait pas tirer, a tué des manifestants, combien de fois l’armée de guerre tchadienne qui connaît tuer, les morts seront nombreux, le sang va encore couler …

Même si pour troquer une transition chancelante contre de mauvaises élections, a-t-on besoin d’une armée de guerre pour jouer le rôle de vendeur musclé ?

Le risque est là, le passage d’une armée dans un pays tiers n’est pas un évènement touristique.

Robert ENZA, Entrepreneur politique.
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