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Sassoui contre sassoufi : pourquoi le peuple congolais doit aller au reférendum
Publié le jeudi 22 octobre 2015  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Le chef de l`Etat congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso
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Le président Dénis Sassou Nguesso a annoncé la tenue d’un referendum le 5 octobre dernier lors d’un conseil de ministre.Le peuple congolais est appelé à se prononcer le 25 de ce mois pour ou contre la révision du texte fondamental établi en 2002. Ce projet prévoit de faire sauter le verrou sur la limite du nombre de mandats et sur la modification de l’âge requis pour participer à une élection présidentielle dans ce pays qui est actuellement de 70 ans.

Autre proposition, le passage du régime présidentiel vers un régime semi-présidentiel avec la création d’un poste de premier ministre. Enfin pour le président deux mandats de cinq ans consécutifs pas plus.

D’après nos informations, la volonté des réformes de la constitution congolaise émane des consultations nationales menées pendant une dizaine de jours au mois de mai par le président Dénis Sassou Nguesso. En citoyen libre, le président DSN a rencontré son peuple et lui a posé les grandes questions liées à leur avenir commun, notamment la possibilité d’avoir un nouveau mandat.

Les congolais se sont majoritairement exprimés en faveur de la modification de la constitution à l’issue de ces rencontres afin de permettre à Sassou de briguer un nouveau mandat. Ce qui n’est pas du goût de l’opposition, de quelques anciens caciques de son pouvoir qui viennent de quitter son navire et surtout de nombreux jeunes de Pointe noire, la deuxième ville du pays qui affirment que l’alternance au sommet de l’État est l’essence de la démocratie.

Après avoir considéré ces consultations comme un mépris à l’endroit de la classe politique et de la société civile, les forces vives de la nation ont rejeté en bloc le résultat de ces assises. Pire, ils les ont qualifiées d’une mascarade voire d’un coup d’État constitutionnel tendant à maintenir le président Sassou au pouvoir à vie. Et depuis, les opposants ont juré de marcher sur le palais présidentiel afin de chasser ce dernier du pouvoir.

Du côté des occidentaux qui ne se cachent plus pour jouer leur rôle de gendarmes du monde depuis que les dirigeants africains se sont tourné vers les pays émergents comme la Chine et l’Inde qui sont des partenaires économiques moins contraignants, c’est le même son de cloche.

Ainsi,Washington n’est pas passé par le dos de la cuillère pour mettre en garde le président DSN contre sa décision d’organiser un referendum. « Les dirigeants qui modifient la constitution de leur pays à des fins personnelles ou politiques ne contribuent pas à servir la cause de la démocratie » a déclaré le Département d’État.

Si Paris n’a pas officiellement réagi à la convocation de ce référendum, le président François Hollande aurait officieusement fait comprendre à son homologue congolais son hostilité de le voir briguer à nouveau un mandat. D’ailleurs la réouverture du dossier des supposés « Biens mal acquis » en dit long sur la volonté de la France d’en finir avec le président congolais selon des sources proches du pouvoir brazzavillois.

Les juges français ont comme par hasard ordonné le 15 aout dernier la saisine de deux biens immobiliers de la famille du président Sassou à Courbevoie, situé à proximité de Paris et d’une bâtisse baptisée villa Suzette grande de 500 mètres carrés au Vézinet, dans les Yvelines.

Notons que la famille du président congolais fait actuellement face à un acharnement dans le monde occidental. En France plusieurs voitures de luxe ont été saisies à la suite d’une plainte de l’association Transparency international, alors que le Canada tente péniblement de refuser d’accorder une carte de résident à Willy Sassou soupçonné à tort d’appartenir à un réseau de criminel économique.

L’Afrique centrale se porte mal avec la crise interminable qui sévit en RCA et la présence de Boko-Haram au Cameroun et au Tchad. Il est normal qu’au nom du principe de la rotation ou de l’alternance chère à la démocratie que le président Sassou respecte la constitution de son pays. Cependant la situation qui prévaut dans la sous-région requiert une République du Congo stable.

La souveraineté du peuple congolais constitue la pierre angulaire de la démocratie. Ceci pour éviter toutes velléités de déstabilisation parfois téléguidée de l’occident et dont les congolais seraient les premières victimes comme c’est le cas aujourd’hui en RCA ou en Lybie, l’on devrait laisser le peuple congolais aller librement s’exprimer le 25 octobre.

En maintenant la constitution congolaise dans son état actuel alors qu’une partie de son peuple manifeste un désir de changement, c’est restreindre leur volonté . C’est au peuple de choisir son président comme bon lui semble.

Autres éléments à apporter à ce dossier la variation de la position des occidentaux suivant les pays. Le président du Togo vient de briguer un troisième mandat alors qu’il en avait déjà effectué deux. En Algérie, au Tchad ou Djibouti où se trouvent à la fois des bases de l’armée française et américaine, le tripatouillage de la constitution n’a jamais fait l’objet d’autant de préoccupations.

Cette question de la modification relance le débat sur les constitutions des pays africains qui sont souvent calquées sur le modèle européen. Seul le résultat du verdict du referendum permettra de savoir si le peuple congolais souhaite le maintien ou le départ du président Denis Sassou Nguesso.

Au Burkina, le président déchu Blaise Compaoré a tripatouillé la constitution durant plus de vingt ans. Mais lorsque le peuple burkinabé a décidé de sceller son sort, il s’est exprimé dans son ensemble dans la rue, ce qui est diffèrent pour le Congo. En effet les partisans du président « SASSOUI » sont opposés aux éléments des opposants « SASSOUFI ». Tous les ingrédients d’une guerre civile sont présents à travers cette dichotomie larvée.

L’ingérence américaine, le rebondissement de l’affaire des biens mal acquis et l’attaque de l’ambassade du Congo par les opposants en France sont autant d’éléments qui laissent présager la volonté de la communauté internationale de déstabiliser le Congo-Brazzaville.

Notons que le président Sassou Nguesso a durant ces dernières décennies réaliser de nombreuses infrastructures dignes de ce nom au Congo. DSN a même dans sa besace, le bitumage de l’axe Brazzaville -Pointe Noire; la réalisation de grandes infrastructures et surtout la réussite des derniers Jeux africains organisés dans le nouveau complexe sportif de Kintélé au nord de Brazzaville. Ce bijoux a couté plus de 379 milliards 845 millions de FCFA au Congo.

Wilfried Maurice SEBIRO
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