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Chronique d’une élection présidentielle ratée
Publié le dimanche 25 octobre 2015  |  Centrafrique Libre
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Elections en Centrafrique
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25 Octobre 1992. Sept candidats étaient officiellement en lice : André Kolingba, Ange Felix Patasse, Abel Goumba, David Dacko, Timothee Malendoma, Derand Enoch Lakoue, Ruth Roland.
La veille au soir, le matériel électoral fut remis à la municipalité de Bangui afin d’être distribué dans les différents bureaux de vote. La presse nationale devrait quant à elle sillonner la ville grâce à un véhicule mis à sa disposition par la Sécurité Présidentielle. Ainsi, dès l’ouverture du scrutin, nous étions à pied d’œuvre notamment à l’Hôtel de ville où le Président sortant, André Kolingba avait voté, suivi une heure plus tard du candidat du MDD, David Dacko. Idem à Sica 2 où était passé Abel Goumba, leader du FPP.

Par la suite, à 10 h on se rendit au quartier Fouh, acquis au candidat du MLPC, Ange Felix Patasse. Mais là, surprise. Aucun matériel électoral n’était en place. Les électeurs, arrivés depuis les premières heures de la matinée, commençaient à donner des signes d’impatience et d’énervement. Des protestations et des voix de plus en plus courroucées s’élevèrent, indiquant l’irritation d’une frange de la population, avide de changement. En tout cas, la situation était intenable.

Fort heureusement, Patasse arriva. Se saisissant d’un mégaphone, il tenta de calmer ses partisans :
» Camarades, ala douti kpo ! Mbi ye oussou-oussou pepe ! (Du calme, camarades ! Je ne veux pas de désordre !). Lasso, Kolingba lo yé, wala lo ye apè, ala yeke voté ! (aujourd’hui que Kolingba le veuille ou non, vous allez voter!). Puis, se tournant dans notre direction : » Oui, vous allez voter camarades, car la presse INTERNATIONALE est là, pour nous juger ! »
On tombait des nues. Patasse nous prenait vraiment pour des journalistes étrangers.
» Oui, camarades, aujourd’hui, vous allez voter ! Ala min Mbi ? (Vous m’avez compris ?)
Une clameur d’enthousiasme accueillit ces propos rassurants et démagogiques.
De retour à l’Hôtel de ville, on constata que des urnes étaient toujours entassées dans la cour, sous le soleil, faute de véhicule, nous dit-on. Quelqu’un proposa qu’on réquisitionne notre Pick-Up pour les transporter au quartier Fouh. Ce à quoi, je rétorquai vivement :
» L’atmosphère est explosive là-bas ! Désolé, on ne veut pas courir ce risque ! Sur ces mots, je partis avec mon équipe vers d’autres bureaux de vote pour constater que là non plus, le matériel électoral n’était pas disponible.
Dans l’après-midi midi, l’on apprit que l’Ambassade de la RCA à Paris a été le théâtre de violents incidents. Puis, en début de soirée, un communiqué de la présidence de la république annonça l’annulation pure et simple des scrutins sur toute l’étendue du territoire national.
Côté Presse, on a voulu en savoir un peu plus sur les raisons de ce ratage au niveau de Bangui. Je téléphonai à la permanence de la Commission Électorale mixte : » Voyez avec le maire…Tout le matériel électoral lui a été remis la veille. Pour nous, notre travail s’arrête là ! « , me répondit-on.
J’appelai aussitôt le maire, Raymond Behourou, l’invitant à passer dans le journal de 20h à la Télé.
- Je n’ai rien à dire. Voyez ça avec la CENI !
Alors, pour couper court à ce jeu de ping pong, je dis à ce dernier :
- Écoutez, Monsieur le Maire, selon la CENI, cet échec vous incombe dans la mesure où des camions étaient mis à votre disposition pour l’acheminement des urnes dans les différents bureaux de vote. Que répondez-vous ?
- Ah bon, on a dit ça ? En bien, je viendrai à la télé et je dirai tout ! Oui, tout ! Martela t-il.
C’est ainsi que Raymond Behourou passa en direct sur le plateau de télé Centrafrique où il déballa tout sur le dysfonctionnement du double scrutin de 1992. Le lendemain, il fut remplacé par David Belakasso, à la tête de la Délégation Spéciale de la ville de Bangui.

Félix Yépassis-Zembrou

NOTE DE LA RÉDACTION

En 1992 les candidats à la présidentielle qui n’ étaient pas nombreux étaient tous des sommités, des gens responsables et respectés: André Kolingba, Ange Felix Patasse, Abel Goumba, David Dacko, Timothee Malendoma, Derand Enoch Lakoue, Ruth Roland. Tous sont morts excepté l’ancien premier ministre Enock Derant Lakouè.

Aujourd’hui il y’ a non seulement un nombre pléthorique mais la majorité des candidats sont des marionnettes, des traîtres, des vendeurs de thé, des gens inexpérimentés et des « chercher à manger ». Je laisse à votre disposition la liste provisoire des challengers pour vous permettre de faire votre propre comparaison.

LISTE PROVISOIRE DES CANDIDATS A LA PRÉSIDENTIELLE CENTRAFRICAINE DE 2015:

François Bozizé

Karim Meckassoi

Faustin Arcange Touadera

Henri Marie Dondra

Nicolas Tiangaye

Martin Ziguélé

Charles Armel Doubane

Désiré Kolingba

Bida Koyagbele

Eddy Symphorien Kparekouti

Anicet Georges Dologuélé

Crépin Mboligoumba

Jacques Bonigba

Aristide Reboas

Sylvain Patassé

Cyriaque Gonda

Dimassi Marcel

Serge Bokassa

Léon Mbaïkoa

Théodore Kapou

Sylvain Doutingaï

Abakar Sabone

Sebastien Wénézoui

Gaston Mandata Nguerekata

Marie Reine Hassène

Michel Amine Bagaza

Guy Moskit

Jean Barkes Ngombé- Ketté

Jean Willybiro Sacko

Joseph Béndounga

Maxime Kazagui

Elie Doté

Capitaine Djori

Général Xavier Sylvestre Yagongo

Ndiki Kidiri

Joseph Yaketé

Laurent Gomina Pampali

Regina Konzi Mongot

Mme Modame

Eddy Kparekouti

Théodore kapou

Didier Wangué

Ngougnongbia Zézé

Moussa Kembé

Dingombé Marius Sosthène

Prospère Indo

Patrick Edouard Ngaïssiona

Abakar Sabone
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