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Centrafrique: brisons le silence sur le drame de Fatima
Publié le lundi 2 novembre 2015  |  Centrafrique Libre
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Les jeunes de la paroisse Notre Dame de Fatima dénoncent le silence complice et l’inaction des autorités politiques du pays, de la société civile centrafricaine, des partis et hommes politiques centrafricains, de la communauté internationale, de la communauté musulmane et de l’Église centrafricaine.

Depuis le jeudi 29 octobre 2015 matin, la localité de la Paroisse Notre Dame de Fatima est une fois de plus plongée dans une infernale vague de violence. En effet, aux environs de 7 heures du matin, une vingtaine de jeunes musulmans en moto ont quitté leur localité pour se rendre à Fatima (devant le Bar Bercy, selon des témoins, pour une histoire de moto volée). Quelques minutes plus tard, le groupe se retire du lieu. On apprendra ensuite que 3 autres membres du groupe des jeunes musulmans qui se sont éloignés des autres à environ 1 km (vers Ketè-Nguéré) pour des raisons encore méconnues sont lynchés et assassinés.

A l’écoute de la nouvelle, les habitants de Fatima ont commencé à fuir leur maisons par peur de représailles qui ne se sont pas faites attendre. Les musulmans se sont pris alors à tous ceux qu’ils trouvaient sur leur passage, brûlant et pillant maisons et petits commerces, violant des femmes, et égorgeant des vieillards incapables de fuir… Le portail de la paroisse Notre Dame de Fatima (protégée par 10 soldats burundais de la MINUSCA depuis l’attaque du 28 mai 2013 faisant plusieurs victimes) a été forcé.

Un soldat burundais a même été blessé au visage par un jet de grenade larguée dans l’intention de défoncer le portail de la paroisse. Ces représailles ont motivé des contre-représailles des Antibalakas faisant de la situation un cercle vicieux qui continue de faire couler le sang et des larmes. Devant cette violence inouïe qui continue de coûter la vie à des innocents chrétiens et musulmans, tous les acteurs impliqués dans la crise centrafricaine y compris l’Église locale semblent avoir perdu la langue. Cette nouvelle vague de violence nous amène à nous poser des questions pour lesquelles, peut-être le Père Céleste seul, a une réponse :
- Comment admettre que devant des actes si ignobles, le Gouvernement ne prend-il pas des dispositions, décisions et mesures pour protéger les personnes et les biens?
- Pourquoi les mandats des Nations-Unies qui chaque jour s’accumulent ne sont-ils pas mis en œuvre?
- Comment comprendre que des assassins et criminels identifiés et connus de tous (quelques soient les dénominations qu’on leur donne) continuent de persécuter et massacrer un peuple à petit feu?

- Comment peut-on imaginer une seule seconde que même l’Eglise locale qui a vocation d’être la voix des sans voix reste si silencieuse devant la perte des vies humaines?
- Pourquoi la communauté islamique ne lève-t-elle pas le ton comme elle l’a fait récemment lors de l’assassinat des 3 jeunes de Lakouanga?
- Quel objectif veut-on atteindre en laissant perdurer les massacres à Fatima ? Qui tire profit de tout cela ?

Aujourd’hui, officiellement et publiquement, cette nouvelle vague de violence est sans doute une extermination préméditée des habitants de Fatima sous le silence de toute la communauté tant nationale qu’internationale. Devant l’ampleur du drame et le caractère abominable des crimes, nous les jeunes de la Paroisse Notre Dame de Fatima voudrions dénoncer avec force ce silence et cette inaction de toute la communauté nationale et internationale qui continuent de sacrifier des vies humaines.

Mais face à cette nouvelle barbarie, nous réitérons notre invitation aux jeunes à ne pas se laisser corrompre par la violence mais à continuer à chercher activement et pacifiquement de vraies solutions qui mettent fin à notre souffrance. Au Pape François de conclure dans Evangilii gaudium (49): «Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans des structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt: « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Marc 6, 37).

Fait à Bangui, le 1er novembre 2015
Le bureau de Coordination des jeunes de la Paroisse Notre Dame de Fatima
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