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Centrafrique: au moins trois personnes tuées dans des violences dimanche à Bangui
Publié le mardi 3 novembre 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Les miliciens anti-balaka
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Au moins trois personnes ont été tuées par balle ou égorgées, et plus de cent maisons incendiées dimanche à Bangui au cours d'affrontements qui se poursuivent depuis plusieurs jours entre des musulmans et des miliciens anti-balaka, a appris l'AFP lundi de source hospitalière.

Les violences ont baissé d'un cran ce lundi mais des tirs sporadiques étaient entendus autour du PK5, bastion des musulmans de la capitale, assiégé par des miliciens chrétiens anti-balaka, assistés d'éléments des Forces armées centrafricaines (FACA), a constaté un journaliste de l'AFP.

Une source militaire a confirmé la mort par balle ou égorgement de "plusieurs personnes dont les corps ont été abandonnés", sans pouvoir indiquer de bilan précis. "On dénombre aussi plusieurs blessés par balle parmi lesquels quelques éléments des FACA évacués vers des hôpitaux", selon cette source.

"Plus de cent maisons dans les secteurs de Cattin, Plateau, Kokoro, voire Bimbo ont été incendiées par les musulmans du PK5. Ces maisons sont systématiquement pillées. Plusieurs milliers d'habitants ont fui ces quartiers pour se réfugier sur les sites des déplacés et sur la route de M'baïki", a ajouté la source.

La peur s'est emparée des autres quartiers de Bangui, où tout le monde se cramponne à son téléphone portable pour demander les nouvelles des proches se trouvant dans les zones de violences.

"C'est Papa, un vieillard de plus de 70 ans qui est tué et ils l'ont égorgé", dit une femme en pleurs, ajoutant: "quand les hostilités ont commencé en fin septembre, nous lui avions demandé en vain d'accepter de nous rejoindre. Lui qui ne pouvait même pas tuer une mouche, est assassiné de façon horrible".

Des habitants critiquent "l'absence totale des forces nationales et internationales" (onusienne Misca et française Sangaris). "Nous leur demandons, ainsi qu'aux autorités de la transition, de faire cesser immédiatement les exactions contre les populations", lance Joseph Bendounga, président du mouvement démocratique pour l'évolution et la renaissance de Centrafrique (MDREC).

"Les forces internationales ont la lourde responsabilité de protéger les populations. Nous leur demandons de prendre leur responsabilité pour éviter un bain de sang", a renchéri Me Mathias Barthélémy Morouba, de l'Observatoire des droits de l'homme (ODCH).

Au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées samedi à Bangui au cours de ces affrontements provoqués par l'assassinat jeudi dernier de deux musulmans dans les quartiers sud. En représailles les musulmans du PK5 ont attaqué des quartiers chrétiens situés aux alentours.

Des affrontements fin septembre à Bangui avaient fait 61 morts et plus de 300 blessés avant que les forces internationales ne réussissent à rétablir le calme.

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.

Le niveau des violences a certes baissé depuis mais l'absence de véritables moyens politiques et financiers pour rétablir l'ordre public et améliorer le quotidien des habitants d'un des pays les plus miséreux au monde suscite toujours des affrontements intercommunautaires, une forte criminalité et des pillages.
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