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La question du réarmement des FACA divise les centrafricains
Publié le vendredi 6 novembre 2015  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Les Forces armées centrafricaines (FACA)
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Trois ans après l’éviction de François Bozizé et la mise à l’écart des Forces Armées Centrafricaines, la RCA se dirige inéluctablement vers sa somalisation. Alors que la population lassée par l’abandon des forces internationales réclame à cor et à cri le réarmement des FACA depuis des mois, la présidente de la transition et le président du conseil national de transition ont attendu la dernière montée de la violence aveugle dont les centrafricains chrétiens sont de loin les principales victimes pour réagir.

Après avoir tancé la communauté internationale pour ce laxisme, Cathérine Samba-Panza n’est pas passé par quatre chemins pour demander à la MINUSCA de mettre à la disposition des FACA des armes de guerre saisies dans les mains des groupes armés. Alexandre Nguendet a enfoncé le clou, en organisant une marche avec ses collègues parlementaires, tandis que les candidats à la présidentielle aux ordres des décideurs et des puissances du mal se cachent pour attendre tranquillement le pouvoir des mains de ceux-ci. Centrafrique Libre met à votre disposition quelques réactions des centrafricains tirées des réseaux sociaux pour vous permettre de faire votre propre analyse.

Pofesseur Alain LAMESSI: On ne peut réarmer les FACA sans les avoir réformées au préalable

Face aux nombreux assassinats de paisibles citoyens sans défense, aux destructions et pillages des biens, surtout face à l’inefficacité criarde des troupes de la MINUSCA et des SANGARIS, tout le monde y compris la Cheffe d’Etat de transition appelle à la levée de l’embargo sur les armes, à la réhabilitation et au réarmement des FACA. Le CNT a organisé une marche pour populariser cette exigence. Cette revendication légitime portée par l’émotion ne doit pas nous empêcher de faire quelques observations:
- Les FACA sont une Armée défaite, battue à plate couture par la Séléka il y a seulement trois ans.
- De nombreux officiers généraux, officiers et hommes de rang ont déserté en temps de guerre, enlevant leurs tenues et fuyant devant les ennemis comme des lapins. Dans des pays civilisés, ils seraient passibles de lourdes peines de prison. En Centrafrique tout cela passe en pertes et profits.
- Les FACA sont une Armée d’autant plus tribalisée que certains militaires refusent carrément d’aller au front au prétexte que ce serait défendre un régime qui ne serait pas de leur ethnie (sic).
- Près du 1/4 des FACA est constitué des Antibalaka qui ne cachent pas leurs accointances avec l’ancien régime. Ils n’ont pas hésité à assassiner publiquement et en toute impunité un des leurs dans la concession de l’ENAM. Jusqu’à ce jour, les auteurs de ce crime ne sont ni poursuivis ni condamnés.
- Près de 1 ou 2/100 des FACA est constitué des bandits armés se livrant à des braquages, pillages, vols et viols. La nuit, ils sont des braqueurs et en journée ils sont des FACA.
- A-t-on réfléchi à la question de la cohabitation des militaires chrétiens et musulmans dans le même camp?
Voilà autant de points noirs dont on ne peut faire l’économie au moment où la question du réarmement des FACA se pose avec acuité comme solution ultime à la crise centrafricaine. En tout cas, on ne peut parler de réarmement des FACA sans la nécessaire réforme des l’armée centrafricaine qui est en bonne place sur la feuille de route de la transition. Qu’en a-t-on fait?
Si l’on ne change pas une équipe qui gagne, la sagesse commande de ne pas donner des armes à des militaires qui ont perdu la guerre parce qu’ayant perdu leur âme. On ne peut réarmer les FACA sans les avoir réformées au préalable. Cette seule mission dépasse largement (chacun peut en convenir) les compétences de la transition qui peine à asseoir son autorité.

Maurice Wilfried SEBIRO: C’est un faux débat: L »ex aide camp de Djotodia qui est Lieutenant et musulman a repris le service à l’arrivée de Mme Koyara au ministère de la Défense

Il n’y a jamais eu de combat entre les FACA et la Seleka car le président Bozizé ne les avait pas armées. La Seleka est composée à 80% des mercenaires qui bénéficient du soutien des Forces du mal qui entretiennent le chaos dans notre pays. M. Alain Lamessi peut se rapprocher du ministère centrafricain de la Défense pour vérifier que plusieurs réformes ont déjà été faites et une bonne partie des militaires sont actuellement opérationnels. S’agissant de l’aspect ethnique, c’est un faux débat de penser que la cohabitation entre militaire chrétien et musulman sera difficile. Par exemple l’ex aide camp de Djotodia qui est Lieutenant et musulman a repris le service à l’arrivée de Mme Koyara. J’ai personnellement deux amis musulmans qui sont restés loyalistes et qui sont assidus à l’État major des armées. Il y’ a certes des militaires qui sont encore fidèles au président déchu Bozizé, mais ils sont minoritaires. Dire qu’ils pourront manœuvrer pour le ramener au pouvoir alors que vous ne vous êtes pas approché de ces gens pour savoir leur consentement est un danger à l’heure où les centrafricains devraient se rassembler derrière une armée pour faire face aux menaces de Nourredine Adam dont les troupes sont peuplées des mercenaires tchado-soudanais. Il est inutile de revenir sur la bavure de l’ENAM. Les images des tortionnaires sont sur les réseaux sociaux et la justice pourra s’en saisir quand reviendra l’ordre. Cependant quelques soldats de la Sangaris ont violé nos enfants, les forces internationales jouent au pompier et au pyromane en armant Balaka et Seleka et pourtant nous ne les avons pas chassés de notre pays.



Arona YAM II: enlevez à la Sangaris ses forces de frappe à savoir leurs hélicoptères de combat et leurs véhicules blindés de combat je vous assure qu’ ils vont quitter ce pays à la hâte

Il est temps que les centrafricains arrêtent avec leur analyse émotionnelle. C’est depuis 3 ans qu’on nous rabat ces mêmes arguments comme le fait M. Alain Lamessi. Au lieu de donner des estimations purement fausses sur la composition des FACA rapprochez-vous du ministère de la défense pour être instruit sur ce dossier et je sais que vous ne le ferez jamais. Votre souci se situe à quel niveau? c’est de l’incompétence des FACA qu’il s’agit? Eh bien la MINUSCA ne sera pas un exemple en ce qui concerne la compétence, puisque c’est sur elle que vous comptez ramener la paix au pays.M Alain l’ armée obéît toujours à la politique mise en place.Demandez à Bozizé,il vous dira de quoi il s’agit.Les autorités de la transition viennent de se rendre compte.Enlevez à la Sangaris ses forces de frappe à savoir leurs hélicoptères de combat et leurs véhicules blindés de combat je vous assure qu’ ils vont quitter ce pays à la hâte. Car sous équipés, ils ne peuvent pas accomplir leur mission.Équipez votre armée, donnez les moyens qu’il faut . Un conseil c’est mieux d’être sur le terrain pour analyser et non être un observateur depuis l’extérieur pour prétendre faire une analyse.



Jean Bruno GAMBI: » Près du 1/4 des FACA est constitué des Antibalaka qui ne cachent pas leurs accointances avec l’ancien régime » et c’est des choses que nous observons tous les jours

Alain, tu as fait une analyse pertinente et je souhaiterai que cela soit entendu par certains de nos politicards qui sont en quête de popularité. Nous avons une armée divisée et tu as bien dit: » Près du 1/4 des FACA est constitué des Antibalaka qui ne cachent pas leurs accointances avec l’ancien régime » et c’est des choses que nous observons tous les jours ». Selon les informations qui circulent dans la vie de Bangui, plus de 6OO éléments des FACA et y compris les officiers vont être admis à la retraite d’ici le mois de décembre; alors il faut commencer à réfléchir pour que l’armée centrafricaine devient un produit national c’est-à-dire que toutes les ethnies soient représentées à partir des quotas bien définis. Ensuite, le souhait du centrafricain lambda, c’est d’avoir une armée disciplinée, différente de la génération des libérateurs qui ont terni l’image de notre armée nationale.



Adolphe Rodrigue STALINE: Pour reformer une armée on a pas besoin de la désarmer pour le faire.

L’urgence nous oblige à réarmer nos FACA pour la protection de la population civile qui sera encore massacrée dans les jours à venir si les précautions ne sont pas prises.Et quand on parle de réarmement cela ne veut pas dire que tous les militaires ont droit à une arme et y’ a un état major pour discerner le bien du mal(soldat). Nos FACA n’ont jamais été battues par la Seleka, le président était tombé dans son propre piège.Analysons bien les choses pour ne pas encore pleurnicher demain.Pour reformer une armée on a pas besoin de la désarmer pour le faire.



Hilary YOUSSOUF: Mais pourquoi fuir devant les mercenaires

Une analyse objective de la question nous permettra d’avoir une armée républicaine au service de la nation . Sinon nous avons vécu de chose réelle ,mercenaires tchado – soudanais ou pas qu’elle est le rôle assigné a une armée républicaine. N’est ce pas la protection de l’intégrité du territoire contre les ennemis de la paix! mais pourquoi fuir devant les mercenaires.



Baba KETTE: Je me sens plus proche des arguments de Maurice Wilfried que ceux de notre frère Alain.
Je remarque que beaucoup de compatriotes reprennent à leur compte l’argument selon lequel les soldats ont failli devant l’ennemi. Ma question est la suivante: était-ce vraiment la réalité?
Pour ce que nous savons, la RCA a formé de nombreux officiers en les envoyant dans les prestigieuses académies militaires du monde (Westpoint, Saint-Cyr, Bengerville etc.)
Ensuite, souvenons-nous que le régime politique de François Bozize est du type dictatorial reposant sur une faction de l’armée, elle est la mieux équipée et la plus entraînée. F.Bozizé et Blaise Compaoré épousent le même format militaire.
Tout le monde sait que les meilleurs stratèges centrafricains ont proposé à F.Bozizé un plan pour contenir l’avancée des combattants de la Seleka. Le maître de Bangui d’alors avait refusé leurs demandes en armement lourd principalement, craignant que son armée ne retourne l’armement reçu pour le renverser.
Dans ces conditions que peuvent faire nos soldats? A la différence des terroristes religieux un soldat n’est pas un Kamikaze.
Par ailleurs, la guerre est régie par des conventions, lesquelles réglementent la conduite au combat et définissent l’attitude à adopter en cas de défaite. Est-ce que les islamistes super drogués de la Seleka disposent ou connaissent ce code de combat?
Évidemment que non. Alors comment qualifier des soldats mal équipés et pas motivés d’aller au front, devant une mort certainement atroce?
Pour ma part, j’estime que ce sont les milieux qui veulent avoir sous contrôle les FACA qui s’emploient à véhiculer cette image négative de nos soldats.
Par ailleurs, à propos de la composition de l’armée centrafricaine. Dites moi depuis quand la RCA a une armée composée équitablement de toutes les ethnies qui la compose? C’est un fait, que je ne cautionne bien évidemment pas. Mais dites moi, qu’est ce qui dit et soutient que TOUS les militaires centrafricains de la même ethnie que F. Bozizé sont nécessairement ses affidés? Quelles sont les preuves dont disposent les détracteurs de l’armée pour l’affirmer? Ensuite une question pratique: la solution aux problèmes de l’armée centrafricaine se ramenerait-elle à expurger tous ceux qui sont soupçonnés de sympathie avec F. Bozizé? Ne pensez-vous pas que les germes de la zizanie sont en cours de semence?
La personne de F. Bozizé doit être traitée selon les lois démocratiques. Lui et ceux qui sont effectivement soupçonnés d’avoir enfreint la loi, avec bien entendu toutes les garanties d’une justice équitable et impartiale.
Démarrer une nouvelle démocratie en désignant une ethnie ou en montrant une frange de sa composition comme étant la seule responsable d’une faillite qui trouve son origine dans un passé plus ou moins lointain est extrêmement préjudiciable pour l’avenir de la Centrafrique.
N’écoutez pas ceux qui transposent facilement des réalités d’autres continents à notre pays. Et encore que leurs intentions profondes sont cachées.
Fondons-nous sur les faits et la grande capacité de nos concitoyens à faire le discernement entre ce qui est bien pour eux de ce qui relèvent de la légèreté.
Les Centrafricains aspirent dans leur grande majorité à la démocratie, à vivre mieux que maintenant cependant ne perdons pas de vue que la paix et la sérénité du pays sont primordiales.
Ne sommes-nous pas entrain de mesurer la valeur inestimable de la paix?

On aimerait également recueillir les avis de nos candidats à la présidentielle sur ce problème qui est de loin le plus important que la RCA doit régler à défaut d’organiser des débats à la radio ou à la télé comme c’est le cas sous d’autres cieux. En attendant que ces derniers réagissent sur cette épineuse question, permettez moi de vous dire que Nous sommes en Centrafrique, le pays de tous les paradoxes.

Wilfried Maurice SEBIRO
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