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Lu pour vous : marche des députés contre l’insécurité en RCA : qui séchera les larmes des Centrafricains ?
Publié le vendredi 6 novembre 2015  |  Lepays.bf
L’Assemblée
© RFI par David Thomson
L’Assemblée nationale centrafricaine, Bangui.
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Des parlementaires en train de battre le macadam contre l’Exécutif, cela ne court pas les rues. Car, très souvent, si antagonismes de vues il y a entre ces deux pouvoirs (exécutif et législatif), ils s’expriment au sein de l’hémicycle, lieu par excellence des débats contradictoires. Ce n’est pas pour rien que l’une des missions dévolues à l’Assemblée nationale est de contrôler l’action gouvernementale. On ne parle pas là de ces chambres monochromes d’enregistrement qui passent leur temps à caresser l’Exécutif dans le sens du poil, mais plutôt des parlements dignes de ce nom qui jouent leur rôle de contre-pouvoir.

C’est le cas du Conseil national de transition (CNT) de la Centrafrique où, pour exprimer leur colère, des parlementaires, une trentaine, sont descendus dans la rue. C’était le 4 novembre dernier à Bangui, la capitale. Ils exigent le réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA) et accusent le gouvernement d’avoir laissé les communautés s’entretuer sans la moindre action concrète. Et ce n’est pas tout. Les parlementaires sont allés plus loin en lançant un ultimatum d’une semaine à l’Exécutif, faute de quoi, ils prendront leurs responsabilités.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réaction des membres du CNT centrafricain est légitime et compréhensible, d’autant plus que l’insécurité, il faut le dire, est devenue la chose la mieux partagée en ex-Oubangui Chari. On y tue, viole et massacre, chaque jour qui passe. Si fait que l’on en vient parfois à se demander à quoi servent les forces internationales présentes dans le pays, dont la mission essentielle est de protéger les civils en proie aux exactions multiples des groupes armés. Pitié pour la Centrafrique ! Qui séchera les larmes des Centrafricains ? Question à mille inconnues à laquelle, même la présidente Catherine Samba-Sanza ne peut répondre, empêtrée qu’elle est dans ses propres contradictions.

La RCA n’est pas au bout de ses peines

En effet, la situation devenant de plus en plus complexe, certains n’hésitent pas, à tort ou à raison, à accuser le gouvernement d’être en train de tirer les ficelles; histoire de faire perdurer la transition. Cela peut paraître comme un procès en sorcellerie. Mais ce serait tout de même naïf de vouloir absoudre dame Samba-Panza et son équipe à peu de frais, puisqu’en politique, il n’y a rien d’impossible. Seulement, à leur décharge, il faut reconnaître que tant que les parrains des groupes armés Séléka et Anti-Balaka, c’est-à-dire Michel Djotodia et François Bozizé continueront de jouir de leur liberté de mouvement et d’action, la Centrafrique demeurera une déglingue sociale, telle que voulue par le théoricien de l’anarchisme,
Mikhaïl Bakounine.

Car, à moins de placer le pays sous tutelle onusienne avec un mandat « musclé » accordé aux forces internationales pour neutraliser tous les groupes armés qui ont mis le pays à feu et à sang, on ne voit pas comment le réarmement exigé des FACA peut permettre un retour rapide à la normale en Centrafrique. Surtout quand on sait qu’au sein des Séléka et anti-Balaka se trouvent des éléments de l’armée régulière. A cela s’ajoute le fait que le pays fait l’objet d’un embargo sur l’armement et que la communauté internationale ne souhaite pas voir les FACA réarmées. Autant dire que la RCA n’est pas au bout de ses peines avec cette nouvelle crise qui se dessine entre le gouvernement et le CNT.

Boundi OUOBA
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