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Centrafrique: dans l’extrême Sud-Est, seules les armes parlent
Publié le samedi 26 juillet 2014  |  centrafrique-presse.info
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© Autre presse par DR
Les rebelles musulmans de la Séléka
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Des guérillas affaiblies mais toujours dangereuses, des corps expéditionnaires d'armées étrangères, des braconniers d'ivoire, des trafiquants de minerais: l'extrême Sud-Est centrafricain, coincé entre Soudan du Sud et République démocratique du Congo, est une zone de non droit, dans un pays en totale dérive.

Cette lointaine région isolée du Haut-M'bomou était jusqu'à récemment restée à l'écart de l'actualité de la Centrafrique déchirée par les affrontements entre l'ex-rébellion Séléka et les milices anti-balaka qui viennent de signer un cessez-le-feu dont le succès est loin d'être garanti.

"Il n'y a jamais eu d'éléments ex-Séléka ici. Depuis le début de leurs attaques fin 2012 jusqu'à leur prise de Bangui, puis l'abandon forcé du pouvoir, aucun n'a pointé son nez dans le Haut-M'bomou. Ils savent que s'ils viennent ici, ils vont croiser sur leur chemin des hommes plus aguerris qu'eux", explique Blaise Mboligani, un habitant d'Obo, préfecture du Haut-M'bomou.

Les hommes plus aguerris en question, basés à Obo, sont les soldats de l'armée ougandaise, appuyés par des militaires américains qui traquent depuis 2009 la sanglante rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA). Laquelle, après avoir ravagé son pays en tuant et mettant en esclavage la population, s'est repliée dans cette région, abandonnée par le pouvoir central de Bangui depuis des années, d'où elle mène des incursions en RDC.

Mais, début juillet, 15 Séléka trop aventureux ont été tués par l'armée ougandaise qui les a pris pour des LRA, dans la région de Nzako (sud-est).

L'accrochage particulièrement violent est dû "au fait que les éléments de l'armée ougandaise ont pris les éléments ex-Séléka pour des rebelles de la LRA. Les ex-Séléka ont battu en retraite, abandonnant leurs équipements, leurs armes, leurs tenues et leurs chaussures", a expliqué à l'AFP un gendarme de Bangassou, chef lieu de la préfecture voisine du M'bomou.

"Depuis un certain temps, les Séléka tentent de s'infiltrer, et ils commettent ça et là des exactions", explique l'habitant d'Obo.

L'armée ougandaise avait été autorisée en 2009 par l'ex-président François Bozizé, depuis renversé par la Séléka, à se déployer en Centrafrique pour traquer la LRA de Joseph Kony. Elle a été rejointe en 2011 par des forces spéciales américaines après une importante campagne de sensibilisation d'ONG aux Etats-Unis contre la cruauté des combattants de la LRA.

- Braconniers et armée ougandaise trafiquent -

Aucun soldat de l'opération française Sangaris et de la force africaine Misca n'est présent dans cet extrême Sud-Est, contrairement aux autres préfectures du pays où ils réduisent les violences, sans pour autant les faire cesser.

Et, en l'absence de forces nationales, mises en déroute par la Séléka, les trafiquants et les braconniers ont la voie libre dans une forêt particulièrement dense. Selon l'ONU, la LRA finance par la vente d'ivoire ses activités criminelles, comme les shebab en Somalie sur un marché à destination de l'Asie en pleine expansion.

"On ne comprend plus rien dans ce micmac. Les forces ougandaises et les Américains sont capables de neutraliser ces braconniers. Mais ils laissent faire et leur passivité coûte cher aux populations du M'bomou, ainsi qu'à la faune", déplore un religieux d'Obo qui requiert l'anonymat.

Ce que confirme un officier centrafricain: "A longueur d'année, les braconniers arrivent en vagues successives sur le territoire. Profitant de la perméabilité des frontières et de la crise qui a totalement désorganisé nos forces de sécurité, ils massacrent ce qui reste de la faune".

"Aidés par les autochtones qui jouent les charognards, ils tuent les éléphants, les derniers lions et rhinocéros, les antilopes. Certains sont même passés du sud-est à l'ouest où ont fui les espèces protégées pour les poursuivre", ajoute-t-il.

Au braconnage, s'ajoute le trafic de minerais, de diamants et de l'or.
"C'est devenu une zone de non droit. Chacun fait ce qu'il veut Il y a des gens qui arrivent du Tchad, du Soudan, qui font ce qu'ils veulent et repartent. Du temps de Bokassa, on ne voyait pas ça", poursuit l'officier, avant d'accuser l'armée ougandaise : "Que dire des forces ougandaises qui font du trafic entre Obo et les pays voisins?. Que dire aussi des ressources minières qu'elles prélèvent?".
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