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Centrafrique : Sangaris, l’impossible retrait
Publié le mardi 21 octobre 2014  |  LNC
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© Autre presse par DR
Les forces Sangaris et EUFOR-RCA déterminées à faire la paix à Bangui
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Sangaris. Au bout de dix mois d’opérations militaires françaises, la violence continue de miner le pays.

Impasse politique, dégradation de la situation sécuritaire : dix mois après le début de l’intervention militaire française, la Centrafrique demeure dans un état très préoccupant, obligeant Paris à différer le retrait de ses troupes.

Un pays toujours en proie aux affrontements

Aucun massacre à grande échelle n’a été signalé depuis plusieurs semaines en Centrafrique. Mais le niveau de violence demeure inquiétant, malgré la présence de 6 500 Casques bleus et des 2 000 soldats français de l’opération Sangaris. A l’intérieur du pays, les populations sont soumises à la brutalité de bandes armées, «des bandits de grands chemins qui sont dans une logique de survie», dit un observateur de retour de Centrafrique.

Il y a dix jours, cette violence a éclaté en plein centre de Bangui, la capitale centrafricaine, provoquant la mort d’au moins dix personnes, plusieurs dizaines de blessés et la fuite de plusieurs milliers d’habitants de chez eux. Mercredi, six miliciens anti-balaka qui refusaient d’être désarmés ont été tués par les forces internationales. «Nous faisons face à des pics de violence», dit le porte-parole de l’état-major français, le colonel Gilles Jaron. Selon lui, ces troubles seraient de nature plus politique que communautaire.

Un processus politique au point mort

Cette violence se nourrit de l’absence de perspective politique. Plus personne ne se risque à évoquer une date pour les élections prévues initialement pour début 2015. La communauté internationale avait beaucoup misé sur la présidente par intérim, Catherine Samba-Panza. Mais dix mois après sa nomination, celle-ci est accusée de népotisme et de corruption. Elle peine à justifier l’évaporation d’une partie substantielle d’un don de 10 millions de dollars (8 millions d’euros) des autorités angolaises, révélée par l’hebdomadaire Jeune Afrique. Les groupes armés – les milices anti-balaka et les ex-rebelles de la Séléka – exigent sa démission. Le Parlement lui demande des comptes. «L’exécutif part à vau-l’eau», résume Didier Niewiadowski, en poste à l’ambassade de France à Bangui jusqu’en 2012. Samba-Panza a beau arguer qu’elle ne dispose pas de leviers sur lesquels s’appuyer, en raison de l’effondrement de l’Etat, sa crédibilité est au plus bas.

Comment sortir de l’impasse actuelle ?

La communauté internationale fait face à un véritable casse-tête en Centrafrique. La scène politique y est totalement fragmentée. «A Bangui, nous avons deux gouvernements, sinon trois, déplore un haut responsable français. Celui du Premier ministre, Mahamat Kamoun, le cabinet parallèle de la présidente par intérim, et le shadow cabinet de l’opposition…» Le parlement provisoire (le Conseil national de transition) ferraille avec la présidente et vient de décider de mettre en place une commission d’enquête sur l’affaire du don angolais.

La nébuleuse anti-balaka (à dominante chrétienne) est elle aussi divisée. «Les groupes qui répandent la violence à Bangui sont manipulés par l’ex-président François Bozizé [au pouvoir de 2003 à 2013, ndlr] qui veut prendre sa revanche», explique une source bien informée. Dans le nord-est, la frange la plus radicale de l’ex-Séléka (groupe à dominante musulmane, au pouvoir à Bangui entre mars et décembre 2013), conduite par Noureddine Adam, est dans la même logique, selon un haut responsable à Paris. «La déstabilisation est générale», reconnaît cette source.

La médiation conduite par le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, a vécu. Et Paris ? «Faute de mieux, nous mettons nos pas dans ceux de l’ONU», confie un observateur. Le 9 octobre, un Casque bleu pakistanais a été tué et huit autres blessés dans une embuscade près de Bangui. La France a prévu de déployer prochainement des hélicoptères Tigre.
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